•  Les vieux amants. Non non, pas  ceux de Brel, ceux de Carlus !  

    Ma bien-aimée, ma chère amie
    Ma tendre épouse nonagénaire
    En ce beau jour anniversaire
    de cette vie de monotonie
    Je veux te le dire aujourd’hui :
    Tu es devenue mon repère
    l’unique centre de ma vie.
    Car mon exercice quotidien
    mon parcours de marathonien
    consiste à faire un tour complet
    sans aucune pause et sans arrêt
    de ta très grande circonférence
    de ton énorme corpulence.

    Mon tendre amour, mon bien-aimé
    Mon cher époux atrabilaire
    Je suis heureuse de contribuer
    à sauvegarder ta frêle santé.
    Mais puis-je te confier un secret ?
    En te voyant tourner autour
    de mon corps et de mes atours
    Je n' puis m’empêcher de penser
    au temps béni de ma jeunesse
    où tu contournais ces mêmes fesses
    le cœur et le corps plein d’ardeur
    sans l’aide d’un déambulateur.

    Ma tendre épouse hypertrophiée
    J’ai perdu, je le reconnais
    un peu de cette rigidité
    de cette belle virilité
    qui fit ma joie et ma fierté.
    Mais en toute objectivité
    Peux-tu vraiment me reprocher
    de rester mou quand il faudrait
    être acrobate pour te sauter
    ou alpiniste pour te grimper
    au risque de voir mon cœur lâcher ?

    Mon tendre amoureux grabataire
    je comprends bien ton anxiété
    Mais il faudra hélas t’y faire
    Ce projet est bien trop osé
    pour ta petite perche nécrosée
    Le temps s’en va emportant tout
    y compris nos rêves les plus fous
    Et aujourd’hui ton petit bout
    Est devenu beaucoup trop mou
    pour faire trait d’union entre nous.

     


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  • Ma fille bosse dans le social. Enfin, pour être exact, elle bossait. Elle a abandonné. Être confrontée quotidiennement à la détresse humaine, et surtout à celle des enfants, c'était trop dur pour elle.

    Elle me raconte sa rencontre avec cette petite fille enlevée provisoirement de la garde de sa mère en cure de désintoxication. Elle garde soigneusement dans sa valise un carnet de tickets de bus oblitérés. C’est le cadeau que lui a offert sa mère pour le Noël dernier. C’était la première fois que sa mère lui faisait un cadeau de Noël. "Avec ça, ma puce, tu pourras aller à l’école toute seule. Comme une grande. Ce sera seulement quand Maman sera malade et ne pourra pas t’accompagner. Tu te mets bien à côté du chauffeur et tu lui dis que tu vas à l’école des Mirabelles. T’as compris, ma poupée ? à côté du chauffeur !"

    Pauvre petite puce. Dans le grand marathon de la vie, on ne part pas tous sur la même ligne de départ, loin s’en faut ! Toi, tu pars loin, très loin derrière tout le monde dans la grande quête du bonheur.

    Que deviendras-tu dans quelques années ? Y aura-t-il quelqu’un pour s’inquiéter quand tu sortiras le soir ? quelqu’un pour te gronder quand tu rentreras trop tard ? quelqu’un pour surveiller la hauteur de tes jupes ?

    Tes copines de collège trouveront que tu as "trop de la chance" car il n'y aura personne pour te gaver avec des leçons de morale d’un autre siècle. Personne pour te mettre la honte en venant te chercher à minuit. Personne pour surveiller tes résultats scolaires. Personne pour s’inquiéter de savoir où tu traîneras le soir.
    Mais personne non plus pour te prendre dans ses bras et te consoler quand tu pleureras. Personne pour te rassurer quand tu auras peur.

    D’une certaine façon, tu auras plus de chances que les autres filles de ton âge : plus de chances d’être violée ou abusée que les autres filles. Plus de chances de devenir toxicomane à l’adolescence. Plus de chances de te prostituer en échange d’un téléphone portable comme les grandes de ton centre. Plus de chances de devenir une paumée. Plus de chances d’être manipulée par des crapules pour qui la vie des gens ne vaut rien.

