•  Il y a beaucoup de gens mécontents dans les hôpitaux. Quelques  exemples observés ou vécus.


     

    Certaines imageries médicales (IRM, TEP SCAN, etc.) surtout s'il y a injection de produit, se font dans des conditions très strictes. Le patient doit donc remplir un questionnaire pour certifier qu'il ou elle ne possède pas de prothèses métalliques, de pace maker, ou n'est pas enceinte, etc.

    - L'infirmière : Ah ! Attendez, Madame, vous n'avez coché aucune case à la question " Etes-vous enceinte ou susceptible de l'être ?"

    - La patiente : Mais j'en sais rien, moi !!! Comment voulez-vous que le sache ??

    - L'infirmière : Ah ! désolé, madame, nous ne pouvons pas pratiquer l'examen s'il y a le moindre risque que vous soyez enceinte. Faites un test de grossesse et reprenez rendez-vous. Personne suivante.

    - La patiente : Non mais, je ne suis pas enceinte, merde ! Arrêtez de me faire chier, p'tain ! Je vais vous le signer, votre papier de merde !

    - L'infirmière : Personne suivante, s'il vous plait !


     


    Dans la salle d'attente une dizaine de personnes attendent d'être invitées à rejoindre la salle de soins pour une séance de chimiothérapie. Une grande blonde, la cinquantaine, visage et coupe au carré, tailleur de marque, à priori cadre (très) supérieur ou dirigeante d'entreprise. Elle se lève et s'adresse sur un ton furieux et hautain à l'infirmière.

    - Mais c'est incroyable, enfin ! Vous m'avez donné rendez-vous à 9 heures, il est 9 heures 30 et je n'ai pas encore commencé !

    - Désolé, madame, nous avons un souci. Les produits ne sont pas encore arrivés, nous avons envoyé quelqu'un les chercher. Ca ne devrait pas tarder.

    - Mais enfin, c'est vous qui m'avez proposé 9 heures, vous devez respecter votre planning ! j'ai dû décaler deux rendez-vous et je maintenant je dois en repousser un troisième à cause de votre incurie !

    - Désolé, il va falloir attendre que les produits arrivent

    - Eh bien, moi j'en ai marre, je m'en vais ! je vais m'adresser à un autre établissement capable de tenir un planning !

    Et elle s'en va, d'un pas assuré et la tête haute !

    L'infirmière se tourne vers une collègue et lui dit à voix basse et sourire en coin

    Oh Mon dieu, elle va passer à la concurrence...

    Dans cette ambiance pourtant stressante, je ne peux pas m'empêcher de sourire en pensant aux journées de cette dame. Je suppose que c'était sa première chimio car un malade réserve en général toute la journée pour une séance de chimiothérapie même si la séance elle-même ne dure que deux heures en moyenne, ne serait-ce que pour gérer les effets secondaires comme la fatigue ou les nausées. Cette dame semble avoir calé ce rendez-vous parmi ses autres rendez-vous professionnels, ce qui est certainement une façon (très idiote) de nier la gravité de sa maladie :

    - 8h 30       : Tél Brochard pour annuler commande
    - 9h - 11h   : chimiothérapie hôpital Saint Louis
    - 11h 30     : Rdv avec DHR pour finaliser DADS 2022
    - 12h 15     : déjeuner avec DAF filiale de Reims


     


    Toujours en imagerie TEP SCAN

    Le service est débordé et travaille de 8 heures à 19 heures sans interruption pour gérer le maximum de malades. Il est conseillé d'arriver 30 minutes à l'avance, car le service n'a pas les moyens d'attendre les retardataires (ce qui aurait pour effet en plus de décaler tous les autres rendez-vous).

    Je vois cette jeune femme (enfin jeune, la quarantaine) mince, un peu "femme libérée c'est pas si facile" qui au lieu de s'asseoir et d'attendre comme tout le monde, fait les cent pas. Ca doit être son premier TEP SCAN. Elle est anxieuse, ça ne doit pas faire très longtemps qu'elle a appris sa maladie. Elle en a marre d'être là au milieu de tous ces gens malades qui attendent. Elle n'en peut plus et quitte une première fois la salle d'attente pour aller faire les cent pas dans le hall de l'hôpital. Puis elle retourne. L'agacement se lit sur son visage. Pourquoi la fait-on attendre comme ça ? Elle ressort une deuxième fois de la salle d'attente. J'ai envie de lui dire "ne faites pas ça ! attendez ici qu'on vous appelle !" Mais Non, si je fais ça , il y a des chances qu'elle me réponde " Vas te faire foutre ! de quoi je me mêle ?"

