• Pour transformer en moment de plaisir les embouteillages de fin de journée , il y a deux méthodes  : de la bonne musique si on on a envie d'être seul au monde ou, si on a envie de rester au milieu de ses contemporains,  une bonne émission radiophonique pour insomniaque comme l'émission "Allo Macha" de Macha Béranger.

    A l'époque, je vivais en Martinique et je bénéficiais de ce point de vue d'un avantage en nature très appréciable : le décalage horaire ! Pouvoir écouter en rentrant chez moi après le boulot dans les embouteillages de fin de journée l'émission "Allo Macha" de Macha Béranger diffusée en pleine nuit à Paris, était un vrai bonheur.

    J'allume la radio, l'émission est en cours. La nuit se fait immédiatement autour de moi. Les bruits de fond disparaissent. Il n'y a plus que la voix grave de Macha et celle, anxieuse, de son invitée au bout du fil.

    Macha : Mais quand vous dites que cet amour vous a détruite, ça veut dire que...

    L'invitée : Ah oui, Macha, c'est une histoire qui m'a complètement ravagée… et d'ailleurs je ne sais pas si je peux dire aujourd'hui que j'en suis sortie...

    Macha : Oui, je comprends, mais c'est une histoire que vous avez... 

    L'invitée :  C'est une histoire dans laquelle j'étais complètement investie, oui !  C’était une obsession : je me réveillais avec lui, je m'endormais avec lui, je pensais  à lui à tout moment de la journée...

    Macha : Ah oui, en effet ! Et... ça a duré longtemps ? 

    L'invitée : Eeuuhhh... je vous avoue, Macha, que je ne sais même plus aujourd'hui combien de temps ça a duré... des mois et des mois... peut-être des années...

    Macha : Vous en avez parlé à votre entourage ? à vos amies ? ou même à votre médecin peut-être ? 

    L'invitée : Oui , j'ai même vu un psy pendant quelque temps, sur les conseils de mon médecin !  Mais ça n'a pas duré ! Je n'ai pas donné suite, il ne me comprenait pas....

    Macha : Oh vous savez, dans ce domaine, il faut quelques fois persévérer pour obtenir des résultats...!

    L'invitée : Non, ça ne faisait que compliquer les choses.... 

    Macha : Ok ! Alors dites-moi  lui, cet homme objet de votre amour absolu, comment  réagissait-il ? 

    L'invitée : Lui, il s'en foutait complètement...

    Macha : Oui... vous savez, ce genre d'amour fait peur aux hommes, parfois !    Comment réagissait-il quand vous lui parliez de vos sentiments ?

    L'invitée : Non, je ne lui en ai jamais parlé, Macha

    Macha :  Vous ne lui avez jamais dit que vous l'aimiez ?

    L'invitée : Je ne lui ai jamais parlé, Macha

    (silence) 

    Macha : Ah ? Dites-moi,  vous vous voyiez souvent ? 

    L'invitée: Tous les jours ! Je le croisais tous les jours  !

    Macha : Mais il n'y a jamais eu d'histoire entre vous, en fait ?

    L'invitée : Comment ça ...? Mais c'est justement de cette histoire que je vous parle, Macha !

    Macha : Oui, oui, excusez-moi, je me suis mal exprimée ! Je voulais dire : Vous ne faisiez que le croiser au bureau...? il n'était pas au courant de vos sentiments, c'est ça ?

    L'invitée: Non, il n'en savait rien ! Je n'ai jamais osé lui adresser la parole, en fait ! 

     


    2 commentaires
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    Un troisième confinement bientôt. Justifié par l'apparition de "variants", plus dangereux. Nécessaire, sans nul doute, puisque tous nos voisins européens s'y mettent. Mais ça me pèse. Je ne serai jamais un crétin hurlant à la "dictature sanitaire"  mais cette ambiance me pèse vraiment.


     

    Que revienne le temps de promission
    Et l’oiseau qui savait mon nom
    Et les jours sans nuisance
    Et les nuits sans offense
    Et les étoiles de confidence
    Et le vent de connivence

    (A. Césaire)


     

     


  •  

    Lorsque les sans-culottes ouvrirent le tombeau de Saint Louis pour le profaner et jeter son corps, comme les autres, à la fosse commune, ils ne trouvèrent que… deux phalanges !

    Que s’est-il passé ? Où a-t-on bien pu inhumer le corps de Louis IX ?

