• Libanais, mes frères

    Le totalitarisme iranien ne se contente pas de menacer Israël de génocide, de réprimer et de massacrer son peuple, il menace aussi l'existence du Liban à travers le Hezbollah "le Parti de Dieu" sous la direction de Hassan Nasrallah.

    Depuis l'indépendance du Liban, un fragile équilibre constitutionnel donne aux principales religions du pays (musulmanes et chrétiennes) la garantie d'être représentées au sommet l'état. La présidence est réservée à un chrétien, le poste de premier ministre à un sunnite et la présidence de l'assemblée à un chiite. Les ministères aussi font l'objet d'une répartition de fait, ce qui oblige tout le monde à se parler et à faire des concessions.

    Cet équilibre marche tant bien que mal. Ce sont toujours des facteurs extérieurs (la question palestinienne, l'occupation syrienne, par exemple) qui expliquent les luttes inter-libanaises

    Dans les années 1980, en réaction à l'occupation israélienne du Sud-Liban et avec le soutien de Khomeini arrivé au pouvoir en Iran, un parti chiite, le Hezbollah, sous prétexte de lutter contre l'occupation israélienne du Sud-Liban a recruté des milliers de combattant, reçu de l'Iran des tonnes de matériel militaires sophistiqués et tout cela hors du contrôle de l'Etat libanais et sous la seule direction du parti de Dieu.

    Le Hezbollah est donc un état dans l'état libanais, tout en participant à la vie politique du pays.

    Nasrallah ne se cache pas de recevoir ses ordres du grand Ayatollah iranien (qui est pour les chiites du monde entier l'équivalent du pape pour les catholiques), et gère seul aujourd'hui une milice qui est plus puissante que l'armée régulière libanaise.

    Il refuse catégoriquement de livrer ses hommes à la justice libanaise et internationale, que ce soit pour des accident de la route, des crimes de droit commun ou des attentats terroristes (assassinat en 2005 du premier ministre Hariri, explosion en 2020 dans le port de Beyrouth...) Mais parallèlement, il participe aux élections et a en conséquence des députés et des ministres au sein du gouvernement.

    Hassan Nasrallah et toute la direction du Hezbollah vivent dans la clandestinité, refusant de se soumettre à toute autorité libanaise ou internationale mais, à travers ses ministres au gouvernement, ils ont connaissance de tout ce que le gouvernement, l'armée, les services secrets et la diplomatie libanaises peuvent avoir comme projets et comme secrets. Et ces informations sont portées à la connaissance du pouvoir iranien. Par soumission à l'autorité religieuse chiite dont ils dépendent pour leur financement et leur armement. 

    Ainsi, aujourd'hui, le parti de Dieu, le Hezbollah, désigné comme organisation terroriste par une grande partie de la communauté internationale, a les moyens de paralyser le fonctionnement démocratique de l'Etat libanais en bloquant depuis des semaines l'élection au parlement d'un président et donc d’un gouvernement. Avec la volonté affichée d'affaiblir le pays et de provoquer un chaos dont il ne pourrait que sortir vainqueur.

     

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