• Acte I, scène I : La Préparation

     

    - Vladimir : Chers conseillers, j’ai choisi les trois meilleurs d’entre vous pour avoir des conseils avisés sur un projet que j’ai longuement mûri.

    - Les trois conseillers (d’une seule voix) : Chef, oui, Chef !

    - Vladimir : Voilà ! J’ai bien réfléchi depuis 24 heures et il me semble que faire de l’Ukraine une province russe ne prendrait que deux ou trois jours maxi pour un bénéfice géopolitique et surtout personnel considérable. Merci de me dire avec sincérité ce que vous en pensez !

    - Les trois conseillers (d’une seule voix) : Chef, oui, Chef !

    10 minutes plus tard

    – Vladimir : Bon, Antonov, vous êtes viré. Regagnez votre domicile avec votre famille et n’en sortez que si je vous en donne l’ordre.

    - Antonov : Mais, chef, j’ai juste suggéré qu’il pourrait y avoir une éventuelle résistance des…..

    - Vladimir : Taisez-vous, imbécile ! Il n’y a pas eu de résistance lorsque j’ai annexé la Crimée, pourquoi en serait-il autrement pour l’Ukraine ? Je ne veux plus vous entendre ! Sortez de ma vue ! A la niche !

    (Antonov, s’en va, la tête basse)

    - Vladimir : Quant à vous, Dimitri, vous êtes un traître à la patrie, un criminel vendu à l’Otan, je le savais depuis longtemps. Vous êtes en état d’arrestation.

    - Dimitri : Mais chef, je ne faisais qu’évoquer les réactions internatio… ?

    - Vladimir : Silence, traître ! Quelles réactions ? Celle d’un président sénile incapable de grimper deux marches sans se casser la gueule ? Celles de cette communauté LGBT nommée Union Européenne ? Celles de Monaco ? Celles du Lesotho ? Vous êtes un traître et vous aurez le sort que je réserve aux traîtres ! Gardes, emparez-vous de cet homme !

    (Dimitri s’en va, encadré par deux gardes)

    - Vladimir : Ah, mon bon Sergueï, pas facile de trouver de bons conseillers de nos jours. Toi, au moins, tu m'as toujours été fidèle. Viens avec moi, nous allons mettre au point les détails de cette petite… comment pourrait-on appeler cela ?

    Sergueï : Eeuuhhh… "Petite opération d’annexion territoriale" ?

    - Vladimir : Mais non, imbécile ! L’objectif est au contraire de minimiser l’impact psychologique que pourrait créer l'idée d' annexion !

    - Sergueï : "Petite guerre de récupération d’un territoire qu’on nous a volé" ?

    - Vladimir : Bon, arrête de faire des propositions, Sergueï ! J’appellerai ça "intervention patriotique"… Non, non, trop guerrier… ! "Opération de restitution"… Non ! "Opération… spéciale" ! Voilà ! "Opération spéciale", ça fait simple descente de police, limitée dans le temps et dans l’espace !

    - Sergueï : Bravo, chef ! Vous le sens du mot juste, chef ! Nos ennemis n’y verront que du feu ! Vous êtes un génie, chef !

    - Vladimir : Et d'ailleurs l’objectif de cette opération spéciale sera non pas d'annexer quoi que ce soit mais d’arrêter et de juger le président nazi de ce territoire martyr !

    Sergueï : Nazi ?

    - Vladimir : Oui, nazi ! J’ai fait ma petite enquête, les gens n’aiment pas les nazis

    - Sergueï : mais… Il n’est pas Juif, lui ?

    - Vladimir : Oui, et alors ? Hitler aussi était juif, c’est bien connu. Lavrov me l’a confirmé hier encore

    - Sergueï : mais, je ne comprends plus… L’opération spéciale, ce n’était pas pour annexer l’Ukraine ?

    - Vladimir : C’est là le trait de génie, mon bon Sergueï (clin d’œil). Je débarque en Ukraine en toute innocence et sans arrière-pensée pour arrêter et juger leur président juif nazi, et devant leur refus de me le livrer, je me verrai contraint et forcé d’annexer le pays.

    - Sergueï : Ah... c'est génial, Chef ! Et... comme ça, juste pour parler,  s’ils acceptent de vous le livrer ?

    - Vladimir : Tout est prévu, mon bon Sergueï. Dans ce cas, je te nomme président par intérim de l’Ukraine. Tu organises un référendum  donnant 95% de la population favorables au rattachement de l’Ukraine à notre mère patrie et le tour est joué !

    - Sergueï : Vraiment génial, Chef ! Vous êtes un des plus grands stratèges militaires que le monde ait connu

    - Vladimir : J’ai déjà préparé la formule : " Si l’armée ukrainienne ne dépose pas les armes dans un délai de 48 heures, je me verrai dans l'obligation de priver l'Ukraine de son « statut d’État ».

    - Sergueï : Quel génie vous êtes, chef ! Comme ça, tous les peuples du monde verront que vous êtes un homme de dialogue et de compromis, et que c’est le refus des Ukrainiens qui vous a conduit à utiliser la force.

    - Vladimir : Et pour l'effet de surprise, j'ai mobilisé tous mes agents de  "public relation"  occidentaux pour convaincre le monde que je n'ai aucune intention belliqueuse.

    - Sergueï : C'est qui, nos agents de relation publique occidentaux ? Je les connais ? 

    - Vladimir : Non, tu les connais pas. Une bande de crétins serviles qui n'ont comme seule utilité interne que de foutre le bordel chez eux et comme seule utilité internationale celle de chanter ma gloire. Il y a une cassette sur le bureau, si tu veux rire un peu !