    Elle ressort une troisième fois. Erreur fatale. L'infirmière appelle une fois, une deuxième fois sur un ton plus appuyé, attend quelques secondes puis une troisième et dernière fois. Pas là. Elle appelle le patient suivant.

    Elle revient plus tard, attend, attend, attend. Puis elle va voir la secrétaire qui lui dit après avoir vérifié sa liste "vous n'étiez pas à l'heure. Votre rendez-vous a été annulé". Elle se met à pleurer et à crier "Vous êtes des salauds ! C'est ignoble ce que vous me faites ! J'attends depuis ce matin ! Vous êtes tous des salauds !"

    L'infirmière en chef arrive et tente de lui parler. Mais elle ne veut rien savoir. Elle se lève crie "Je sais ce qu'il me reste à faire, je vais crever et personne ne veut rien faire pour moi" et s'en va en courant. L'infirmière en chef essaie de la rattraper mais compte tenu de sa corpulence, ne peut pas courir très vite. Elle passe devant moi et (sachant que je suis un accompagnant) me dit "Monsieur, aidez-moi à la rattraper" Je cours vers elle et la rattrape presqu'à la sortie de l'hôpital. Elle se tourne vers moi. Elle est en pleurs. Je lui dis "l'infirmière veut vous parler. Ecoutez là, svp". Elle me dit entre deux sanglots "Je vais crever, je vais crever et tout le monde s'en fout". Je lui dis "Ils sont débordés, ils ne peuvent pas attendre les retardataires. Mais vous ne pouviez pas le savoir, c'est pas de votre faute". L'infirmière en chef arrive et la prend par l'épaule, lui parle sur un ton doux et maternel et l'emmène vers le service. Je les regarde s'éloigner. C'est bon, j'ai fait ma B.A. du jour.

     

     

     

     


  •  

    Je vais mourir. Un jour. Je ne sais pas quand exactement, mais ça va m'arriver, c'est une certitude. Ca me paraît tellement étrange, cette idée, appliquée à moi. En plus si ça n’arrive pas brutalement, je vais en être conscient. Un jour comme aujourd’hui, je vais me lever, prendre mon café, me raser, peut-être même fumer une clope (hein, après tout, tant qu'à faire...!)  en sachant que je ne n’en aurai plus pour longtemps, que ce sera peut-être pour aujourd’hui. Je vais me regarder dans un miroir en me disant "Et alors ? Et après ? Y aura quoi demain ?" sans avoir de réponse autre que l’angoisse. Ah non, pas forcément ! le médecin de ma mère affirmait que quelques jours avant de mourir, on atteint une sorte de sérénité. Ouais...! On verra bien.

    Quelle étrange situation ça doit être ! Que le corps cesse de fonctionner, ça peut encore se concevoir. J’ai vu des corps sans vie, ça ressemble beaucoup à des corps qui dorment. Mais à quoi ressemble un esprit sans vie ?  Tout ce qui faisait ma personnalité disparaîtra donc ? Mes angoisses pour rien, mes colères pour des détails insignifiants, mon désir d’être heureux à tout prix, ma volonté d’être léger en toutes circonstances, mon paternalisme avec mes enfants, mes rapports souvent compliqués avec les femmes, ma timidité cachée, mon arrogance parfois, tout cela disparaitra. Il n'en restera qu'une image virtuelle, quelques souvenirs dans la tête des autres ! Et encore…! Des souvenirs déformés, puisque filtrés et "remastérisés" par eux ! Je ne serai plus là pour acquiescer ou pour démentir. 

    Quelle chose étrange que d'exister seulement dans la tête des autres !  Je serai donc jugé uniquement sur ce que j’aurai laissé paraître ! Même pas. Sur ce qui aura retenu l’attention des autres ! Tout le reste sera oublié.

