• Amis de la poésie, bonsoir !

    Discussions de poètes en 1928

    Quand André Breton, Aragon, Desnos, Prévert,  Eluard, Queneau et quelques autres se rencontraient, de quoi parlaient-ils, à votre avis ?  de sexe, entre autres ! Et d'homosexualité aussi !

    En 1928, les surréalistes organisent des séances publiques de "Recherches sur la sexualité" qui dureront jusqu'en 1932.  Quatre de ces séances - les première, deuxième, neuvième et quatrième- sont restées célèbres pour avoir permis de connaître  l’avis de certains surréalistes sur l’homosexualité ( et notamment celui, virulent, d'André Breton)

    Séances de Recherches sur la sexualité  (27 et 31 janvier 1928)
    Breton, Aragon, Desnos, Naville, Prévert, Morise, Eluart, Queneau et  d'autres



    Paul Eluard - Que penses-tu de la pédérastie ?
     
    Queneau - A quel point de vue ? Moral ?
     
    Paul Eluard - Soit.
     
    Queneau - Du moment que deux hommes s’aiment, je n’ai à faire aucune objection morale à leurs rapports physiologiques.

    Protestations de Breton et de Péret
     
    [...]
     
    Prévert - Je suis d’accord avec Queneau.
     
    Queneau - Je constate qu’il existe chez les surréalistes un singulier préjugé contre la pédérastie.
     
    André Breton- J’accuse les pédérastes de proposer à la tolérance humaine un déficit mental et moral qui tend à s’ériger en système et à paralyser toutes les entreprises que je respecte.

    Extraits la deuxième soirée :

    Aragon - La pédérastie me paraît, au même titre que les autres habitudes sexuelles, une habitude sexuelle. Ceci ne comporte de ma part aucune condamnation morale, et je ne trouve pas que ce soit le moment de faire sur certains pédérastes les restrictions que je fais également sur les hommes à femmes.

    BA.- Je suis de cet avis.
     
    Desnos- Je ne crois pas que le point de vue moral ait à intervenir dans cette question. Je suis en général gêné par les affectations extérieures et les gestes efféminés des pédérastes. Néanmoins il m’est arrivé d’envisager sans répugnance, pendant un laps de temps très court, le fait de coucher avec un jeune homme que j’aurais trouvé particulièrement beau.
     
    [...]
     
    André Breton- Je m’oppose absolument à ce que la discussion se poursuive sur ce sujet. Si elle doit tourner à la réclame pédérastique, je l’abandonne immédiatement.
     
    Aragon - Il n’a jamais été question de faire de la réclame à la pédérastie. La discussion prend ici un tour réactionnel. [...]
     
    André Breton- Veut-on que j’abandonne la discussion ? Je veux bien faire acte d’obscurantisme en pareil domaine.

    Extraits de la neuvième soirée, sur le même sujet :

    SCHNITZLER.- J’accepte tout. Pour moi, c’est le même acte, la même chose. Je m’y suis livré trois fois.
     
    [...]
     
    Paul Eluard - La plus grande haine pour les lesbiennes mâles, la plus grande faiblesse pour les lesbiennes qui restent femmes. J’exècre les rapports ente hommes, à cause de la déformation mentale qu’ils causent. Jamais livré !
     
    [...]
     
    BRETON.- [...]. Les lesbiennes me paraissent très intéressantes.
     
    [...]
     
    Pierre Unik - Comment vous représentez-vous les rapports entre deux femmes et entre deux hommes ?
     
    [...]
     
    André Breton - Pour les femmes : rapports érotico-buccaux. Pour les hommes : sodomie intégrale. Cela me dégoûte complètement et je tiens les enculeurs mêmes pour des enculables, des défoncés.
     

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
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