    - Sergueï : Ah je veux bien, oui ! C'est celle-là ? 

     

    - Sergueï (mort de rire) : Ah les cons ! En matière de ridicule, la réalité dépasse parfois la fiction !  Aucun humoriste n'aurait osé leur prêter de tels propos !

    - Vladimir : Oui, mais bon, soyons indulgents. Ils ont fait le job qu'on attendait d'eux. On ne va quand même pas se plaindre que la mariée soit trop belle ! 

     - Sergueï : Oui... trop amoureuse, en l'occurrence ! 

     


     

     

    Acte I, scène 2 :  A suivre 

     

     

     


  • - Qu'est-ce que tu lis en ce moment, Carlus ?
    - Alfred de Musset !
    - Ah, Musset, le romantisme, c'est tout toi ça ! 
    - Oui, pour moi, la littérature romantique, il n'y a que ça de vrai !


    Alfred de Musset
    Extraits de Gamiani ou Deux nuits d'excès

    Lectures de vacances grivoises : Alfred de Musset

    Fanny
    Tu revins aux femmes ?

    Gamiani
    Non ! je voulus auparavant rompre avec les hommes. Pour n’avoir plus de désirs ou de regret, j’épuisai tout le plaisir qu’ils peuvent nous donner. Par le moyen d’une célèbre entremetteuse, je fus exploitée tour à tour par les plus habiles, les plus vigoureux hercules de Florence. Il m’arriva dans une matinée de fournir jusqu’à trente-deux courses et de désirer encore. Six athlètes furent vaincus et abîmés.

    Un soir, je fis mieux. J’étais avec trois de mes plus vaillants champions. Mes gestes et mes discours les mirent en si belle humeur, qu’il me vint une idée diabolique. Pour la mettre à profit, je priai le plus fort de se coucher à la renverse, et, tandis que je festoyais à loisir sur sa rude machine, je fus lestement gomorrhisée par le second ; ma bouche s’empara du troisième et lui causa un chatouillement si vif, qu’il se démena en vrai démon et poussa les exclamations les plus passionnées. Tous quatre à la fois nous éclatâmes de plaisir en raidissant nos membres ! Quelle ardeur dans mon palais ! Quelle jouissance délicieuse au fond de mes entrailles ! Conçois-tu ces excès ?

    Aspirer par sa bouche toute une force d’homme ; d’une soif impatiente, la boire, l’engloutir en flots d’écume chaude et âcre et sentir à la fois un double jet de feu vous traverser dans les deux sens et creuser votre chair... C’est une jouissance triple, infinie, qu’il n’est pas donné de décrire ! Mes incomparables lutteurs eurent la généreuse vaillantise de la renouveler jusqu’à extinction de leurs forces.

    Depuis, fatiguée, dégoûtée des hommes, je n’ai plus compris d’autre désir, d’autre bonheur que celui de s’entrelacer nue au corps frêle et tremblant d’une jeune fille timide, vierge encore, qu’on instruit, qu’on étonne, qu’on abîme de volupté.

    Alfred de Musset
    Extraits de Gamiani ou Deux nuits d'excès


  •  

    - Qu'est-ce que tu lis en ce moment, Carlus ?
    - Guy de Maupassant !
    - Waouh...vacances studieuses, dis-moi !
    - Ah, la grande littérature, il n'y a que ça de vrai !


     

    Extraits de A la feuille de rose de Guy de Maupassant

    La feuille de rose est une "Maison turque" (un bordel, quoi)
    Les personnages de l'extrait ci-dessous sont :
    - Le Marseillais, un client
    - Fatma et Raphaëlle : 2 prostituées du bordel
    - MICHÉ: le maquereau
    - Crête de Coq : garçon de bordel


     Lectures de vacances grivoises : Maupassant

     

     

     

     

     

     

     

     


     

    Le Marseillais
    Les vits de marseillais, mon bon ! C'est comme le beaupré d'un navire. Eh couillon ! Que je ne vous plaindrais pas si vous en aviez un entre les fesses, troun de l'air !

    MICHÉ
    Moi non plus.

    Le Marseillais
    Sans compter qu'il vous faudrait un fameux cul pour le recevoir ! Un vit de Marseillais, tenez, moi qui vous parle, quand je bande, ze suis terrible, et ze bande toujours. Une fois, mon bon, j'avais couché avec une femme, la malheureuse, je la fous, je la bifous, je la trifous, ze la refous, et quand zai eu fini, à la dizoutième fois, sans débrider, couillon, je m’aperçois qu’elle était morte. Mon vit lui avait percé le ventre, et le médecin, qui a constaté le décès, a reconnu qu’elle avait été étouffé par mon vit qui lui était entré dans la gorge.

    Fatma
    Eh bien merci, tu peux te fouiller que je baise avec toi.

    MICHÉ (blaguant)
    Eh bien, et moi, et bibi, dans un incendie un jour je monte au quatrième étage d’une maison qui était en feu. Il y avait quatre personnes à sauver. Je mets le mari sur mon dos, je prends le père de la main droite, la mère de la main gauche, restait la femme, comment faire ? Je te la fous à cheval sur mon vit, et en descendant l’escalier, sans m’arrêter, je la baise quatre fois, une fois à chaque étage.

    Crête de Coq
    Tiens, Monsieur, il bande comme l’obélisque.

    Le Marseillais
    L’obélisque ! Je lui rendrais des points, pécaïre ! une fois même que je devais me marier.

    Raphaële
    Ah ! vous êtes marié.

    Le Marseillais
    Oh ! j'ai le bonheur d’être veuf. Ma future me donnait de telles tentations tout le temps que je lui faisais la cour que quand, rentré dans ma chambre le soir, je voulais pisser dans mon pot, impossible, mon vit restait en l’air. J’aurais mouillé tout le plafond, c’était gênant, qu’est-ce que vous z’auriez fait, vous ?

