• Anecdotes concernant l'abolition de l'esclavage

     

    A l'occasion de la commémoration de l'abolition de l'esclavage, quelques anecdotes ou faits historiques curieux.


     A l'international

    Si la plupart des pays ont officiellement aboli l'esclavage au 19e siècle, certains ont un peu traîné des pieds et ont attendu le 20e siècle avant de se décider. Par exemple  :

    1923 - Abolition de l’esclavage en Ethiopie

    1923-  Abolition de l’esclavage en Afghanistan.

    1963 - Abolition de l’esclavage en Arabie Saoudite

    1981 - Abolition de l’esclavage en Mauritanie

    1992 - Abolition de l’esclavage au Pakistan

    Rappelons que l'Etat Islamique a, pendant sa courte existence,  officiellement rétabli l'esclavage. 


     

    Au niveau national

    - Pourquoi évoque-t-on la date de 1848 comme date de l'abolition alors qu'elle a eu lieu en 1794 ? 

    Pour une raison toute simple : parce que Napoléon Bonaparte a rétabli en 1802 l'esclavage qui avait  été aboli par la Convention huit ans plus tôt en 1794. 

    En résumé, l'esclavage a été  aboli une première fois en 1794, puis rétabli par Napoléon en 1802 puis à nouveau aboli, définitivement cette fois, en 1848 ( sous l'influence de Schoelcher, notamment) 

    - Joséphine de Beauharnais, la femme de Napoléon,  a-t-elle influencé Napoléon dans sa décision de rétablir l'esclavage ? 

    Rien, aucun courrier, aucune rumeur, aucun ragot de l'entourage de l'époque ne permet de l'affirmer, disent les historiens.  

    Les  Antillais soulignent cependant que Joséphine était une "Créole" appartenant à la caste des blancs  propriétaires d'esclaves,  caste très hostile à l'abolition et qu'elle ne peut pas ne pas avoir eu une influence sur la décision de rétablir l'esclavage. 

    Mais, même s'il est très probable qu'elle approuvait le rétablissement de l'esclavage, il n'existe aucun document prouvant de façon certaine que Joséphine ait eu un rôle décisif dans cette décision. 

     

    - A qui a-t-on versé les indemnisations financières suite à l'abolition ?

    Cela peut paraître insensé aujourd'hui, mais ce sont les propriétaires d'esclaves qui ont été indemnisés pour le préjudice subi et non les esclaves libérés !  Un peu comme si, pour interdire la prostitution, un gouvernement indemnisait les proxénètes :

    L’article 5 de la loi d'abolition précise que «l’Assemblée nationale réglera la quotité de l’indemnité qui devra être accordée aux colons ».

    Il n'y a pas eu d'unanimité sur ce point, bien sûr.  La position des opposants à l'indemnisation était que "Le peuple souverain ne doit donc aucun dédommagement au maître des esclaves, de même qu’il n’en doit pas à un voleur qu’un jugement a privé de la possession d’une chose volée." (Condorcet).

    Mais le législateur s'est souvenu que lors de la première abolition (celle de 1794), effectuée sans indemnisation, les propriétaires d'esclaves avaient opposé une farouche résistance, allant même jusqu'à passer sous le drapeau anglais.

    En conséquence, pour "assurer la cohésion sociale et maintenir l’équilibre économique des colonies", les propriétaires d'esclaves ont été indemnisés. 

    Dans le même esprit, alors que Haïti avait gagné militairement son indépendance (et donc l'abolition de l'esclavage), le pays a été contraint de verser à la France de fortes indemnités pendant plusieurs décennies.


     

     

    « Non, sans dec... je suis vraiment bien-pensant !Arrête de pleurer, Jean Luc »

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