    "Papa avait un côté maniaque, question ordre et propreté"Non, non, vous vous trompez, les enfants, j’étais même plutôt laxiste sur ce point ! je ne m’énervais que parce que vous étiez dans l’excès en la matière… ! D’autres auraient appelé les pompiers, moi je me contentais juste de vous engueuler !"

    Ah merde ! Ce n'est pas la peine de me justifier, personne ne m’entendra, même pas moi ! OK j’étais donc un maniaque de l'ordre et de la propreté ! C'est pas le souvenir que j'ai gardé des fois où j'ai vécu seul dans un appart,  mais bon, OK vous en avez décidé ainsi, les enfants !

    Je vais continuer à exister quelque temps, de façon épisodique et très virtuelle, dans les souvenirs aléatoires, tantôt heureux, tantôt pénibles, de trois enfants, de quelques femmes, d’une poignée d’amis et de quelques collègues. Pas beaucoup.

    Jusqu’à ce que tous ceux qui m’ont connu disparaissent à leur tour. Après, ce que l’on retiendra de moi pendant quelques générations seront des anecdotes lointaines parfaitement insignifiantes et de toute façon déformées. -"Ta grand-mère racontait souvent que, quand elle avait 17 ans, son père (ton arrière-grand-père donc), est venu la chercher dans une soirée à une heure du matin en pyjama…ha ha ha...!"

    - C’EST FAUX !!! Ta grand-mère avait 14 ans à l’époque et je l'ai attendu dans la voiture pendant plus d'une demi-heure après l'heure convenue !!! Et ce qu’elle appelait "pyjama", c’était un bermuda, un Tee-shirt et des tongs ! On était en vacances !!! "

    Ah merde, j’ai oublié, je n'existe plus, je n’ai plus droit à la parole ! Remarque, tant mieux, ça ferait tellement de choses à rectifier que l’éternité ne suffirait pas !

     Je vais mourir

     

     

     

     

     

     


  • Harry Belafonte est mort aujourd'hui, nous apprend la presse.  A vrai dire, je pensais qu'il était déjà mort. J'ai des circonstances atténuantes, il avait 96 ans et avait disparu des médias depuis longtemps.  Sa musique a bercé ma jeunesse antillaise. 

    Ses deux titres les plus connus mondialement (enfin, je crois... disons alors , par moi) sont, d'une part, le fameux  "Day-o (Banana Boat Song)", que je préfère vous offrir dans la version délirante du film "Beetlejuice "... (Attention, petite scène gore à la fin. Si nous n'aimez pas ça, stop à 1mn 48)

     

     


     

    ... et d'autre part, son fameux "Try to remember" que je considère comme une des plus belles chansons du monde, avec, cerise sur le gâteau, la jolie  collection de rimes en LOW)

     Try To Remember (Essaie De Te Souvenir)

    Try to remember the kind of September
    Essaie de te souvenir de la douceur de septembre
    When life was slow and also mellow
    Où la vie était lente et si douce
    Try to remember the kind of September
    Essaie de te souvenir de ce septembre
    When grass was green and grain was yellow
    Où l'herbe était verte et les grains de blé jaunes
    Try to remember the kind of September
    Essaie de te souvenir de ce septembre
    When you were a tender and callow fellow
    Où tu étais quelqu'un de tendre et inexpérimenté
    Try to remember and if you remember
    Essaie de te souvenir et si tu te souviens
    Then follow
    Alors continue
     

    Try to remember when life was so tender
    Essaie de te souvenir quand la vie était si tendre
    That no one wept except the willow
    Que personne ne pleurait à part le saule
    Try to remember when life was so tender
    Essaie de te souvenir quand la vie était si tendre
    That dreams were kept beside your pillow
    Que tu gardais tes rêves à côté de ton oreiller
    Try to remember when life was so tender
    Essaie de te souvenir quand la vie était si tendre
    That love was an ember about to billow
    Que l'amour était une braise incandescente
    Try to remember and if you remember
    Essaie de te souvenir et si tu te souviens
    Then follow
    Alors continue

    Deep in December it's nice to remember
    En plein décembre il est agréable de se souvenir
    Although you know the snow will follow
    Même si tu sais que la neige arrivera
    Deep in December it's nice to remember
    En plein décembre il est agréable de se souvenir
    Without a hurt the heart is hollow
    Que sans blessure le coeur est creux
    Deep in December it's nice to remember
    En plein décembre il est agréable de se souvenir
    The fire of September that made you mellow
    Du feu de septembre qui t'a adoucie
    Deep in December our hearts should remember
    En plein décembre nos coeurs devraient se souvenir
    And follow...
    Et continuer... ...


