• Ceux que j'aime : Aimé

     

    De Gaulle, de passage en Martinique il y a très longtemps, avait salué le député-maire de Fort de France Aimé Césaire par un classique et très vieille France "Bonjour Maître" réservé aux artistes et hommes de lettres renommés. De l’avis général il n’y avait ni moquerie, ni ironie de sa part à l’endroit de celui qui se réclamait avec force descendant d’esclaves en lutte contre leurs maîtres.

    Césaire en avait plaisanté plus tard avec son ironie courtoise habituelle en disant quelque chose comme "c’était la première fois qu’on m’appelait Maître. Ca m’a fait un drôle d’effet".

     

    Tiens, caché au sein d’un poème militant, un petit diamant où il parle de LA poésie. Comme Rimbaud, comme Saint John Perse, il tente souvent de définir la poésie par la poésie.

     

    Mot 

    de moi-même à moi-même

    hors toute constellation

    en mes mains serré seulement

    vibre, mot

    j’aurai chance hors du labyrinthe

    vibre

    plus long plus large

    vibre

    en ondes de plus en plus serrées

    en lasso où me prendre

    en corde où me pendre

    et que me clouent toutes les flèches

    et leur curare le plus amer

    au beau poteau-mitan des très fraîches étoiles

    vibre, mot

    vibre, essence même de l’ombre

     

     

    Ci dessous : Aimé Césaire vu par Pablo Picasso

    Ceux que j'aime : Aimé

     

    Ceux que j'aime : Aimé

    « Et Zemmour, dans tout ça ?Valise diplomatique »

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :