• Quel pied, le foot !

    Un pur moment de bonheur, hier soir !

    Sans aller jusqu'au fameux "Ce que je sais de la morale, c'est au football que je le dois" d'Albert Camus, j'ai pris hier (à mon âge !) une vraie leçon de vie ! A tel point que, au milieu de ma stupeur (et de ma compassion pour les Brésiliens) je plaignais les malheureux qui n'aiment pas ce sport, au moins quand il est pratiqué par les meilleurs joueurs du monde.

    La défaite historique et humiliante du Brésil est pleine d'enseignements pour tous les aspects de la vie. En vrac, j'en vois au moins trois :


    Chanter l'hymne national avec une ferveur religieuse ne sert à rien.
    Je suis pourtant assez hostile au joueur Français qui ne chantent pas la Marseillaise, mais il faut être clair sur un point : ce que nous attendons principalement d'un chauffeur de taxi, c'est qu'il nous dépose rapidement à l'adresse que nous lui avons indiquée et pas qu'il nous soit sympathique. 
    La dernière personne à m'avoir rappelé ce principe est un ami directeur d'un EHPAD (on ne dit plus "maison de retraite") qui me disait il y a quelques années déjà : "les gens et les pouvoirs publics se rendent de plus en plus compte que le bien-être des personnes âgées dépendantes passent davantage par un personnel qualifié et attentif que par des "aidants" familiaux plein d'amour mais désemparés".

    Se mettre de la pression supplémentaire est contre productif.
    Les psys, les enseignants, les recruteurs le constatent tous les jours : l'être humain, quand il doit franchir un obstacle s'amuse... à s'en inventer d'autres ! C'est comme ça, c'est humain, c'est très con !  Promettre, AVANT de passer à l'acte, qu'on est le meilleur amant du monde ou qu'on va inverser la courbe du chômage à une date donnée ou qu'on aura un million de personnes à la manifestation organisée le lendemain ou encore qu'on va gagner une coupe parce qu'on joue dans son propre pays, ne sert à rien sinon à compliquer les choses et à ajouter du stress au stress !

    Le statut de favori (ou de champion très expérimenté) est un boulet.
    Comme celui de cinquième puissance économique mondiale. Parce qu'à partir de là, il y a dans votre propre camp des imbéciles qui estiment que ce statut vous met à l'abri de la défaite, qu'il n'y a pas d'efforts excessifs à faire, que les autres vont vous aider à garder cette sympathique réputation que vous avez acquise à la sueur de votre front. Hélas ! C'est oublier que les autres aussi ont envie de devenir puissance économique mondiale (ou, quand ils le sont déjà, de devenir champion du monde de football).


    Un aspect positif de ce match qui restera dans les annales du football : l'équipe du Brésil est restée digne et peut dire sans risque d'être contredite "Tout est perdu fors l'honneur".  Perdre dans la dignité, féliciter le vainqueur, ce n'est pas acquis, nous nous en souvenons hélas trop bien !

    Et quant aux Allemands, non seulement ils ont gagné haut la main et avec panache, mais ils ont mené la partie avec beaucoup de fair-play, sans agressivité, sans ralentir le jeu pour conserver frileusement leur score inespéré et sans chercher à humilier encore davantage les vaincus.
    De la grande classe, cette Manchaft !

    « Brèves de stadeNeuf mois ferme ?! »