    La réponse est toute simple : Louis IX a été canonisé et est devenu Saint Louis. Et, au Moyen-Age, qui dit saint dit… reliques !

    En effet, les religions monothéistes, si elles appellent à la spiritualité et au mépris de la chair, ont toujours suscité chez leurs fidèles des pratiques, proches de la nécrophilie, consistant à adorer ou se croire protégés par des morceaux de cadavres humains.

    Le corps de Saint Louis a donc été au cours des siècles pour ainsi dire "éparpillé façon puzzle, ventilé, dispersé par petits bouts,…" mis en conserve dans des reliquaires pour être exportés dans le vaste monde chrétien.

    Voici quelques utilisations -non exhaustives- du cadavre du saint homme que les historiens ont pu recenser.

    - Déjà avant même la canonisation, après sa mort en croisade devant les remparts de Tunis, les proches de Louis IX se disputent son cadavre. Son frère, roi des deux Sicile, veut l’inhumer en Sicile alors que son fils Philippe le hardi exige qu’il soit ramené en France. Un compromis est vite trouvé :
    Le corps est divisé en 3 parties, le coeur est mis à part dans un reliquaire pour l’Eglise conformément à la tradition, les viscères sont envoyés en Sicile et les ossements en France à Saint-Denis lieu de sépulture des rois de France.

    Les choses auraient dû s’arrêter là. Mais moins de 30 ans après, le roi Louis IX est canonisé et devient Saint Louis. Et là, pour ses successeurs, ça devient le pactole ! Open Bar comme on dit aujourd’hui !

    - Philippe le bel, son petit-fils, fait transférer son coeur et son crâne (mais sans sa mandibule, allez savoir pourquoi, certainement pour pouvoir l’offrir) à la sainte chapelle et fait don d’une côte à Notre dame de paris.

    - Quelque temps après, il fait don de plusieurs phalanges de doigts au roi de Norvège pour la construction d’une église dédiée à Saint Louis.

    - En 1330, quelques os du saint destinés à une église à Prague sont envoyés à l’empereur du Saint Empire romain germanique
    - En 1392, une côte et un autre os sont offerts au pape
    - en 1 430 plusieurs os sont envoyés à louis VII de Bavière.
    - En 1 616 Anne d’Autriche se fait offrir une côte pour elle et un autre os pour offrir aux jésuites.

    Et les entrailles déposées en Sicile ? Chassés par Garibaldi, les souverains déchus les ont emportés dans leur fuite et s’en sont servis pour payer et récompenser leurs soutiens et protecteurs. Les saints boyaux se sont donc retrouvés par la suite dispersés dans le monde chrétien par dons, héritages, gages, prêts. On en a localisé à Rome, en Autriche, à Carthage, dans le Missouri, à Versailles.

    - Au XXe siècle encore, en 1926, un cardinal a offert un morceau de côte de Saint Louis à l’église Saint-Louis-de-France de Montréal.

    Bon, ceci dit, après le pillage des tombes royales de Saint-Denis par les sans-culottes et la mise des ossements royaux à la fosse commune, les plus identifiables des os de rois restent encore ceux de Saint Louis, "celui que, chez nous, nous appelons Louis IX", précise, dans un souci de polémique un peu anachronique, Jean-Luc Mélenchon.


  •  

    Calm down, Finkel

    Tu es trop impulsif, l’ami, trop perfectionniste aussi. Trop impulsif parce que tu ne sais pas t’arrêter dans ton élan, tu ne sais pas maîtriser ta colère, tu ne cherches pas à savoir comment tes propos pourront être perçus ou déformés.
    Trop perfectionniste aussi parce que tu veux tout dire, tout expliquer sans prendre en compte la sensibilité des cons, des démagos, des populistes et des crapules sans scrupules qui sont, dès que tu prends la parole, à l'affût de la moindre maladresse ou ambiguïté. 

    Même moi qui ne t’arrive pas à la cheville (non, non, je déconne, je t’arrive à la cheville), je sais quand je dois m’arrêter. Je sais deviner ce que je peux dire et ce que je ne peux PAS dire devant mes filles. Par exemple, je pense qu’on ne peut pas mettre tous les viols sur le même plan. J’assume le sentiment que les viols d’actrices obligées de coucher pour obtenir un rôle me touchent beaucoup moins que les viols de jeunes filles attirées dans des guets-apens et violées par des inconnus haineux et violents. 