    Crête de Coq
    Moi, je sais pas. J’aurais pissé par la fenêtre.

    Le Marseillais
    Et les voisins, pécaïre ! Moi, je mettais mon vit dans la cheminée et je pissais par dessus les toits, troun de l’air !

     Extraits de A la feuille de rose de Guy de Maupassant


  • - Ne blasphème pas, Carlus ! Je te rappelle que tu es dans un confessionnal !
    - Je vous jure que c'est moi le père de l'enfant, mon père ! Personne ne veut me croire... pourtant il faut bien que je me confesse  !
    - Tu m'en diras tant ! Allez, je t'écoute, mon fils ! Mais fais vite !

    - Je confesse, mon père, avoir participé à un horrible canular au détriment de braves gens qui ne méritaient pas d'être ainsi bernés. Tout a commencé le jour où la petite Marie est venue m'annoncer qu'elle avait plus de vingt jours de retard dans ses règles et qu'elle pensait être enceinte. Tout d'abord, j'ai pensé à une blague. Une sacrée déconneuse, la petite Marie, vous savez, mon père ! Mais très rapidement, j'ai compris qu'elle ne plaisantait pas ! Je lui ai demandé ce qu'elle comptait faire. Et là, elle m'a répondu, très énervée : "ce que JE compte faire ??? c'est seulement MON problème ??? parce que TOI tu n'y es pour rien, je suppose ???" Son visage était méconnaissable et son regard furieux. Elle m'a fait peur. C'est vrai que nous risquions tous les deux la lapidation. Je ne comprends pas comment ça a pu arriver : nous utilisions le moyen contraceptif le plus moderne: le coïtus interruptus... Oui, mon père, je sais que c'est péché !

    Oui, pardon, mon père, je continue... Marie me fait donc savoir que c'est NOTRE problème et que je suis prié de lui trouver une solution dare-dare parce qu'elle, elle n'en voit pas. Comme tous les hommes confrontés à cette situation, je commence par vérifier que la formulation du problème ne présente pas de faille et je lui demande : "il est de moi ?" Le regard qu'elle m'a jeté, mon père !!! J'ai cru que j'allais être foudroyé sur place ! J'ai essayé de rattraper le coup en lui disant "Non, je voulais dire que tu pourrais coucher rapidement avec Joseph, ton fiancé, et lui faire croire qu'il est de lui!". Et là elle me répond toujours très en colère "Parce que tu penses que j'aurais attendu sur toi pour me suggérer l'idée , pauvre cloche ? Eh bien, voilà, il est là le problème ! Mes parents l'ont choisi pour sa piété et même en insistant beaucoup, il refuse de le faire avant le mariage"!

    Bref, mon père, nous étions là, fatigués et à court d'idée lorsqu'elle se mit à se lamenter en répétant "Mon Dieu, aidez-moi ! Mon Dieu, aidez-moi !" Juste pour la détendre un peu, j'ai tenté une plaisanterie et je lui dis "Pourquoi il t'aiderait ? c'est pas lui le père !". Cette remarque, loin de la faire sourire, la figea. Elle tourna lentement son visage vers moi, les yeux écarquillés, le regard fixe, l'air pensif et murmura comme à elle-même : "Mais qu'est-ce que tu en sais...?" .
    L'idée qui germa alors dans sa tête dépasse l'entendement, mon père ! Elle eu l'idée d'attribuer la paternité de son bébé à Dieu lui-même ! Oui mon père, au Tout-Puissant,  à l'Eternel, à Yahvé lui-même.  Et plus elle m'en parlait, plus elle avait l'air d'y croire. Au bout d'un moment, elle affirma même que nous n'avions jamais couché ensemble et comme je tentais de la ramener à la raison, elle me rétorqua que même si, par hypothèse, elle avait couché avec quelqu'un, ce ne serait certainement pas avec un détraqué crasseux comme moi, mais avec un homme de corps et d'esprit sains.

    Elle s'occupa de tous les détails, de ses parents, des commères du village, de son fiancé. Pour ce dernier, elle me confia juste un petit rôle dans son scénario bien huilé. Un soir, elle le fit boire plus que de raison et me fit intervenir sous le patronyme de Gabriel avec un curieux déguisement pour lui annoncer à la lueur des bougies qu'il avait eu la chance de gagner le gros lot d'un grand concours visant à trouver une couverture légale aux amours clandestines d'un puissant de ce monde. Joseph, l'esprit un peu embrumé par l'alcool, parut heureux dans un premier temps d'apprendre qu'il avait été choisi parmi de nombreux candidats, mais il se mit à insister lourdement pour savoir quelle somme il avait gagnée et commençait déjà à faire des plans sur la comète en parlant de quitter son "boulot de merde" et d'aller s'installer à Rome avec sa chérie. Je lui répondis que c'était purement honorifique et qu'il devrait continuer à travailler le bois comme avant pour ne pas éveiller les soupçons que ne manquerait pas de susciter un enrichissement trop rapide. Alors il s'emporta, hurlant qu'il y avait arnaque, qu'il n'avait jamais demandé à participer à cette tombola et qu'il n'hésiterait pas à me traîner en justice.

    Mais face aux arguments de Marie et l'alcool aidant, il finit par céder exigeant seulement la garantie que ce serait "pour de faux" et que le puissant personnage en question ne toucherait pas à sa femme.  Marie lui jura que personne ne la toucherait  jusqu'à l'accouchement, même pas lui.

