• Tu veux qu’on fasse un break ?

     

    Les électeurs italiens ont voté NON au référendum sur… sur quoi déjà ? En fait, dans un référendum la question formelle, on s’en fout toujours ! On répond toujours à la question "Tu ne m’aimes plus ? Tu veux qu’on fasse un break ?"

    Les raisons de ne pas céder au chantage affectif et de répondre "Non, je ne t'aime plus, faisons un break" sont nombreuses : ou on le veut vraiment et définitivement, ou bien on le souhaite au moins temporairement, ou alors on a envie d’emmerder ou d’humilier celui qui pose la question ou encore on a trop d’orgueil pour répondre " je veux rester avec toi' !

    Les Italiens ont donc dit à Renzi "Non, je ne t'aime plus, faisons un break, c’est peut-être mieux comme ça" . Que Matteo se rassure, ils auraient dit la même chose à n’importe quel autre politicien aux affaires depuis plus d’un an.

    L’absurdité des référendums c’est, en plus du caractère irrationnel de la réponse, que les fronts du refus auxquels ils donnent lieu sont composés de minorités totalement opposées entre elles, souvent extrémistes, qui revendiquent chacune la victoire pour elles seules et sont incapables de gouverner ensemble. On le voit en Grande Bretagne. Quand un NON a l’union européenne est acquise grâce aux voix de l’extrême droite et celles de l’extrême gauche, comment gérer cela ? Peuvent-ils s'allier et mener ensemble une politique cohérente ? Non. Alors on nous invente des solutions bâtardes et à la limite de la démocratie : Ceux qui ont voté NON confie le pouvoir à un politicien qui a appelé à voter OUI et défendent l’idée que le parlement n’aurait pas son mot à dire.

    A quoi sert un parlement alors ? C'est la nouvelle forme d'anti-parlementarisme propre aux extrêmes. L’avenir de la démocratie ce serait donc une décision prise par référendum et un politicien pris au hasard, peu importe son opinion sur la question, chargé de la mettre en œuvre avec interdiction au parlement de se prononcer là-dessus ?

    C’est possible. J’ai d’ailleurs noté que dans la campagne électorale en France en évoquait de plus en plus de confier des pouvoirs législatifs (au Sénat, pour l'instant) non plus à des citoyens élus mais à des "citoyens tirés au sort". 

     Le tirage au sort, stade ultime de la démocratie !

     

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