    Mais ça, je ne le dirai jamais devant mes filles et leurs copines féministes. Je dirais " un viol est un viol et il ne faut pas hiérarchiser la douleur des victimes". Sinon, je passerai à leurs yeux pour un horrible personnage complaisant avec les violeurs. Ce qui n'est pas le cas. 

     

    Je ne clame pas non plus que les dénonciations de viols ou d'agressions sexuelles effectuées APRES la période de prescription m’agacent prodigieusement. Parce que ça semble vouloir valider un principe de non-droit selon lequel les preuves ne sont pas nécessaires, que seule la parole doit compter. Et même que seule la parole accusatoire doit être entendue puisqu’en général on se déclare scandalisé que l’accusé ait ouvert la bouche pour tenter de se défendre.
    Mais je ne le dirai pas sans prendre beaucoup de précautions  parce que je ne veux pas donner à mes interlocuteurs l’impression, même le temps d’une seconde, que je défends en quoi que ce soit, un père incestueux, personnage pour qui j'ai de la haine et du mépris.

     

    Etre ne suffit pas toujours dans la vie quotidienne. Paraître a de l'importance aussi.  Alors, je t’en prie, mon ami, calme-toi et respire plus lentement quand tu interviens à la télé. Tes ennemis ont compris depuis longtemps où étaient tes points faibles et ils savent comment te pousser à la faute, comment te faire sortir de tes gonds, comment exploiter une ambiguïté sémantique. Il faut que tu arrives à maîtriser ta communication (comme on dit aujourd’hui) c’est-à-dire à mettre tes ennemis dans l’embarras et pas, au contraire,  leur donner l'occasion de te mettre dans l'embarras.

     

    Fais-ça, l'ami Finkel : travaille ce point particulier : Au moins, ne rien dire qui puisse alimenter la mauvaise foi de tes ennemis et leur permettre de te présenter comme un horrible personnage.
    Fais-le sinon tu finiras par décourager tes plus fidèles partisans.

     

     


  • Trump, suite et fin (enfin...j'espère)


     

    Le vingt, dès l’aube, à l'heure où finit la castagne
    Je partirai. Vois-tu, mon business m’attend.
    J’irai me réfugier, loin de la foire d'empoigne,
    Dans la haute Trump Tower avec femme et enfants.

    Je passerai la journée face à ma grande télé,
    A regarder, furieux, le vieillard endormi
    Se vanter d'occuper le poste qu'il m'a volé
    Et se faire applaudir par toute sa chienlit.

    Puis j'irai préparer une bien plus grave affaire,
    Car quand j’arriverai aux portes de l'enfer
    Je veux, sans transiger, à Satan demander
    De me rendre le poste qu'il m'a aussi volé.

    Carlus Hugo

     


  •  

    Je suis le Président, le triste, l’inconsolé,
    Mon pouvoir de nuisance a été aboli 
    Et désormais pour moi la bannière étoilée
    Porte le Soleil noir de la Mélancolie.

    Petit peuple en souffrance qui est venu m’aider
    A prendre le Capitole - la Maison blanche aussi -
    Quitte ces lieux qui plaisent tant à mon cœur désolé,
    Fuis ces réseaux sociaux devenus ennemis.

    Suis-je encore un Winner pour mon petit Baron ?
    Mon front est rouge de honte et mon cœur à la peine
    D'être le champion battu de la race aryenne.

    J’ai postulé deux fois aux fucking  élections
    La première fois, surprise, j'ai été embauché
    La seconde, oh my God, j'ai été licencié !

    Carlus de Nerval

     



  • Zemmour disait, à l’époque de la nomination d’une juge ultra-conservatrice à la cour suprême, son admiration pour le génie politique de Trump (je cite de mémoire) : " Ce type que ses ennemis présentent comme un idiot incapable d’une vision à long terme a nommé cette femme à la cour suprême en prévision de l’élection présidentielle à venir, ce qui prouve son génie politique"

    Alors je vous résume en quoi consistait le génie politique de Trump. Tout tourne autour d'un atout majeur : la Cour suprême est non seulement de son bord, mais en plus, trois des membres de cette cour lui sont personnellement redevables de leurs nominations. Or, un homme d’affaires qui a réussi dans l’immobilier sait au moins une chose : c’est que la vie est faite de petits services et de renvois d’ascenseurs.
    La stratégie consistait donc à lancer des contestations tous azimuts (d’ailleurs avant même que les gens aient commencé à voter ) en partant du principe que tous les scrutateurs de son parti le suivraient dans ces accusations, que tous les gouverneurs républicains confirmeraient, que tous les juges de sensibilité républicaine condamneraient et que si les démocrates faisaient appel, ça remonterait jusqu’à la Cour suprême qui aurait à trancher du différent. Trancher en sa faveur, bien entendu, et sans même prendre la peine d’examiner le dossier, puisque non seulement ils sont du même bord politique que lui mais en plus, je vous le rappelle, trois d’entre eux lui doivent leurs nominations.