    Mais rien n’est certain, ma puce. Avec un peu de chance et beaucoup de caractère, tu surmonteras peut-être tous ces obstacles, tu rencontreras des gens qui t’aimeront et te respecteront. Tu rencontreras peut-être un gars qui t’aimera et te fera une petite fille.

    Une petite fille que tu conduiras tous les matins à l’école en la tenant par la main et à qui tu offriras, à chaque Noël, des boîtes musicales, des poupées, des  Legos... des cadeaux, quoi !

     


  • Lucifer

    - Salut Carlus, je passais par là et j’ai vu de la lumière….

    Carlus

    - Ah non, merde !!!  encore vous ? il n’y a que chez moi qui soit éclairé dans ce pays ???

    Lucifer

    - Ben oui, les insomniaques ne sont pas si nombreux que ça ! à cette heure, tout le monde dort !

    Carlus

    - Et les bars à putes ? Et les meetings du Front National ? Et les réunions de salafistes ? Et les beuveries de hooligans racistes ?

    Lucifer

    - Oui oui, mais c'est pour plus tard ! Avant, je veux voir les vraies gens ! Je veux d’abord échanger, m’enrichir au contact de la base !

    Carlus

    - Vous enrichir ? Avec moi ? Hé bien, je crois que cette fois vous vous êtes trompé de fenêtre, mon vieux !

    Lucifer

    - Détrompe-toi Carlus ! Il n’y a rien de plus enrichissant que de discuter avec un connard !

    Carlus

    - Ah oui, d’accord… ! Je vois... 

    Lucifer

    - Non-non, s’il te plaît, ne le prends pas mal, Carlus ! C’est la bonne catégorie, celle des braves gens ! L’autre catégorie, c’est celle des assassins !

    Carlus

    - Beaucoup moins nombreuse, donc, que la catégorie à laquelle j’ai l’honneur d’appartenir.

    Lucifer

    - Oh moins nombreuse, ne crois pas ça ! Quantitativement, ça représente beaucoup de monde ! Je précise que dans la catégorie des assassins, tous ne passent pas à l’acte. Faute d’occasion ou par lâcheté !

    Carlus

    - Alors dans ce cas, j’en fais partie, ! J’ai souvent des envies de meurtres !

    Lucifer

    - Oui, mais ça c’est humain, c’est… c’est typiquement connard même ! Non, je parle de ceux qui ont vraiment envie de tuer ! de ceux qui regardent des femmes et des enfants dans la rue et se disent qu’ils méritent la mort, de ceux qui n' envisagent l' organisation des sociétés humaines que comme une machine à contraindre, à broyer, à tuer !

    Carlus

    - Ah oui, vous venez voir les Hitler, les Staline, et les Baghdadi… !

    Lucifer

    - Noon, ceux-là, ce sont les modèles, les couillus, ceux qui, au moment de frapper ou d’en donner l’ordre, n’ont pas un geste d’hésitation ! Les leaders, les chefs, quoi ! Ils n’ont pas besoin de moi. C'est pas eux que je suis venu voir.

    Carlus

    - Et... c'est qui, alors ?

    Lucifer

    - Ceux qui m'intéressent, ceux que je suis venu encourager, ce sont les petits, les jeunes de banlieues amateurs de tournantes, les twittos et les facebookeurs qui harcèlent en meute, ceux qui diffusent sur les réseaux sociaux la vidéo du viol collectif d’une copine de classe, ceux qui se masturbent en regardant des vidéos de décapitation et de lapidation, ceux qui envoient des menaces de mort , ceux qui…

     Carlus

    - OK OK… ! Vous êtes venu recruter des militants, en quelque sorte ?

    Lucifer

    - Oui, la période est propice aux rêves de domination et de massacre ! Il faut juste détecter et encadrer ceux qui sont susceptibles de devenir les futurs leaders !

    Carlus

    - Ah cette fois, vous êtes mal tombé, je crois ! Dans la France d’aujourd’hui, personne n’a envie de massacrer ! Le Front National affirme être un "bouclier pour les citoyens juifs français" et le salafiste dit être le représentant d’une religion de paix et de tolérance.