    Au moment de recueillir sa signature, j'eus malgré tout un petit pincement au cœur à l'idée de ne plus pouvoir la toucher. Car, pardonnez moi, mon Père, mais Dieu ! qu'elle était belle, la petite Marie, avec son air de sainte Nitouche, son regard de madone et sa sensualité à fleur de... oh, pardon, mon père !

    Voilà, mon père, l'abus de confiance dont je me suis fait le complice et que je tenais à confesser aujourd'hui dans l'espoir que le pardon des hommes me sera un jour accordé.  


    PS : Joyeux Noël à tous

     


  •  

    LA MELUCHE : Est-ce là, votre fille, la malade ?

    GÉRONTE : Oui, c'est la Cinquième ; je n'ai plus qu'elle et j'aurais tous les regrets du monde si elle venait à mourir.

    LA MELUCHE : Qu'elle s'en garde bien, il ne faut pas qu'elle meure avant que je sois prêt.

    GÉRONTE : Allons, un siège pour le leader maximo !

    LA MELUCHE (en aparté) : La Cinquième... Voilà une malade fort dégoûtante et je tiens qu'un homme bien sain ne saurait s'en accommoder.

    GÉRONTE : Que murmurez-vous là ? Vous lui faites peur, Monsieur.

    LA MELUCHE : Tant mieux, lorsque le leader fait peur, c'est le meilleur signe du monde. Eh bien ! de quoi est-il question ? De quel mal souffre-t-elle ?

    GÉRONTE : Monsieur, sa maladie est qu'elle est devenue impuissante et muette

    LA MELUCHE : Et pourquoi ?

    GÉRONTE : Depuis les élections elle incapable de prendre une décision cohérente et refuse de parler

    LA MELUCHE (en aparté) : Et qui est ce sot-là, qui ne veut pas qu'elle soit muette et impuissante ? Plût à Dieu qu'elle le reste, je me garderais bien de la vouloir guérir.

    GÉRONTE : Enfin, Monsieur, nous vous prions d'employer tous vos soins, pour la soulager de son mal.

    LA MELUCHE : Ah ! ne vous mettez pas en peine. Dites-moi un peu, ce mal l'oppresse-t-il beaucoup ?

    GÉRONTE : Oui, Monsieur.

    LA MELUCHE : Tant mieux. Se sent-elle impuissante ?

    GÉRONTE : Très

    LA MELUCHE : Fort bien. En souffre-t-elle ? 

    GÉRONTE : Oui...

    LA MELUCHE (se tournant vers la malade) : Donnez-moi votre bras. Voilà un pouls qui marque que votre fille est muette et impuissante.

    GÉRONTE : Eh! oui, Monsieur, c'est là son mal : vous l'avez trouvé du premier coup.

    LA MELUCHE : Nous autres grands leaders visionnaires, nous connaissons d'abord les choses. Un ignorant aurait été embarrassé, et vous eût été dire : « C'est ceci, c'est cela » : mais moi, je touche au but du premier coup, et je vous apprends que votre Cinquième fille est muette et paralysée.

    GÉRONTE : Oui, mais je voudrais bien que vous me pussiez dire d'où cela vient.

    LA MELUCHE : Il n'est rien plus aisé. Cela vient de ce qu'elle ne peut plus prendre de décisions

    GÉRONTE : Fort bien : mais la cause, s'il vous plaît, qui fait qu'elle ne peut plus prendre de décisions ?

    LA MELUCHE : Tous nos meilleurs auteurs marxistes vous diront que ce sont le matérialisme et la dialectique qui l'empêchent de prendre les bonnes décisions

    GÉRONTE : Mais, encore, vos sentiments sur la cause de cet empêchement ?

    LA MELUCHE : Lénine, là-dessus dit… de fort belles choses.

    GÉRONTE : Je le crois

    LA MELUCHE : Ah ! c'était un grand homme !

    GÉRONTE : Sans doute.

    LA MELUCHE :  Grand homme, tout à fait : un homme qui était plus grand que moi de tout cela. Pour revenir donc à notre raisonnement, je tiens que cet empêchement de l'action est causé par certaines humeurs, qu'entre nous autres, léninistes, nous appelons dialectiques; mais aussi matérialistes, c'est-à-dire... relatives à la lutte de classes; d'autant que les revendications formulées en Seine-Saint-Denis, c'est-à-dire dans tout le pays, venant pour ainsi dire à.... Entendez-vous le marxisme-léninisme ?

    GÉRONTE - En aucune façon.

    LA MELUCHE (avec étonnement) : Vous n'entendez rien au marxisme-léninisme ???

    GÉRONTE - Non.

    LA MELUCHE (sur un ton professoral)
    Luttes de classes... impérialiste... dialectique... matérialisme, chavisme, effacement de la dette, à mort l'Otan, aux chiottes l'Europe... assemblée constituante...

    GÉRONTE - Ah! que n'ai-je étudié?

    LA MELUCHE - Tout cela pris dans un certain ordre peut avoir comme conséquence que... Soyez attentif, s'il vous plaît !

    GÉRONTE - Je le suis.

    LA MELUCHE :  Je disais donc... peut avoir comme conséquence que... que les gens, vivant dans une dictature bourgeoise et subissant la paupérisation croissante de la classe ouvrière, les gens donc, ont, de ce fait, de la peine à exprimer leurs désirs de référendum révocatoire...

    GÉRONTE - Ah! que cela est bien dit !

    LA MELUCHE : Et voilà justement ce qui fait que la Cinquième est malade !

