• Les stratèges de génie

    La propagande qui accompagne toute guerre joue sur des peurs cachées et des fantasmes que nous avons tous en nous. Des fantasmes qui n'ont qu'un lointain rapport avec la réalité et qui ont du mal à disparaitre même lorsqu'ils sont démentis par les faits. Ainsi pour beaucoup de gens Napoléon et Hitler sont des chefs de guerre et des stratèges exceptionnels. Ce sont pourtant des chefs qui ont perdu à la fin.  Et de la façon la plus minable qui soit.

    Napoléon , après la défaite de Waterloo, abdique et rentre à Paris (pour voir sa mère une dernière fois, dit-on) puis se rend à Rochefort d'où il tente de prendre un bateau mis à sa disposition  pour se rendre aux Amériques. Le blocus maritime des Anglais l'en empêche. Il décide alors de se rendre. Il va dans la garnison anglaise la plus proche et leur dit "Je viens me mettre sous la protection de votre prince et de vos lois.  Le sort des armes m'amène chez mon plus cruel ennemi, mais je compte sur sa loyauté" Il sera conduit à Plymouth où il apprendra en arrivant que les Anglais ont décidé de l'exiler sur l'île de Sainte-Hélène. 

    Hitler déclare le 16 avril 1945 que "les Russes vont connaître devant Berlin la plus sanglante défaite de tous les temps". Quinze jours plus tard, le 30 avril 1945, en hurlant que ses généraux l'ont trahi, il se donne la mort. Par cyanure et par balle pour être sûr de ne pas se louper.

    La guerre d'Ukraine a commencé par l'idée générale que Poutine était un génie avait tout prévu dans le moindre détail : la guerre rapide, l'entrée triomphale des chars dans Kiev libérée des nazis, la division de ces tarlouzes d'Européens incapables de prendre une décision, les sanctions économiques qui ne ne toucheraient la Russie que de façon marginale. 

    Quel génie ! La seule chose qui est vraie est qu'il a préparé cette guerre depuis longtemps.  Mais la guerre ne sera pas brève; ses chars entreront peut-être un jour à Kiev, mais pas sous les acclamations  de la foule; l'Europe s'est soudée, aussi bien ses dirigeants que sa population (à part la petite minorité d'éternels collabos, quel que soit l'ennemi), et les sanctions économiques handicapent fortement une économie russe déjà faible. 

    En 2019, dernière année non perturbée par la pandémie, le PIB de la Fédération de Russie pesait 43% du PIB allemand, 12% du chinois, et 8% de celui des États-Unis. (Or) le PIB ... est la base fiscale sur laquelle un État peut financer son effort militaire.

    Et l'idée qu'il pourrait contourner, sans aucune difficulté, les sanctions occidentales est démentie par la nouvelle suivante : 

    Les stratèges de génie

    « Quinze raisons d’être Pro PoutinePour ou contre la violence ? »

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  • Commentaires

    1
    Samedi 12 Mars 2022 à 15:33

    Le bon stratège est celui qui sait s'arrêter à temps, comme un joueur avant de perdre tout.

      • Samedi 12 Mars 2022 à 16:15

        Oui, mais l'ivresse du pouvoir, comme celle de l'alcool,  abolit le discernement. 

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