    Lucifer

    - Ah tu crois ça, toi ? t’es vraiment un… comment dire ?

    Carlus

    - Un connard, je sais, vous me l’avez déjà dit !

    Lucifer

    - Oh pire que ça, je crois ! Je me demande si tu n’es pas un gentil !

    Carlus

    - Oh ben, si vous me laissez le choix, je choisis "gentil" oui !

    Lucifer

    - Tu crois vraiment que ceux qui se réclament de systèmes politiques ou religieux qui ont fait des monceaux de morts par le passé sont devenus sages et ne recommenceront pas à massacrer si on leur en donne l’occasion ?

    Carlus

    - Ben… Les héritiers français d’Hitler jurent qu’ils ne sont ni racistes, ni antisémites, qu’ils sont de vrais démocrates et opposés à toute forme de violence…

    Lucifer

    - Ah, je les adore, ceux-là ! Le seul problème est qu'ils sont trop connus maintenant ! Ils sont devenus LA référence ! A part quelques débiles profonds, personne ne peut croire qu’ils ont vraiment changé ! Même le fameux "vote protestataire" est le fait de gens qui savent qui ils sont et ce qu'ils feraient s'ils étaient élus !

    Carlus

    - Vous croyez, vraiment ?? ! Hier encore, Marion…

    Lucifer

    Ha, c’est vrai, j’oubliais celle-là ! C’est moi qui l’ai découverte ! Quel trait de génie j’ai eu !!!

    Carlus

    C’est la relève de sa tante ?

    Lucifer (fier)

    - La relève de son grand-père ! Elle va attirer avec ses discours tous ceux qui suivaient le grand-père et qui savent qui elle est et, en même temps, des millions de gens séduits par son visage angélique de gentille fille romantique qui ne ferait pas de mal à une mouche ! Moi-même j’ai craqué sur son visage de jeune fille sérieuse et sage !

    Carlus

    - Et à part ça, qui venez vous encourager ?

    Lucifer

    - Les marxistes ! En termes de probabilité, j’y crois pas beaucoup mais il ne faut négliger aucune piste.

    Carlus

    - Ah non ! Vous avez dit que ce sont les intentions qui comptent ! Ceux-là ont de bonnes intentions, on ne peut pas le nier ! 

    Lucifer

    - Bien sûr, mon cher Carlus et ça, c’est beaucoup plus efficace pour le même résultat quant au nombre de morts ! Tu essaies de protester en disant "mais on ne peut pas faire cela à un être humain"…" et ils te répondent " Tu es pour le chômage ? pour la misère ? pour les injustices ? C’est ça que tu veux ?"  Et toi, tu fermes ta gueule, tu fermes les yeux et tu les laisses massacrer en paix.

    Carlus

    - Oui, mais les intentions du militant de base sont nobles, quand même !

    Lucifer

    - Tu es déjà assez con comme ça, Carlus, pas besoin d’en rajouter une couche ! Qui peut penser cela sérieusement ? Le militants de base, comme tu dis, c'est  quelqu'un qui n'a rien lu, rien regardé, rien entendu de ce qui s’est passé dans le monde depuis un siècle ?

    Carlus

    -Ouais… chais pas !

    Lucifer

    - Non crois-moi, ce sont des gens qui rêvent, de façon plus ou moins avouée, de violences et de sang, de bruit et de fureur, comme disait l’autre, des gens qui se voient dans leurs rêves punir et torturer les gens qu’ils n’aiment pas, exécuter sans procès ceux qui s’opposeront à eux ! Ca a marché pendant plus de cent ans sur la moitié de la planète ! Personne ne peut l’ignorer et penser que le marxisme, quelles que soient ses obédiences, pourrait aboutir à autre chose que ce à quoi elle a abouti jusqu’ici !

    Carlus

    Et qui encore, pour gonfler vos effectifs ?