    GÉRONTE - On ne peut pas mieux raisonner, sans doute. Il n'y a qu'une seule chose qui m'a choqué : Je n'ai pas observé la dictature et la paupérisation croissante que vous avez évoquées

    LA MELUCHE - Oui, cela est dû au fait que vous vous fiez à vos sens ! Il faut faire confiance aux leaders qui connaissent, mieux que vous, ce qu'il convient de voir et de penser. 

    GÉRONTE - C'est ce que je ne savais pas, et je vous demande pardon de mon ignorance.

    LA MELUCHE - Il n'y a point de mal, et vous n'êtes pas obligé d'être aussi habile que moi.

    GÉRONTE - Assurément. Mais, Monsieur, que croyez-vous qu'il faille faire à cette maladie ?

    LA MELUCHE :  Ce que je crois qu'il faille faire ?

    GÉRONTE - Oui.

    LA MELUCHE : Mon avis est qu'on achève la Cinquième et que l'on fasse la Sixième !

    GÉRONTE - Achever la Cinquième et faire une Sixième...? Pourquoi cela, Monsieur ?

    LA MELUCHE :  Parce qu'en faisant une Sixième qui ne dira que ce que je lui dirai de dire et ne fera que ce que je lui dirai de faire, elle ne sera ni muette ni impuissante !

    GÉRONTE - Cela est vrai. Ah, le grand homme ! Vite, achevons la Cinquième !

    LA MELUCHE : Et surtout : vive la sixième !

     


  •  

    La semaine dernière, à la radio, à l'occasion de la mort de Trintignant, un flot de noms me rappellent des souvenirs lointains...

    Vadim, par exemple ! Ce type-là a épousé, tenez-vous bien, Brigitte Bardot, Jane Fonda, Catherine Deneuve, Marie-Christine Barrault et quelques autres que j'oublie !
    Et à sa mort, les photos dans la presse les montraient toutes autour de sa tombe en train de discuter entre elles, le visage grave, comme de vieilles copines. Que peuvent bien se dire entre elles les ex d'un défunt ?

    J'imagine Marie, mon ex-femme, Cynthia, Mado et la garce autour de la tombe du pauvre Carlus. Avec ces quatre-là, ça dégénérerait rapidement, telles que je les connais...


     

    Marie:
    Le pauvre, il est toujours resté un petit peu amoureux de moi. En fait je suis la seule femme qui ait vraiment compté pour lui...

    La garce :
    Oui bien sûr, "un petit peu amoureux de vous" ! Comme il est un petit peu mort maintenant, on peut lui prêter tous les sentiments qu'on veut, il ne risque pas de démentir ! Moi, je sais qu'un an après notre rupture, je lui ai passé un coup de fil et il a rappliqué dare-dare ! Tout le monde ici ne peut pas en dire autant !

    Marie:
    Je parlais d'amour, Madame, pas de fesses !

    La garce :
    Je comprends parfaitement que vous n'ayez pas envie de parler de fesses, vu l'état des vôtres, Madame, et croyez que je compatis sincèrement !

    Mado :
    Mais arrêtez enfin, un peu de respect pour le mort ! Vous vous trompez toutes les deux, c'était un type qui ne croyait PAS en l'amour, il me l'a dit lui-même ! Pour lui la femme idéale, c'était une bonne copine avec qui on couche ! Et les deux années que nous avons passées ensemble ont été les plus belles de sa vie, il me l'a confié au moment de mon départ !

    Cynthia :
    Je ne veux pas vous enlever vos illusions, ma chère, mais ça c'est un copain à lui qui lui a mis ça dans la tête ! Il lui confiait qu'il n'était pas amoureux de vous et l'autre lui a répondu " Tu aimes discuter avec elle ? Tu aimes coucher avec elle ? Oui ? Alors tu es amoureux, mon vieux, ne cherche pas midi à quatorze heures ! "

    La garce :
    Oui, je vous crois volontiers sur ce point, car ses copains avaient une grande influence sur lui ! Il leur faisait une entière confiance et finalement il n'était vraiment heureux qu'avec eux ! Chaque fois que je voulais l'énerver, je lui demandais " Avec tes potes, vous ne seriez pas un petit groupe de pédés refoulés, par hasard ? " Ca le mettait hors de lui, hihihi !

    Mado :
    Ah oui, il m'a raconté ça ! La grande classe, bravo ! C'est bien vous qu'il a qualifiée sur un de ses blogs de "pouf vulgaire et agressive", n'est-ce pas...?

    La garce :
    C'était du dépit amoureux ! Car de moi il n'était pas seulement "un petit peu" amoureux, voyez-vous ?

    Marie:
    Amoureux de vos fesses, tout au plus ! Il a toujours soupçonné que vous étiez infidèle et, tel que je le connais, il était incapable d'aimer une pute !

    La garce :
    C'était avec mon ex-mari, ça ne compte pas ! D'ailleurs vous, ça vous est bien arrivé de coucher avec lui quelques fois après votre divorce ! 

    Cynthia :
    Arrêtez de vous disputez pour rien ! Il est mort maintenant ! Et puis c'était un gros macho, qui sous une apparence cool, voulait tout régenter autour de lui et décider pour les autres. C'est pour cela, d'ailleurs, que cela n'a pas marché avec nous quatre...

    La garce :
    C'est vrai, il était un peu comme ça ! Mais comme avec tous les gros machos, il suffisait de jouer au petit oiseau blessé et de se blottir dans ses bras pour obtenir de lui ce qu'on voulait !

    Marie:
    Oui, il avait un côté un peu paternaliste ! Il se défendait de l'être mais en fait il n'était vraiment attiré que par les femmes fragiles !

    Mado :
    Vous voulez dire : comme Vadim ? Le genre de mec qui aime des femmes fragiles et dépendantes, qui les aident à s'affirmer mais qui cesse de les aimer quand elles deviennent autonomes et veulent avancer toutes seules ?