  • Un coup de fil de mon pote, le père d'Elsa.

    - Dis-moi, ça fait longtemps qu'on s'est pas fait un bon restau. Qu'est-ce tu fais ce soir ?

    A sa voix, il a quelque chose sur le cœur qu'il voudrait évacuer. Mais pas question qu'il me dise "j’ai besoin de parler" ni que je lui demande "y a un truc qui ne va pas ?", il se refermerait immédiatement.

    - Ah tu as un côté devin, toi ! Ca fait quelques semaines que je rêve d'un Tournedos Rossini façon... comment s'appelle ce petit resto déjà ?

    - la Prairie Vendéenne, hhhmmm... ça me convient très bien ! on dit ce soir 20h 30 ?

    - Ca marche !

    J'arrive avec un peu de retard.

    - Ca fait longtemps que tu es là ?

    - Non non, 10 minutes à peine ! ils ne m'ont même pas encore servi l'apéro ! j'ai commandé pour toi !

    On discute de choses et d'autres, du boulot...

    - Alors vous l'avez eu finalement votre certification ISO ?

    - Oui mais c'est un un piège à con, ce truc ! En fait, à présent, on passe plus de temps  à améliorer le traitement des dossiers qu'à traiter les dossiers eux-mêmes...

    ( non, c'est pas ça)

    ... de la famille

    Alors la vie de couple sans enfant, ça vous réussit ?

    - Ouais, ça va ! on a même pris des vacances ! En même temps que leur lune de miel ! Mais pas avec eux, hein...!

    - eh ben, heureusement !

    - En fait je me rends compte que j'ai épousé la femme parfaite. Elle s'occupe de tout et me répète sans arrêt qu'elle sait ce qui convient "un homme de mon âge"

    - Plains toi, va ! Moi j'aimerais bien rencontrer une femme qui sache ce qui convient à un homme de mon âge...

    - Il faudrait que quelqu'un leur dise que ce qui convient aux hommes de notre âge, c'est des femmes plus jeunes ! 

    - Allez... ne te cherche pas de problème ! Tu ne saurais pas quoi faire, d'une jeune femme !

    ... des enfants (ahh ? peut-être)

    - Et la jeune mariée, comment va-t-elle ?

    - Elle est enceinte

    - Ah super ! Tu vois ? un bonheur n'arrive jamais seul. Tu n'auras pas le temps de t'ennuyer

    - Oui mais non , elle ne va pas le garder !

    - Ah bon ? Pourquoi ?

    - L'échographie a révélé une malformation

    - Ah merde !  c'est quoi ?  C'est grave ? le bébé n'est pas viable ?

    - Oui, il l'est, mais c'est pas ça, il sera infirme... un bras, une jambe... un problème de rein en plus...

    - Et c'est pas réparable ?

    - je sais pas ! mais ça fait trop : infirme et insuffisant rénal ! je lui ai conseillé d'avorter

    - Et elle en dit quoi, Elsa ?

    - Elle est bouleversée, elle a demandé une échographie de contrôle. Ca va se faire cette semaine

    - Ca ne doit pas être facile pour elle, de prendre une telle décision. Elle veut se laisser le temps de la réflexion.

    - Pauvre petite ! Mais je lui ai dit : il ne faut pas se laisser submerger par ses émotions du moment quand on a une décision aussi grave à prendre. Une jeune femme comme elle, pleine de vie... quitter son boulot, ne jamais prendre de vacances et passer le reste de sa vie à faire la navette entre le service de rééducation et le centre de dialyse, c'est pas une vie , c'est pas possible !

    - Elle en dit quoi , ta femme ?

    - Ben tu la connais, elle est croyante et elle a du mal avec ça ! Elle parle de greffe, de progrès de la médecine ! T'en penses quoi , toi ?

    - Ben je sais pas ! Je suppose que j'aurais conseillé la même chose à ma fille...

