• Peste et choléra versus Charybde et Scylla

     

    Après avoir vu à la télé une jeune connasse expliquer qu'elle avait refusé, à la dernière présidentielle, de "choisir entre la peste et le choléra", je me suis posé une question : cette expression très ancienne est-elle toujours d'actualité ? La question est vite "répondue" (comme disent les influenceurs) sur le site de l'OMS.

    "De nos jours, la peste peut être traitée facilement à l'aide d'antibiotiques et prévenue grâce à l'application de précautions standard" (OMS)

    "Le choléra est une maladie facile à traiter. On peut guérir la majorité des sujets atteints en leur administrant rapidement des sels de réhydratation orale" (OMS)

    Donc, aujourd'hui, les deux maladies se soignent. A condition, bien entendu, d'être dans un pays bénéficiant d'un service médical d'urgence, des bienfaits de Big Pharma et à condition, cela va de soi, de ne pas être gêné par des imbéciles affirmant que la maladie n'existe pas, que les médecins sont des menteurs et que les antibiotiques sont des poisons.
    Que cette jeune connasse insoumise se rassure donc. Sa vie n'est menacée ni par la Peste ni par le Choléra.

    Et puis, une expression similaire me vient à l'esprit : "Tomber de Charibde en Scylla", qui veut dire qu'en voulant éviter un malheur, on tombe sur un autre plus grand encore.  La France est-elle (ou pourrait-elle) être confrontée à un dilemme de ce genre ?

    Là, la chose me semble possible si on part du principe que les deux termes de l'alternative n'ont pas la même nature de dangerosité. 

    Pour comprendre, voici l'histoire que raconte Homère :

    Peste et choléra ? Même pas peur !

    En gros, Ulysse et son équipage doivent passer par le détroit de Messine entre deux rochers et le passage doit durer, disons pour illustrer notre exemple, une heure et demie.
    D'un côté le monstre Scylla, énorme pieuvre de six tentacules se terminant par des têtes de chien. Il sort de sa grotte toutes les heures et si un navire passe à sa portée, il dévore six membres d'équipage. Six seulement, mais de façon certaine puisque la traversée du détroit dure une heure et demie et qu'il sort la tête toutes les heures

    Pour éviter ce monstre, on peut passer de l'autre côté. Mais là Charybde, un gouffre marin s'ouvre de façon aléatoire et engloutit tous les navires, équipages compris, qui passent à sa portée. Donc là, on a une chance d'en sortir indemne, mais si on n'a pas de chance, on perd tout.

    Ulysse passera deux fois par ce passage. Au début de ses aventures avec un équipage au grand complet et à la fin de son long périple avec un équipage composé de trois ou quatre compagnons.

    Que choisit-il à l'aller ?
    A l'aller, il choisit de passer du côté de Scylla, bien sûr. Il préfère perdre une partie de son équipage de façon certaine que de prendre le risque de perdre tout l'équipage et le navire.

    Que choisit-il au retour ?
    Au retour il choisit  de passer du côté de Charybde. En effet, ils sont moins de six hommes sur le navire. Le choix qui s'offre à lui est totalement différent. S'il choisit Scylla, ils meurent tous de façon certaine.
    S'il choisit Charybde, il a une chance de s'en sortir. C'est donc en bonne logique du côté de Charybde qu'il choisira de passer.

     

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