    Cynthia :
    Vous savez quoi ? Je viens de me rendre compte d'un truc...

    La garce :
    Quoi encore ?

    Cynthia :
    C'est quoi, la probabilité pour que nous ayons vraiment ce genre de discussion ?

    Marie:
    A part dans ses rêves, probabilité à peu près nulle...

    Cynthia :
    Ben justement, où sommes-nous, en ce moment ?

    (Elles se regardent toutes les quatre, les yeux écarquillés)

    Mado
    Oh, mon Dieu, ce n'est pas nous qui parlons en ce moment, c'est lui !

    Les quatre :
    Merde, nous sommes dans son rêve ! Barrons nous, les filles !!!

    Elles s'enfuient en courant

    Carlus (il ouvre les yeux) :
    Les filles, restez encore un peu, je vous en prie ! J'aimerais bien que vous ayez de bonnes relations entre vous. Comme les ex de Vadim !


  • Lucifer, Twitter et moi

    Lucifer (il entre par la fenêtre)
    - Salut Carlus !

    Carlus (sursautant)
    - Ah merde...! Vous...?

     

    Lucifer
    Ben oui, c'est moi ! Et je n’ajoute pas "en chair et en os", ce serait un mensonge ! Comment vas-tu depuis la dernière fois ?

    Carlus
    Que me voulez-vous ?  Mon heure est venue, c'est ça…?

    Lucifer
    Non, non, rassure-toi ! Ohlala, quel pleutre tu fais ! J’ai juste besoin de me détendre un peu sur ton merveilleux canapé d’angle Ikea. En ce moment, c’est réunion sur réunion, j’ai pas une seconde à moi !

    Carlus
    Mais pourquoi toujours venir chez moi ? Je connais tellement de gens qui seraient ravis de vous accueillir

    Lucifer
    Oui, mais ceux qui veulent m’accueillir m'emmerdent. C’est souvent pour dénoncer leurs voisins, obtenir des faveurs, parfois même me donner des conseils ! Me conseiller, moi le roi de l’enfer, le Maître de l’orgueil, quels cons !
    Non, pour me reposer, j’aime bien parler avec les vraies gens, les gentils, les couillons, les nigauds ! J’aime ressentir dans l’âme de mes interlocuteurs la désapprobation, pas les louanges; la crainte, pas l’admiration.

    Carlus
    Ah oui, d’accord… ! Les gens comme moi, quoi !

    Lucifer
    Oh ne te vexe pas Carlus ! Tu sais, je vais te faire une confidence : de tous les couillons que je consulte, tu es le plus… le plus gentil !

    Carlus (vexé)
    Bon OK bref ! Alors je suppose que cette fois vous êtes venu conseiller les crapules du moment ? Vous êtes en quelque sorte le McKinsey de la mort, de la guerre et la dévastation ! Au fait vous êtes payé comment ? En rouble ou en Dollar ?

    Lucifer
    En rouble… ??? Ah non-non, c’est pas eux mes clients ! Non eux, ils savent ce qu’ils ont à faire, crois-moi, ils n’ont pas besoin de conseils. Je pense même qu’ils pourraient m’en donner, parfois !

    Carlus
    Vous êtes venu pour voir qui, alors ?

    Lucifer
    Ben comme toujours, la masse des petits, le blogueur, le twittos, le militant "réseaux sociaux" un peu déboussolés par la guerre !

    Carlus
    Déboussolés ? Pourquoi ? C’est quoi, leur problème ?

    Lucifer
    Ben, tu ne suis plus l’actu Twitter ? Ils ont eu au début de la guerre un doute sur la conduite à tenir !

    Carlus
     Mais quel doute ? Je ne comprends rien

    Lucifer
    Ben, leurs leaders, ceux en qui ils ont une confiance aveugle, ont tous condamné l’invasion de l’Ukraine et affirmé qu’ils n’avaient rien à voir avec Poutine. Les militants ont perdu leurs repères, ils ont été littéralement déboussolés.

    Carlus
    Mais pourquoi ? C’est si difficile que ça pour eux de s’aligner sur la position de leurs leaders ?

    Lucifer
    Mais mets-toi un peu à leur place, putain ! Ils se demandaient si c’était du lard ou du cochon, si c’était une blague ou pas. Certains ont fait une quasi-dépression à l’idée qu’ils allaient devoir bêler avec les moutons bien-pensants et défiler à côté de BHL et de Glucksmann aux cris de "Halte à la guerre, Poutine assassin".

    Carlus
    Mais ils savent bien que la position de leur chef, c’est du bidon, non ? Que la condamnation de la guerre, c’est juste pour la galerie. Qu’est ce qui peut bien les angoisser ? Ils n’ont qu’à faire la même chose.

    Lucifer
    Ben voilà, il est là leur problème : faire la même chose ! Tout le monde sait que les chefs soutiennent la guerre et admirent Poutine. Et quand ils disent le contraire, quand ils condamnent la guerre, ils n’ont absolument pas l’air de gens qui ont changé d’avis. Ils ont plutôt l’air tacticiens et intelligents, l’air de gens qui ont réussi à baiser les journalistes qui leur posent la question, ou qui ont réussi à convaincre un public d’imbéciles.

    Carlus
    Oui, c’est vrai. Et alors ?

    Lucifer
    Alors que si c’est le blogueur de base qui dit qu’il est contre Poutine, lui, il a l’air d’un con, pas d’un tacticien, tu comprends ? Lui, il ne s'adresse qu'à des potes qui pensent comme lui. S'il prend ses distances avec Poutine et sa guerre, aux yeux de ses potes, il a l’air d’une hyène devenue mouton, d’un black block devenu hippie, d’un Dieudonné qui serait devenu l’abbé Pierre.