    Lucifer

    - Les plus prometteurs ! Tu les connais et tu ne les aimes pas, je sais : les religieux fanatiques et spécialement la branche qui prédispose actuellement le plus au fanatisme, l’Islam ! Ceux-là, ce que j’aime chez leurs fanatiques, c’est qu’ils n’ont pas besoin de te promettre quoi que ce soit. Ils sont détenteurs de la parole divine, et le monde doit leur obéir et accepter les massacres, la soumission, l’esclavage, le viol institutionnalisé,  le fouet, les mutilations, et la lapidation… Et, ils l’affirment en hurlant : toutes ces règles de vie ont été établies par un Dieu plein de miséricorde !

    Carlus

    - Oufff, tout le monde y passe, identitaires, marxistes, islamistes... Vous n’avez pas l’impression d’être un tantinet misanthrope, là ?

    Lucifer

    - Crois-moi, Carlus, je suis bien placé pour le savoir : Il y a de la haine dans le cœur des hommes, beaucoup de haine, de la haine aveugle, de la haine infinie, de la haine tous azimuts, de la haine cannibale ! Homo homini lupus, c’est pas moi qui l’ait inventé !

    Carlus

    - Oui, mais à côté de ça, il y a... !

    Lucifer

    - Il y a quoi ??? Il y a le procès de ces proxénètes qui torturaient des filles de l’Est. Pour les forcer à se prostituer, ils les violaient à dix, à vingt, ils les battaient tant et tant que selon un témoin, au bout d’un moment elles ne ressentaient plus rien et étaient insensibles aux coups… alors ils leur enfonçaient des clous sous les ongles avec un marteau…

    Carlus

    - Arrêtez, ça suffit ! Quel rapport avec notre propos ?

    Lucifer

    - Ces mecs-là, pendant leur procès, ont tenté de mettre en avant qu’ils étaient de braves pères de famille et, de fait, certains d’entre eux avaient des épouses et des enfants qu’ils aimaient !

    En situation de guerre, les braves gens tortionnaires, tu les retrouves dans tous les camps ! Chez les nazis, bien sûr ! Mais chez les communistes aussi ! Eh oui, on n’a jamais eu du mal à trouver des tortionnaires chez ceux qui rêvaient d’un avenir radieux pour l’humanité ! Lis Soljenitsine : l’épouse du dissident est envoyée elle aussi au Goulag. Pendant tout le trajet qui dure plus d’une semaine, elle sera abondamment violée par les délinquants entassés avec elle dans le wagon à bestiaux et, arrivée au camp, violée encore par les gardiens membres du parti qui appellent ça en riant "le droit d’entrée" et ensuite…

    Carlus

    - Non, ça suffit le musée aux horreurs ! S’il vous plaît, arrêtez… !

    Lucifer

    - Et ces gens qui sont partis en Syrie, violer, crucifier, massacrer, réduire en esclavage sexuel des gamines parfois de huit, dix ou douze ans, c’est pas de la bonne recrue, ça ? Des gens qui filment et diffusent sur internet des décapitations, des mises à mort lentes filmées comme des spectacles : celui-là enfermé dans une cage et plongé dans une piscine et on filme son visage, l’autre brûlé vif dans sa cage qui saute qui s'agrippe aux barreaux sous les fous-rires du public, un autre encore jeté du haut d’un immeuble avec caméra sur le toit de l’immeuble et une autre au sol… Et ces vidéos, diffusées sur Internet, sont des vidéos de PROPAGANDE ! Oui oui oui, mon cher, ces vidéos diffusées sur Internet incitent des jeunes à rejoindre leur rang ! 

    Carlus

    - Non…!!??

    Lucifer

    - Mais oui, Ducon ! Des jeunes gens et des jeunes filles regardent le visage terrifié d’un homme en train d’être lentement décapité, le spectacle de paysans chrétiens crucifiés et ils brûlent d’envie de rejoindre le camp des bourreaux pour participer aux festivités ! ET puis il y a aussi…

    Carlus

    - Non, arrêtez, arrêtez ! Je vous demande de vous arrêter… !

    Lucifer

    - Oui bon OK j’arrête, couille molle ! de toute façon, il faut que j’y aille, là ! On papote, on papote et moi je suis déjà en retard !

    Carlus

    - Vous allez où ? Je peux venir ?

    Lucifer

    - Non, tu peux pas ! Là où je vais, les gentils connards ne sont pas admis !

     


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