• Requiescat in pace, Diego

    Carlus, avocat du diable, rend hommage à Diego. 

    Monsieur le président
    Messieurs les présidents de clubs
    Mesdames et Messieurs les supporters
    Mesdames et messieurs

    Un hommage partiel n’est pas un hommage. Honorer la mémoire d’un défunt en omettant l’essentiel de ce que fut sa vie, son bonheur et ses joies quotidiennes, ce n’est pas honorer sa mémoire.

    Diego fut un footballeur de génie, certes ! Cela a été dit et répété et je ne pourrais rien dire de plus que ce qui a été dit et répété depuis deux jours. Mais Diego, Monsieur le président, mesdames et messieurs, fut beaucoup plus que cela !

    Il fut aussi, ne l’oublions pas, un magnifique handballeur qui n'a pas hésité, tel un artiste en proie à une vision fulgurante, à mixer les règles propres aux deux disciplines pour marquer un but que l’histoire retiendra comme étant, suivant sa propre formule, inspiré par "la main de Dieu".

    Diego, Mesdames et Messieurs, mes chers amis, fut aussi un adepte courageux et obstiné du dopage, n’hésitant pas, malgré plusieurs condamnations et suspensions, à persister dans cette voie avec une opiniâtreté qui force l’admiration, allant même jusqu'à faire  appel à Ben Johnson, un spécialiste en la matière,  pour l’aider à retrouver la forme le plus rapidement possible.

    Parallèlement au dopage, Diego fut un cocaïnomane invétéré, passant l’essentiel de ses loisirs à consommer cette substance qui lui donnait la conviction grisante qu’il pourrait un jour, en augmentant progressivement les doses, utiliser son cerveau à l'instar de son célèbre pied gauche.

    La consommation de cette substance allait de pair avec une vie que d’aucuns qualifieraient de débauche, mais qui n’était rien d’autre, mesdames et messieurs, qu’une vie d’exploits et de performances ! Diego, en effet, était un fêtard achevé et un grand amateur de putes. Et tous les bordels d’Amérique latine - aujourd’hui dans le deuil et le recueillement - sont là pour en témoigner.

    Ses talents pour les affaires et le business, (et ses rapports discrets mais avérés avec la Camora sont là pour en attester) étaient tels qu’ils l’ont conduit à soustraire à la rapacité féroce du fisc italien des sommes faramineuses, mais somme toute à la hauteur de son immense talent ! Ne dit-on pas que chez les grands tout est grand ?

    Toutes ses qualités le firent apprécier des plus grands démocrates de ce siècle ! Il fut l’ami admiratif et le soutien de Fidel Castro, puis de Chavez et de Maduro.

    Monsieur le président
    Mesdames et messieurs
    Diego, avec sa personnalité d’une grande richesse (au détriment du fisc), et en dépit de sa petite personne (alitée dans les maisons closes), par le souci qu’il avait d’avoir un corps sain (dans les centres de désintox), par ses fulgurantes montées au paradis (artificiel) et par ses fréquentations (qui disaient bien qui il était) est, je n’hésite pas à le dire, un exemple pour notre jeunesse. D'ailleurs, beaucoup d'entre eux, au cours des dernières décennies, ont suivi la voie qu'il leur a tracée.  
    Et pour tout cela, nous ne l’oublierons JAMAIS !

     

     

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  • Commentaires

    1
    Vendredi 27 Novembre 2020 à 17:04

    Remarquable. Et c'est ainsi que l'on devient Dieu malgré tous ses démons.

      • Vendredi 27 Novembre 2020 à 20:25

        Des dieux comme ça consolident mes convictions d'athée.

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