    Mais comme on le sait, ce sont des petits grains de sable qui font échouer les stratégies les plus géniales des stratèges les plus géniaux. Le grain de sable a été en l'occurrence que beaucoup d’Américains ont le sens de l’honneur, de la justice et de la démocratie. Le scrutateur républicain n’a donc pas confirmé la fraude, le gouverneur républicain n’a pas validé, le président du tribunal l’a débouté, et la cour suprême a refusé, à l'unanimité, de se saisir de l’affaire.  A l'unanimité, c'est-à-dire ( ô ingratitude de la nature humaine ! ) y compris les membres qu'il avait lui-même nommés.

    Il lui restait une dernière carte à jouer : organiser une émeute à l'intérieur du Capitole, peut-être pour se donner l'occasion d'instaurer cette fameuse loi martiale, ultime joker de sa stratégie géniale, au sujet duquel il a tant consulté ces derniers temps. 

    Oui mais bon, cette dernière carte n’était peut-être pas la partie la plus géniale du plan génial.  Je pense que même Eric Zemmour sera d’accord sur ce point.

     


     

    Trump, le stratège génial 


  • J'ai des informations exclusives, mes amis ! En effet, je sais de source sûres qui sont les idéologues qui ont inspiré les émeutiers qui ont investi le Capitole. Il s'agit de deux Français, des idéologues de haut niveau que le monde entier nous envie.

    J'ai nommé : Assa Traoré et Eric Drouet ! 

    Vous ne me croyez pas ? Lisez et écoutez plutôt !


     

    Assa Traoré

    "Vous savez ? En Afrique, quand il faut renverser le président, ils renversent le palais, ils rentrent dans le palais ! Ca se passe comme ça en Afrique ! Pourquoi ça ne devrait pas se passer comme ça en France ? On est très nombreux, on est forts , on est plus forts

    Cliquer sur l'image pour voir la vidéo 

    L'assaut du Capitole : les idéologues

     


     

     Eric Drouet

     "- Eric Drouet : On aimerait bien aller tous à l'Élysée, il faudrait vraiment que samedi on soit tous unis jusqu'au bout et qu'on avance en direction de l'Élysée 

    - Le journaliste : ça ressemble à quoi ? ça ressemble à un putsch C'est ça que vous voulez faire ?

    -Eric Drouet : Non, mais tous les gens veulent aller là-haut,  c'est le symbole de la République.

    -- Le journaliste : mais pour faire quoi ? Vous arrivez devant l'Élysée vous faites quoi ?

    - Eric Drouet : Ben, on rentre dedans ! C'est le symbole de la République,  les gens veulent y aller,  c'est tout ! "

     Cliquer sur l'image pour voir la vidéo 

    L'assaut du Capitole : les idéologues

     

     

     

     

     

     

     

     


     

     

     

     


  •  

    Que sont tous ces gens devenus
    De gilets jaunes et noirs vêtus
    Qui saccageaient ?
    Est-ce Dame Hivers qui a poussé
    La foule déjà bien clairsemée
    A s’abriter ?

    Ou est-ce le diable couronné
    Tout droit sorti des temps passés
    Qui nous fait peur ?
    Voici le temps des apeurés
    Après celui des indignés
    Et des brailleurs !

    Nos lamentations et clameurs
    Arrivent jusqu’au Créateur
    Qui nous répond :
    Craignez-vous le poison lui-même
    Ou l’antidote qu’on vous amène
    Trop rapidement ?

    Nous avons tous perdu mémoire
    Que nous avons quitté un soir
    Le paradis
    En emportant la maladie
    Mais également le beau fruit
    qui la guérit.

     

    La nostalgie d'Eden

     

     

     

     


  • William Adolphe Bouguereau :
    Nymphes et Satyre
    La vaccination en France

     

     Bonne année à tous