• "Mon" chère Jane B.

    Quelle unanimité dans les hommages à Jane Birkin ! Moi aussi je l'aimais bien. Surtout sa jolie façon de confondre (volontairement ? on ne saura jamais) les articles masculins et féminins. Mais quand j'apprends qu'elle n'était pas qu'une jolie femme chantant de jolies chansons, mais qu'elle était aussi connue pour ses prises de position en faveur des... comment pourrait-on appeler cela...? disons en faveur des droits civiques, je suis un peu surpris.

    En gros, la presse nous apprend qu'elle a activement milité pour quatre combats qui lui tenaient à cœur
    - la lutte contre la peine de mort
    - la lutte pour le droit à l'avortement
    - son soutien aux sans-papiers
    - son engagement féministe

    Bien, alors prenons ses points un à un, dans le désordre:

    - Son engagement féministe.

    Toutes les femmes sont féministes. Ca dépend de ce qu'on met derrière ce  mot. Ma mère était féministe. Sandrine Rousseau aussi est féministe quand elle défend le voile islamiste et moi-même je pense être féministe quand je suis hostile au port du voile (tout en étant sceptique sur les moyens de l'interdire).

    Mais, s'agissant de ma chère Jane, le problème est plus complexe : Est-ce qu'une femme qui s'est cantonnée toute sa vie dans un rôle de femme-enfant, une femme qui gardé toute sa vie le délicieux accent d'une jeune anglaise au pair, une femme qui a été toute sa vie une Galatée follement éprise de son vieux Pygmalion libidineux (dont j'aime les chansons, ne confondons pas tout), est-ce donc qu'une femme avec ce profil peut être considérée comme une féministe ? Peut-être que Oui, je ne suis pas arbitre en la matière, mais qu'on me laisse exprimer une certaine incompréhension sur ce qu'était le féminisme de ma chère Jane.


    - Sa lutte contre la peine de mort

    Elle était contre la peine de mort, Jane ? C'est pas vrai !!! Ohlala...!!! Quel courage, quelle abnégation ! Mais elle n'a pas eu peur de se faire des ennemis, la Jane ?  Je suppose que cette position courageuse lui a fermé bien des portes dans le monde de la musique, du cinéma et de la télévision bien connu pour être un repaire d'obsédés de la guillotine ! Bon, vous aurez compris, rien à ajouter sur ce point sinon redire mon immense admiration pour son courage extraordinaire !

     


    - la lutte pour le droit à l'avortement

    Jane militait pour le droit à l'avortement. Bravo ! Mais force est de constater que, à part quelques cathos intégristes (qui de toute façon, iront faire avorter leurs filles de 16 ans si elles tombent enceintes...) il n'y a pas beaucoup de femmes en France qui sont contre. Mais bon, c'est un combat de notre siècle, et même s'il n'est pas très original ni spécialement courageux, je respecte l'engagement de ma chère Jane. Moi, j'aime bien quand même quand on rappelle que, même autorisé, l'avortement est un drame. Mais bon, ça c'est une option facultative. Et puis si ça se trouve, elle l'a dit, "mon" chère Jane.


    - Son soutien aux sans-papiers

    Militer pour la dignité des damnés de la Terre, privés de tout (y compris du droit d'être présent sur notre sol) est un combat individuel noble et généreux. C'est le message du Christ dans la parabole du bon Samaritain, c'est l'idéal humaniste des gens pour qui tous les hommes sont frères... Bref, un bel idéal.
    Mais quand un People confond aider un être humain dans la détresse et promouvoir (activement ou pas) l'immigration unilatéral et sans contrôle, c'est très énervant. Tout échange entre nations fait l'objet d'un contrat, toute alliance politique, militaire ou économique fait l'objet d'une convention écrite. Les échanges de populations doivent aussi être contractuels et réglementés. Laissons à Dieu (et à ses disciples) ce qui est à Dieu (partager son manteau, sa maison, son compte banque, n'est-ce pas, ma chère Jane ?) et à César ce qui est à César (passer des accords diplomatiques, économiques, militaires ET démographiques ET les moyens de les faire respecter)

    Ne confondons pas tout, ma chère Jane, aider un frère humain dans la détresse, l'accueillir chez soi, lui offrir le gîte et le couvert est une preuve de bonté, mais se donner un vernis de générosité en réclamant, de fait, le droit à l'immigration sans règle et  sans contrôle pour des millions de gens en est une autre, totalement différente.

    Et finalement une chose pas si généreuse que ça puisque, en tout état de cause, la grande majorité des peoples qui "soutiennent", comme toi, les sans-papiers ne vivent PAS dans les quartiers investis par leurs protégés.

     

     

     

    « Les p'tits papiersLes déboires judiciaires du douanier Rousseau »

    Tags Tags : , , , , ,