    Carlus
    Oui, je commence à comprendre…

    Lucifer
    Il passera pour un débile. Tous ses copains se foutront de sa gueule, il recevra moins de visites et moins de commentaires, on dira de lui qu’il est macron-compatible

    Carlus
    Oui, je vois. C’est comme quand un des chefs dit "nous sommes le protecteur et le bouclier des Juifs de France".

    Lucifer
    Exactement ! Le chef ne perd aucun électeur à dire cela, mais si un blogueur de sa base avait repris la formule à son compte, il aurait immédiatement perdu les trois quarts de ses abonnés.

    Carlus
    Oui, je vois… enfin, j’entrevois ! Et c’est auprès d’eux que vous faites du "consulting"

    Lucifer
    Voilà, c’est exactement ça !

    Carlus
    Et ça consiste en quoi ?

    Lucifer
    A les aider à être POUR Poutine tout en disant le contraire

    Carlus
    Ca reste très théorique pour moi. Je peux avoir quelques exemples ?

    Lucifer
    Ben, par exemple, un des conseils que j’ai le mieux vendu au début de la guerre est la version complotiste intitulée "comme par hasard". Ca consiste à se demander (juste poser la question, pas plus) "c’est quand même curieux, cette guerre qui arrive juste au moment où le corona disparaît".

    Carlus : c’est vraiment crétin comme rapprochement

    Lucifer : Crétin si on présente ça comme ça, hors contexte. Mais si on a déjà auparavant développé la thèse qu’une certaine communauté est responsable de tous les malheurs du monde, le lecteur fait le rapprochement de lui-même… On n’a même pas à donner de noms ! Il suffit juste de demander QUI : "mais QUI est responsable de cette situation ?"

    Carlus
    Oui, bof ! C’est quand même assez con ! Je sais que ça marche mais ça s’adresse à des débiles profonds, quand même

    Lucifer
    Oui, mais bon, selon le public, on peut remplacer la "communauté" par l’OTAN, la banque Rothschild, les francs-maçons ou les illuminatis. Efficacité garantie ! Il suffit juste de dire "c’est quand même curieux…"

    Carlus
    Et à part cela, quoi d’autre, pour les moins cons ?

    Lucifer
    - Oh il y a des dizaines d’options. A certains je conseille l’option : "je condamne cette guerre MAIS je suis contre toutes formes de sanctions contre la Russie car elles vont se retourner contre nous."


    Carlus
    Oui, effectivement, c’est comme si on disait : "je condamne le viol atroce commis par le cordonnier mais je suis contre toutes formes de sanctions contre lui car nous ne pourrions plus faire réparer nos souliers."

    Lucifer
    Mais le conseil le mieux vendu aujourd’hui, c’est le produit intitulé "je doute de tout"

    Carlus
    Ah bon ? Pour moi, le doute est plutôt une bonne chose…

    Lucifer
    Face à une photo ou une vidéo d’atrocité envers des civils, relayer une info disant qu’on peut voir sur un agrandissement dans la main d’une des victimes un objet brillant qui ne peut être qu’une arme blanche ce qui prouve que ceux qui les ont tués étaient en état de légitime défense.

    Carlus
    Ouais ! Là encore…

    Lucifer
    Quoi, Là encore ? Rien du tout ! L’idée c’est d’introduire le doute et ça, ça ne marche que si tu contestes TOUT ! Cent photos d’atrocités, cent accusations de trucage. Mille témoignages de victimes, mille affirmations qu’il s’agit de comédiens ! Tu oublies de contester un seul témoignage sur mille et t'as perdu !

    Carlus
    Putain… ! Je n’aimerais être à la place de ceux que vous conseillez

    Lucifer
    Il y a aussi le candide, celui qui renvoie dos à dos les deux parties au motif qu’il n’est pas un expert en géopolitique et qui prend son air innocent pour se moquer de ceux qui ont une opinion sur la question de savoir qui est l’agresseur et qui est l’agressé. " Ah, pour toi c'est la Russie l'agresseur ? tu es un expert en géopolitique ?"

    Carlus
    Oui, je connais ça aussi. Illustré par Dieudonné qui dit " Entre les juifs et Hitler, je ne sais pas qui a commencé."


    Lucifer
    Voilà, c’est exactement ce qu’il faut faire. Ne pas céder un pouce de terrain. Le Mal est une entreprise sérieuse.

    Carlus
    Oui, hier, le blogueur de base était un expert en biologie et en épidémiologie, qui nous expliquait en détail les mécanismes dangereux de l’ARN messager, qui affirmait que 97 % des médecins, des chercheurs et des professeurs de médecine se trompaient lourdement en préconisant le vaccin et aujourd’hui, c’est un ingénu qui attend des preuves pour savoir qui de la Russie ou de  l’Ukraine a envahi l'autre… !

    Lucifer
    Oui oui, ils sont comme ça, mes amis et clients, figure-toi ! Et ne prends pas cet air supérieur, ils sont beaucoup plus respectables et beaucoup plus sincères que toi dans leurs convictions, je te ferais dire ! 

    Carlus
    Ca, de votre point de vue, je veux bien vous croire... Bon, tout ça me déprime ! Si vous n’êtes pas venu pour m’emmener avec vous, je peux vous demander de sortir de chez moi ? Ou je risque des représailles ?

    Lucifer
    Tu peux, mon con ! Ce n’est pas aujourd’hui ta date de péremption. Au fait tu veux la connaître,  ta date ?

    Carlus (il se bouche les oreilles)
    Non non non ! Je ne veux pas savoir !