    - Mais oui, c'est évident ! la vie est trop dure aujourd'hui, même pour les gens normaux ! Un type qui fait 1m 60 se fait traiter de nabot, de gnome à longueur de journée, une femme avec quelques kilos de trop se fait traiter de boudin à la moindre dispute avec ses collègues ! Alors tu imagines un handicapé ! Il sera le souffre-douleur de ses camarades pendant toute sa scolarité, il sera la risée des filles à l'adolescence, il va passer sa vie à essuyer des refus de la part des employeurs...


    - Tu sais quoi ? Quand tu parles de lui comme ça, quand tu le projettes dans l'avenir, on a l'impression que tu l'aimes déjà malgré tout !

    - Pfftt... C'est ma femme qui me met ces idées dans la tête ! Pour moi, ce n'est qu'un petit embryon de merde, mais elle dit qu'il suffit de ne rien faire, de ne pas s'occuper de lui, juste de regarder ailleurs et il naîtra, deviendra un bébé, un jeune homme, un adulte, un vieillard...
    T'en penses quoi, toi ?

    - Ben, je sais pas... je pense que... c'est le type même de sujet sur lequel il est facile de trancher quand on n'est pas concerné, mais qui devient douloureux quand on y est confronté. Mon ex-femme a avorté parce notre vie était déjà difficile et qu'on ne voulait pas d'un quatrième enfant. Elle a fait une quasi-dépression pendant un an. Et moi-même aujourd'hui encore quand je vois mes enfants réunis en train de rire, je me dis qu'il aurait pu être là avec nous en train de partager notre bonheur d'être ensemble mais qu'on ne lui a pas donné cette chance...

    - Tu serais plutôt pour le garder ?

    - Mais non, c'est pas ça ! Ce n'est pas à moi, ni même à toi et à ta femme de décider ! Laisse Elsa et son mec décider sans pression de ce qu'ils ont à faire ! Les conseils que tu leur donnes ne font que leur compliquer la tâche !

    - Pauvre gamine ! Passer directement du statut d'enfant insouciante à celui de femme ayant ce genre de décision à prendre ! Si c'est pas malheureux !

     

     

     


  • Ca fait un an déjà !  Poutine, avec l'approbation unanime de ses ministres, de ses conseillers, de son Etat-Major, des services secrets, du parlement, de la milice Wagner et du petit-fils de Tolstoï, décidait d'annexer l'Ukraine par une  guerre-éclair brève opération spéciale qui ne devait pas durer plus d'une semaine, promis-juré, lui avait-on promis ! 

    Et chez nous, les habituels frères (soi-disant) ennemis mais d'accord à peu près sur tout, se bousculaient sur les plateaux télé pour étaler leurs talents de visionnaires et nous promettre que jamais, au grand jamais Poutine n'envahirait l'Ukraine ! 

    Trouvé sur le Net, un modeste hommage à leur talent de visionnaire et à leur stature de chef d'Etat.

     


  • Au commencement, la Terre était peuplée de bactéries, d’amibes et d'autres  petites formes primaires de vie qui vivaient au fond des océans dans une biodiversité plutôt harmonieuse. Jusqu’au jour où l’une d’elles trouva par hasard un moyen original de se nourrir en utilisant l’énergie du soleil et en relâchant parallèlement un gaz mortel pour toutes les autres espèces : l’oxygène. Ce fut une énorme catastrophe écologique qui dura plusieurs millions d’années et fit disparaître de la surface de la Terre la plus grande partie des espèces vivantes bientôt remplacées par des organismes apparentés aux meurtriers qui savaient s’accommoder de l’oxygène et même en tirer profit.
    Nous faisons partie de la longue lignée de ces génocidaires.


    Beaucoup plus tard, mais il y a quand même fort longtemps, la Terre se peupla de ce qu’il convient d’appeler aujourd’hui les Dinosaures. Herbivores gargantuesques, carnivores insatiables, prédateurs redoutables, ils envahirent la totalité de la surface de la Terre qu’ils dominèrent sans partage pendant des millions d’années. Jusqu’au jour où un météorite un peu plus gros que les autres heurta la Terre, soulevant un nuage de poussière qui plongea la planète bleue dans une nuit  de plusieurs années. Les maîtres de la Terre disparurent alors, faute de proies pour le uns, de végétation pour les autres.

