• Qu'est-ce qu'il est chiant, Edwy Plenel !

    Vous l'avez vu Edwy Plenel chez Ruquier samedi soir ? il nous a appris qu'en Martinique , son père est un "héros national". Je suis un peu plus jeune que lui et comme lui, j'ai passé une grande partie de ma jeunesse en Martinique. Et comme lui, j'ai été sympathisant (autant qu'on peut l'être quand on est collégien ou lycéen) des mouvements anticolonialistes. Mais contrairement à lui je n'avais jamais entendu dire qu'un vice-recteur nommé Plenel était devenu un héros national martiniquais !

    Voilà la limite du bonhomme ! Il romance les choses et s'écoute parler . Son père était un de ces hauts fonctionnaires coloniaux courageux et intransigeants sur les principes. Il a publiquement déploré qu'il y ait eu des morts lors des répressions brutales qui s'abattaient sur les mouvements anticolonialistes de l'époque et l'a payé cher en terme de carrière. Edwy Plenel romance les choses et baptise son père "héros national Martiniquais", comme s'il était dans la mémoire des Martinquais l'égal de Frantz Fanon ou d'Aimé Césaire !

     Edwy Plenel c'est Marat qui se prend pour Saint Just. Il tente de se construire une légende et semble vouloir la faire commencer un peu avant sa naissance.

    Exemple : il a été trotskiste dans sa jeunesse. N'importe quel petit con (moi le premier !) a eu sa phase "gauchiste" dans sa jeunesse. C'est ni plus intelligent ni plus bête que la phase hippie,  la phase libertine ou lacaniene ! Hé bien pour lui, si ! Même en ayant pris ses distances, il continue à en parler comme si c'était la preuve qu'il avait été un intellectuel, un authentique révolutionnaire, comme si ça démontrait  qu'il avait  eu une vie aussi aventureuse que celles de Jean Moulin et de Nelson Mandela réunies !

     - Pour nous prouver qu'il est toujours aussi gauchiste que dans sa jeunesse, il n'hésite à nous faire part d'analyses politiques très intelligentes et très profondes dont seuls les philosophes marxistes de l'entre deux guerres avaient le secret. La dernière en date est que "le danger ce n'est pas Marine Le Pen, c'est Manuel Valls". Qu'est-ce que c'est con, putain ! Je suppose qu'en 1936, il aurait pu dire que "le danger ce n'est pas Hitler, c'est Léon Blum" !

     - Comme le lui signalait Natacha Polony il se présente comme un éternel rebelle alors que la plus grande partie de sa carrière professionnelle s'est déroulée au sein du Journal le Monde, institution française s'il en est.

     - Il réussit dans la même émission (chez Ruquier) à avoir à la fois des sanglots dans la voix en évoquant la mémoire de son père et à proposer aux  gens qui regardent l'émission un mois d'abonnement gratuit à Médiapart s'ils s'inscrivent avant la fin de l'émission ! Bravo, le businessman,  on ne se laisse pas abattre : pendant le deuil, les affaires continuent !

     - Mais ce qui m'agace au plus niveau chez lui, ( mis à part son sourire satisfait et son air imbu de lui-même) c'est la posture systématique qui est la sienne de l'"autorité morale", la posture de celui qui ne perd pas une occasion de nous expliquer doctement et avec passion ce qu'est la démocratie, comment vivre ensemble, quelles sont les règles qu'il convient de respecter, etc.

     Tu fais chier, Edwy Plenel ! Quand je t'écoute (et je pense que c'est le cas de beaucoup beaucoup de gens !) c'est pour avoir des nouvelles des investigations menées par ton excellent journal et uniquement pour ça ! Dis-nous ce que tu as trouvé comme preuves, dis-nous qui tu traques parmi les corrompus et fous-nous la paix avec le reste !

    Pour la démocratie, le vivre ensemble, les règles du respect et du partage, etc., on n’en a rien, mais alors vraiment rien à foutre de tes brillantes analyses et de tes leçons de morales républicaines ! Ce n'est pas là que tu es bon et on va se débrouiller SANS TOI.

    Je dirais même qu'on va se débrouiller,  le cas échéant, CONTRE TOI, si d'aventure tu viens nous proposer une société géniale régie par des règles inspirées de près ou de loin par Trotski, au nombre desquelles la brillante idée que "Marine le Pen est moins dangereuse que Manuel Valls".

     

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