    Lucifer
    C’est bien ce que je pensais : t’es une couille molle, Carlus, un petit, un médiocre. Quand tu connais l'heure de ta mort, ça change tout. Tu peux faire des choses grandioses

    Carlus
    C’est gentil, mais non merci ! J’en ai rêvé autrefois mais aujourd’hui c’est trop tard pour les choses grandioses.

    Lucifer
    Allez, il faut que j’y aille, y a plein de gens qui m’attendent.

    Carlus
    C'est ça , au revoir !

    Lucifer (il se dirige vers la fenêtre)
    Au revoir, Carlus. A bientôt

    Carlus (affolé)
    A bientôt ??? Quand ?

    Lucifer (il s’en va par la fenêtre)
    Quand ? Mais tu viens de me dire que tu ne voulais pas savoir !

     

     

     

     


    2 commentaires
  • Avez-vous déjà découvert que votre compagne vous trompait ? Moi le jour ça m'est arrivé, comme je le lui reprochais,  elle me répondit  "mais toi aussi tu m'as déjà trompé, t'as oublié ? nous sommes quitte maintenant !"

    Et vous savez quoi ? Juste pour lui avoir répondu "C'est pas pareil" je me suis retrouvé devant un tribunal d'exception !  un truc horrible, angoissant, infernal ! 

    Vous ne me croyez pas ? Le procès-verbal est là ! Lisez-le, c'est édifiant !


  • D'après un fait divers relaté par la presse il y a quelques années.


     

    Cher lord_Byron_83
    Je recherche un pendentif que j’ai perdu, je pense, dans la chambre d’hôtel où nous nous sommes rencontrés la semaine dernière. Il s’agit d’un petit médaillon oriental. Si vous l’avez récupéré par mégarde, je vous saurais infiniment gré de me le restituer car il possède pour moi une grande valeur sentimentale.

    Je profite de l’occasion pour vous dire que tous les griefs que j’ai pu vous faire à l’occasion de notre rencontre sont aujourd’hui oubliés et que je suis disposée à vous garder toute mon amitié.


    Chère Comtesse_Aurore_boréale_456
    J’aurais été le plus heureux des hommes d’apprendre que vous n’avez plus de griefs à mon encontre si je n’avais le sentiment douloureux d’avoir été la seule victime du différent qui nous a opposés et en conséquence le seul à pouvoir exposer des griefs. Mais votre attitude est en tout point conforme à la définition de la perversité narcissique qui semble être, hélas, une composante essentielle de votre personnalité.

    En tout état de cause, concernant votre pendentif, j’ignore ce qu’il en est advenu et je vous recommande de faire directement appel à la direction de l’hôtel ou de vous adresser au service des objets trouvés, rue de Picpus. Je ne puis m’empêcher de constater cependant que vous n’avez pas oublié de récupérer la cravache et les menottes que vous avez utilisées pour accomplir votre forfait à mon encontre, ce qui me laisse penser que ces objets possèdent pour vous une valeur sentimentale bien supérieure à celle du médaillon de Cléopâtre.


     

    Cher lord_Byron_83
    Arrêter donc de vous plaindre et comportez-vous enfin comme un homme ! Vous avez souhaité avoir une expérience de domination féminine, vous l’avez eu, avec tout ce que cela comporte ! Que vous ne l’ayez pas apprécié ne regarde que vous et je ne saurais en aucune façon être tenue responsable de votre incapacité à savoir ce que vous souhaitez réellement tant au plan affectif qu’au plan de la sensualité.

    Concernant le pendentif, le seul fait que vous sachiez ce qu’il représente (en fait Néfertiti en non Cléopâtre) indique que vous l’avez en votre possession et je fais appel à votre humanité pour me le restituer.

     

    Chère Comtesse_Aurore_boréale_456
    Je sais exactement ce que je veux. Si les mots ont un sens, il ne vous aura pas échappé que sur mon profil, tout de suite après avoir évoqué mon souhait de tenter une expérience de soumission sexuelle, j’ai tenu à faire figurer en lettre majuscule l’avertissement "EN DOUCEUR ET SANS VIOLENCE". Cette clause vous engageait dès lors que vous avez accepté le principe d’une rencontre et l’honneur vous commandait de vous y plier.
    Et quand bien même vous auriez voulu me faire apprécier un tant soit peu cette pratique, la violence avec laquelle vous l’avez exercée a définitivement eu raison de la très faible probabilité pour moi d’en devenir un adepte.

    Concernant le médaillon de Néfertiti, dans le cas très improbable où il viendrait à être en ma possession, je pourrais envisager de vous le restituer si vous me donniez l’occasion de laver mon honneur en vous faisant découvrir à votre tour les joies et les plaisirs de vos propres accessoires.


      

    Cher lord_Byron_83
    En matière de domination masculine j’ai déjà donné, merci, et je suis donc au regret de devoir décliner votre offre. Mais votre tentative de chantage n’aura pas été vaine puisqu’elle m’aura enlevé tout scrupule à m’y livrer moi-même. Sachez donc que votre initiation a été filmée du début à la fin et que, à défaut de récupérer ce médaillon dans les meilleurs délais à la réception de l’hôtel, je me verrais contrainte de proposer les films et photos en ma possession aux sites web spécialisés en la matière. Avec un peu de chance, votre épouse et vos amis pourront se faire par eux-mêmes une idée sur la question de savoir si vous avez apprécié ou pas votre initiation.

    Chère Comtesse_Aurore_boréale_456
    Le médaillon sera déposé, selon vos désirs, à la réception de l’hôtel dès demain.


     

     


  • Cours de diction donné par les plus prestigieux interprètes de Shakespeare.

     





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