    Alors et alors seulement, des formes de vie mineures purent sortir des terriers qui les avaient protégés de la catastrophe et purent à leur tour vivre au grand jour et se perpétuer en nombre.
    Nous descendons de ces formes de vie fragiles qui ne durent leur place dans l'évolution qu’à une terrible catastrophe qui fit des milliards de victimes.


    Eh quoi ? Il faudrait que la série s’arrête là ? Que l’histoire de l'évolution  prenne fin parce que cela ne nous arrange pas ? Il serait écrit quelque part dans le Livre d’Or de l’Univers que les catastrophes, moteur de l'évolution des espèces, arrêteraient de se produire à l’arrivée de l’homo sapiens sapiens ?

    Allons, allons, mes amis, d’autres espèces, que nous ne soupçonnons pas, attendent leur tour pour se développer et dominer à leur tour la planète. Alors, je vous en conjure, soyons fair-play : respectons le cycle naturel de la vie et dépêchons-nous de disparaître afin de leur laisser la place.

    Aussi, je vous en conjure, Poutine et Kadyrov, allez jusqu'au bout de votre détestation de l'Occident et déclenchez la guerre nucléaire; Courage, Kim Jong-un, lance tes missiles intercontinentaux, tues-les tous, tu deviendras le roi d'un monde dépeuplé;   Allez Khamenei, le 13e prophète arrive bientôt, offre-lui une planète vide d'humains afin que le jugement dernier puisse commencer sans tarder !

    Allez, dépêchez-vous, acteurs inconscients et misérables, de jouer le rôle grandiose que les Forces de l'Univers vous ont confié ! Détruisez tout ! Le temps qui nous était imparti est écoulé ! Demain sera un autre jour mais pour d’autres espèces ! Pour nous il n’y a pas de futur ! 

     

     Carlus, prophète apocalyptique

     


  • Dans les fantasmes masculins et dans certaines religions (mythologie gréco-latine, par exemple, et une autre, plus récente, que je ne nommerai pas pour ne pas stigmatiser), il y a une scène qui revient sans cesse : le troupeau de vierges paissant paisiblement au bord d’un lac ou se tenant lascives dans un hammam avec piscine.

    L’origine du fantasme (et de cette promesse religieuse) n’est pas mystérieuse : l'homme descend du singe, ou plutôt, dans la version actualisée, l'homme EST un singe de la famille des hominidés , et nous avons donc tout naturellement quelque part dans un recoin de notre cerveau simiesque le vieux schéma du mâle dominant possédant toutes les femelles du clan.


    Dans la version antique, ça ressemble à ça : Un troupeau de vierges insouciantes paissant et s’ébattant au bord d’un lac dans un paysage champêtre, attendant -et redoutant - qu'un satyre vienne capturer et enlever l'une d'elles

     Les vierges du paradis

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Dans une version plus orientale ( ou plus "orientaliste"), c'est une multitude de femmes lascives attendant dans un hammam avec impatience que le seigneur et maître (éventuellement auréolé du statut de martyr) vienne les honorer. L'hymen étant un élément essentiel du plaisir du maître martyr, sur terre elles sont à usage unique et au ciel avec hymen auto-régénéré après chaque rapport.

     Les vierges du paradis

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    On peut quand même espérer qu'aux monstres, aux assassins et aux fous de Dieu venus réclamer leurs troupeaux de vierges, on ait réservé ça  :

     Les vierges du paradis

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Ceci dit, de notre côté, ne nous faisons pas trop d'illusions : Me_Too et Balance_ton_porc ont déjà certainement investi les lieux et  le paradis pour les hommes risque fort d'être déjà un camp de déconstruction éternelle.

    Les vierges du paradis


  •  Lui, c'est un copain. Un vrai. Nous avons commencé à bosser ensemble dans la même boite et nous sommes devenus amis. Pas amis "Montaigne et la Boétie". Non, quelque chose de plus simple. Même pas amis " les copains d'abord". Quelque chose de plus banal, de plus naturel. Je pouvais me passer de lui et lui de moi. Mais on bouffait souvent ensemble, on riait des mêmes choses, on avait les mêmes soucis au boulot, les mêmes problèmes avec nos femmes respectives (qui nous reprochaient de les négliger au profit du boulot), les mêmes préoccupations avec nos enfants.

