• Pour Cynthia, femme libérée, c’est pas si facile !

    Septembre 2005

    Le début

    Cynthia, ce fut une rencontre Meetic : quelques mails, suivis de conversations webcam avant un rendez-vous. 44 ans, blonde, yeux bleus, plutôt jolie et bien gaulée. Dès la première rencontre, on discute deux ou trois heures de tout et de rien, tout naturellement, sans avoir à chercher un sujet de conversation. Je me demande même, à un moment, si ce n'est pas une affinité amicale. Elle téléphone à la nounou pour lui dire qu’elle aura une heure de retard. Non, Ok, ce ne sera pas une bonne copine.

    Au moment de se quitter, en rejoignant sa voiture, elle sort de son sac un paquet de kiss cool et m’en offre un avant d’en prendre deux. Je vous vois sourire… Moi aussi, comme vous, j’aime bien le message que constitue une prise de kiss cool chez une femme juste avant le moment de se dire au revoir. Ca me rassure quelque part. C’est comme un bristol d’invitation validé par Nadine de Rotchild sur lequel serait noté : "Madame Cynthia ne serait pas hostile à l’idée de vous accorder un baiser avant que vous la quittiez à l’entrée du parking. Elle est plutôt émue à cette perspective et tient à mettre toutes les chances de son côté pour faire bonne impression et vous en laisser le meilleur souvenir." Donc acte.

    La love story

    A la troisième rencontre, on décide de passer le week-end ensemble et ça se fera chez elle puisqu’elle n’a pas ses enfants ce week-end ! Assez curieusement cependant, avant de commettre l’irréparable, elle me fait venir chez elle la veille pour me les présenter. Un garçon de 12 ans et une fille de 8 ans, tous deux d’origine roumaine qu’elle a adoptés avec son ex-mari il y a quelques années car ils ne pouvaient pas avoir d’enfants. La fille est un petit ange de douceur, le garçon un peu plus hostile ! Mais ça, je peux comprendre les réticences d’un garçon de son âge qui voit sa mère avec un autre homme que son père !

    Ensuite, vient une période de deux ou trois mois où l’on sort ensemble, où on se découvre, où on savoure le plaisir d’être ensemble, de discuter, de faire l’amour, la période où quand on rencontre un problème, on s'accorde tout naturellement le bénéfice du doute. Avant que la vie ne se charge de tout balayer à coups de petits problèmes difficiles à régler et finalement insurmontables.

    Les problèmes

    -1) Ses relations avec son fils sont très difficiles et elle ne me dit pas si c’est dû à notre relation ou si c’était déjà le cas avant. Un jour il va jusqu’à la traiter de conne en ma présence (-non, je ne t’achèterai pas ce jeu, il est trop violent ! - Non, c'est pas vrai, il n’est pas violent, il n’y a que les connes qui disent ça !).
    Elle a des larmes aux yeux. Je ne sais pas quoi faire. Plus tard dans la soirée, j’essaie de lui dire… quoi, au fait ? de ne pas s’en faire pour moi… que je sais ce que c’est… qu’elle est une bonne mère… que les ados à cet âge-là sont difficile mais qu’ils vous aiment quand même… mais je ne trouve peut-être pas les mots qu’il faut et de toute façon, dans ces cas-là, elle n’a pas envie d’en parler avec moi.

    -2) Moins sérieux, mais très agaçant : Cynthia fait partie de cette catégorie de gens de gauche qui veulent être de gauche dans tous les compartiments de leurs vies ! Toute discussion, pas seulement avec moi mais également avec ses amis et voisins, ne se résume qu’à une question, quel que soit le sujet : de gauche ou de droite ? Les voisins ? il y a ceux qui sont de gauche et ceux qui sont de droite ! La peinture ? Elle aime Picasso parce qu’il est de gauche et n’aime pas Dali parce qu’il est de droite ! Une bonne comédie ce week-end ? Elle aime Arditi et Torreton, elle n’aime pas Weber et Palmade ! (une exception-ouf- : elle n’aime pas Balasko !) Un Spectacle ? Elle aime Cali et Benabar et n’aime pas Charlélie Couture et Julien Clerc ! Croyez-moi, si cela peut prêter à rire au début, cela devient vite insupportable !

    -3)  Cynthia se veut intello et ne lâche jamais prise ! Un exemple ? Après une journée de boulot épuisante, un conflit avec son fils qui est finalement monté se coucher sans dîner, un mot du professeur de sa fille laissant entendre qu’elle aurait copié sur sa voisine (ce que la petite a reconnu, à son grand étonnement, d’où une très longue leçon de morale, les larmes aux yeux), et cerise sur le gâteau, la nounou qui se décommande au dernier moment, après tout cela donc, je lui propose une soirée détente façon légume devant la télé avec plateau fromage et vin de Cahors ( et plus si affinités). Elle est d’accord, se blottit contre moi, la tête au creux de mon épaule, épuisée nerveusement et fume une cigarette devant un reportage d'Arte sur la réunification de l’Allemagne avant de s’assoupir. Je zappe un peu et je tombe sur Astérix et Cléopâtre, version Alain Chabat ! Chouette, je ne l’ai pas encore vu ! Hé bien, à plusieurs reprises, elle émerge péniblement de son sommeil, juste pour me demander de lui remettre Arte avant de s’endormir à nouveau.

    La fin

    Cynthia au bout de quelques mois éprouve le besoin de clarifier notre relation. Sans me dire exactement ce qu’elle attend de moi, elle me demande à plusieurs reprises de lui dire comment je vois notre relation. La question me paraît curieuse car je dors déjà la moitié du temps chez elle, je passe la totalité de mes loisirs avec elle et elle le sait, je ne me présente pas comme un sex-friend puisqu’on a déjà passé le réveillon de Noël avec sa famille et celui du jour de l’An avec ses amis et voisins ! Que veut-elle au juste ? Pas le mariage quand même, trois mois après notre rencontre ! Mon hypothèse est que son ex-mari lui a proposé de remettre ça et qu’elle voulait être fixée sur notre avenir avant de prendre une décision… Mais bon, c’est juste une hypothèse !

    Bref, aussi rapidement que cela avait commencé, l’envie de se voir diminue, nos rencontres deviennent de plus en plus espacées, le moindre problème professionnel ou familial est le prétexte d’annuler nos rendez-vous et puis les coups de fil eux-mêmes deviennent rares et puis…
    La dernière fois qu'on s'est vu, la discussion a duré trois heures. C’était à sa demande "il faut qu’on se parle. Je ne te comprends pas. Tu ne te dévoiles jamais. Dis-moi comment tu vois notre relation" Je me suis prêté au jeu, j’ai parlé trois heures durant, sous le feu roulant de ses questions, avec un maximum de sincérité. A une heure du mat, elle avait l'air détendue et nous avons fait l’amour sur le canapé avant de monter nous coucher. Le lendemain, dans la journée je recevais un texto d’elle : " on a beaucoup parlé hier soir mais on ne s’est pas dit grand-chose"…!

    Après un dernier coup de fil le jour de la Saint Valentin, j’ai cessé de l’appeler et elle non plus ne m’a pas rappelé.

    « Dégoûts et des couleurs Esclave de l’esclavage  »

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