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Petits poèmes dans l'air du temps
Ah fiévreuse maladie,
Comment es-tu si hardie
D'assaillir mon pauvre corps...
Et sans pitié prendre à jeu
De le mettre tout en feu :
Ne crains-tu point, vieille blême,
Qu'il ne te brûle toi-même ?Ronsard (Ode à la fièvre)
Ange plein de santé, connaissez-vous les Fièvres,
Qui, le long des grands murs de l'hospice blafard,
Comme des exilés, s'en vont d'un pied traînard,
Cherchant le soleil rare et remuant les lèvres ?
Ange plein de santé, connaissez-vous les Fièvres ?Baudelaire (Réversibilité)
Et ce n'est point qu'un homme ne soit triste,
mais se levant avant le jour...
appuyé du menton à la dernière étoile,
il voit au fond du ciel de grandes choses pures qui tournent au plaisir.
Et paix à ceux qui vont mourir, qui ne verront point ce jourSaint-John Perse ( Chanson)
Dieu parle, il faut qu’on lui réponde.
Le seul bien qui me reste au monde
Est d’avoir quelquefois pleuré.Alfred de Musset (Tristesse)