    On s'est perdu de vue pendant une dizaine d'années.  Ce soir je suis invité chez lui. En fait, il m'avait invité au restaurant. Il a certainement un  problème et envie d'en parler. Mais il m'a rappelé deux jours après pour me dire que sa femme avait insisté pour que cela se fasse chez eux. " Carlus ne connaît même pas notre maison ! Qu'est-ce-qu'il va penser ? Que c'est moi qui n'ai pas envie de le recevoir ?"

     

    Belle maison. Je sonne, le portail électrique s'ouvre. Il m'attend au bout d'une allée bordée d'une piscine d'un côté et d'un garage couvert de l'autre.

    - "Eh bien, tu te fais pas chier, dis-moi ! C'est Dallas ici !"

    - "Tu n'es jamais venu ? C'est vrai que ça fait un bail...!"  

    Il m'emmène dans le salon. Sa femme est à la cuisine et passe me saluer chaleureusement.

    - "Qu'est-ce que tu veux boire, Carlus ? Je te sers une "piscine ?"

    - "Une piscine ?"

    - "Du champagne versé dans un coupe de glace pilée ! Tu ne connais pas ?"

    - "Non mais… je ne demande qu'à découvrir !" 

    En attendant les piscines de Madame, on s'échange des banalités en regardant les nouvelles à la télé. Non, on ne se dira rien, ce soir ! Chez lui, c'est pas le bon endroit.

    - "Papaaaaaaaaaa ! Dis à Viking de sortir de ma chambre !!!"

    Ca c'est sa fille Elsa, son aînée, 26 ans, bientôt 27. Elle a un boulot (dans la même boite que son père, mais il n'y est pour rien, il le jure, c'est qu'elle est douée, cette petite !), elle a un mec (pardon, un fiancé !) chez qui elle passe la nuit de temps en temps mais pour l'instant elle continue à vivre chez ses parents.

     

    - "Viking, au pied ! Ici Viking ! "

    Viking arrive en courant et se couche au pied de son maître

    On parle un moment de nos enfants. Il me parle de sa cadette qui s'est mariée tôt et a quitté la maison à 19 ans. Elle vit loin. Il la voit peu et semble en éprouver du regret.

     

    Pendant que nous parlons, Elsa déboule dans le salon en culotte et soutien avec un téléphone sur l'oreille :

    - "Attend, attend... je vais demander à papa...! Oupps, bonsoir, Carlus ! Excuse ma tenue, je ne savais pas que tu étais là...!"

    - "Y a pas de mal, ma belle ! Tu es chez toi ici !"

    Elle remet le téléphone à l'oreille

    "Attend... attends, je demande à papa ! Papa, c'est pas vrai que la Chine est plus grande que la France ?"

    - "Oui ma puce, beaucoup plus grande"

    - "Ah tu vois !!! Qu’est-ce que je te disais ! Mais c'est n'importe quoi ! La Chine, pfffttt ! 

     

    La mère arrive avec les "piscines" sur un plateau

    - "Mais enfin, ma chérie...! Va te mettre quelque chose sur le dos, voyons ! Excusez-la, Carlus !

    Allez ma chérie, va t'habiller, on va bientôt passer à table !

    - "OK OK !"  Elsa remonte dans sa chambre

    La conversation continue avec des banalités 

    - "Alors comment trouves-tu la piscine ?"

    - "Excellent ! Je ne connaissais pas et je trouve ça très frais !"

    (Ouais, bof!)

    On passe à table

    - "Elsa ! On va commencer à dîner ! On t'attend ! Tu viens ?"

    Elsa arrive un moment après, se met à table et dépose soigneusement son téléphone sur la table, à côté d'elle en vérifiant une dernière fois qu'il est bien allumé.

    Quitte à se taper un repas avec ses vieux, elle décide d'honorer son hôte de sa conversation.

    - " Alors Carlus, ça t'embête pas trop tous ces événements qui se passent au Liban ?"

    - "Au Liban ? (j'ai un doute, je me tourne vers mon pote) Il s'est passé quelque chose aujourd'hui au Liban ?"

    C'est Elsa qui me répond

    - "Ben t'écoute pas les nouvelles ? La guerre, Khadafi, tout ça...!"

    C’est son père qui se charge de lui répondre

    - "Ah, tu confonds le Liban et la Libye, ma puce ! Les événements dont tu parles se déroulent en Libye !"

    - "Ah d'accord ! ça se ressemble quand même !

    Je décide d'intervenir pour prévenir une éventuelle gêne

    - "Moi aussi, j'ai confondu il y a longtemps ! Enfant, j'avais visité avec mon père Tripoli, qui est la deuxième ville du Liban et le jour où j'ai entendu un ami de mon père évoquer la ville de Tripoli en Libye, j'étais tellement sûr qu'il se trompait, que j'ai parié avec lui que Tripoli se trouvait au Liban !"

    - "Ah... et t'as perdu, en fait... non ?"

    - "Non ! Il a parié une très grosse somme avec moi, le sourire aux lèvres ! Et ensuite, il m'a montré sur une carte que nous avions raison tous les deux ! Donc pas de gagnant, pas de perdant !"  

    - Pourquoi ? 

     - Ben, les deux pays ont une ville qui s'appelle Tripoli

    - Ah d'accord !

    Le repas se termine. Je prétexte une légère fatigue pour ne pas m'éterniser. Il me raccompagne dehors pour fumer une cigarette avec moi. Il regarde le ciel, l'air pensif

    - "T'as pas l'air en grande forme, toi ! T'as des soucis ?"

    - "Bof, non ça va ! Tu sais qu'Elsa va se marier bientôt ? Ils ont pris la décision la semaine dernière !"

    - "Mais quelle excellente nouvelle ! Elle a oublié de me le dire !  Je vais la féliciter. "

    - "Non, elle préfère que ça reste secret pour l'instant. Elle trouve les voeux de bonheur hypocrites"

    - "Alors quel effet ça te fait ?"

    - "Ca m'emmerde ! Je vais me faire chier dans cette maison, sans elle !"

     


  • On a beaucoup entendu parler des Inconnus ces jours-ci. Une petite parodie sur l'air de Les insectes sont nos amis ? 

     

    Les dictateurs sont gentils
    Il faut les aimer aussi
    Mais connaissez-vous les noms
    De ces nouveaux parangons ?
    Laissez moi vous présenter
    Mes autocrates préférés.

     

      Dis-moi, quel  est ton nom?

    Moi je m’appelle Vladimir
    Mon seul prénom fait frémir
    Car mon rêve c'est de refaire
    La grande Russie de naguère
    Donc vos lois démocratiques
    sont mes papiers hygiéniques.

     

    Et toi quel est ton nom?

    Moi je m'appelle Kim Jong-un
    Voyez comme je suis badin
    Avec les jouets de mon père
    J'aimerais jouer à la guerre
    Et faire exploser la Terre
    Dans un grand feu nucléaire.

     

    Et toi quel est ton nom?

    Moi c'est Ali Khamenei
    Ayatollah va-t-en-guerre
    Mon but est d'éradiquer
    Israël de toute la Terre
    Mais pour ça il faut d'abord
    Mettre mes opposants à mort.

     


     

    Pour ceux qui ne connaitraient pas la chanson ( on ne sait jamais !) :

    Les insectes sont nos amis des Inconnus

     


  • Pourquoi sommes-nous attirés par les seins de nos compagnes ?
    Pourquoi avons-nous à ce point envie de les caresser, de les embrasser, de les suçoter ?

    La réponse est dans Marie claire

    " Pourquoi les hommes les vénèrent

    À l’automne dernier, le psychologue américain Larry Young a relancé le débat : pourquoi les hommes aiment-ils tant toucher les seins des femmes ? Délaissant l’idée qu’une forte poitrine est surtout perçue comme fertile, donc désirable, dans une fonction reproductive, ce spécialiste affirme que cette appétence était plutôt d’origine neuronale . Son hypothèse : sachant que le cerveau des femmes en train d’allaiter est inondé d’ocytocine du fait de la stimulation intense de leurs mamelons, et que c’est justement cette fameuse hormone qui la pousse à s’attacher à son bébé, ne faudrait-il pas voir, dans l’attention des hommes envers nos seins, une manière de s’assurer notre amour et notre fidélité ? "

     

    Réflexion spontanée du beauf qui sommeille en moi :

    "Alors si, EN PLUS, ça nous assure leur amour et leur fidélité, on aurait tort de s'en priver, franchement !"





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