• Il y a une semaine encore, il se disait beaucoup  que la seule chance qu'avait Hollande d'être réélu était de se retrouver face à Marine Le Pen au deuxième tour de la présidentielle.

    Aujourd'hui, on commence à penser que la seule chance qu'a Marine Le Pen d'être élue est de se retrouver face à Hollande au deuxième tour de la présidentielle.

     

     


  • Voici les résultats ventilés par parti :

    FN  25%              UMP 20%            UDI 10%

    PS  14%                EELV 9%             FDG  6%

      

    - Le FN a fait campagne contre  "le système" 

    FN  :   25%

    LE SYSTEME :  75%

     

    - Parfois c'était juste contre l'UMPS

    FN 25%

    UMPS 34%

     

    - Parfois, c'était contre  droite et gauche réunies

    FN 25%

    DROITE+GAUCHE+EELV+FDG :  59%

     

    Non, vraiment, je ne vois pas où est cette victoire dont on nous rebat les oreilles depuis hier !

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    PS : non, je déconne ! je la vois bien cette victoire ! mais on a encore le droit de plaisanter, non ?

     

     

     

     

     

     

     


  • Laissons les gagnants savourer leur victoire et pleurons dans notre coin. La vie politique, la vie tout court, est faite aussi de défaite qu'il faut savoir reconnaître, assumer et analyser.

     


  • Au tribunal de l'Histoire, Carlus, avocat du Diable, prend la parole et dit:

    Monsieur le président, Mesdames et Messieurs du jury

    Si j’ai accepté de prendre aujourd’hui la défense de mon client Jean-Luc Mélenchon, ce n’est pas  parce que ce tribun hors pair ne pourrait pas assurer lui-même sa défense, bien sûr que non !  

    Si j’ai décidé de prendre la parole, Mesdames et Messieurs, c'est parce que l'homme se laisse trop facilement griser par son propre verbe et devient rapidement incohérent,  parfois tellement modeste que cela en devient ridicule, parfois tellement vantard que même ses adversaires éprouvent de la gêne pour lui. 

    Mais si je parle en son nom, Mesdames et Messieurs du jury, c’est surtout pour le saluer bien bas et lui dire avec admiration : CHAPEAU L’ARTISTE !

    Chapeau l’artiste parce que décider un jour de se lancer dans la course pour le pouvoir en s’enchaînant à la cheville le plus lourd des boulets, je veux parler de l’alliance avec un parti communiste vomi par l’histoire, est une démarche qui ne peut susciter que de la curiosité et de l’admiration!

    Chapeau l’artiste, parce que définir une tactique politique consistant à flatter de jeunes maoïstes et trotskistes électoralement et intellectuellement insignifiants  qui , en plus, répondent avec mépris à ses propositions d'alliance est une attitude qui relève de la forme la plus achevée du stoïcisme !

    Chapeau l’artiste parce que prendre fait et cause pour le régime chinois dans l’entreprise de colonisation à outrance qu’il mène au Tibet, présenter Hugo Chavez comme un démocrate intransigeant et  Jérôme Kerviel comme une innocente victime, c'est faire preuve d’une audace intellectuelle extrêmement poussée !

    Chapeau l’artiste, parce que répondre à un étudiant journaliste "Pouet Pouet camembert, petite cervelle" et ajouter tout de suite après, avec le plus grand sérieux, "DIGNITAS ET GRAVITAS" est un propos digne de figurer dans le dictionnaire des citations les plus remarquables  des hommes célèbres.

    Chapeau l’artiste, parce qu’ajouter le lendemain de cette histoire que, s’il était élu, il créerait une commission de "déontologie journalistique" chargée de veiller à ce que les journalistes posent les bonnes questions aux hommes politiques est un propos qui montre que l’homme a de la suite dans les idées et une grande constance dans la vision de la société qu’il nous propose !

    Monsieur le président, Mesdames et Messieurs du jury, l’histoire fourmille de Robespierre, de Staline, de Castro, de Pol Pot, de Kim Il sung qui, après avoir juré qu’ils seraient les défenseurs intransigeants du petit peuple, les garants des libertés civiques et de la démocratie se sont révélés des dictateurs aux mains pleines du sang de ceux-là même qu'ils prétendaient défendre et représenter.

    Se placer résolument dans la lignée de ces gens relève non pas de l’inconscience, non pas de la sincérité, mais bien de la bravoure et du panache !

    Et moi je dis CHAPEAU L’ARTISTE !

     


  • Pauvre Europe

    Ron Muek 

    Le monde l'a longtemps considéré comme étant agressif et violent. Et c'est vrai que c'était encore le cas il n'y a pas si longtemps que cela. Guère plus que les autres, certes, mais il l'a été ! On dit aussi qu'il pourrait bien avoir changé. Ca se vérifie depuis quelque temps. Il aimerait bien qu'on lui accorde le bénéfice du doute.

    On l'accuse d'avoir utilisé sa force pour dominer, exploiter et finalement nier l'humanité des autres.  Il y a du vrai dans tout cela, oui c'est vrai. Mais le doute et la contestation l'ont toujours habité. Et dans les pires moments de son existence, ceux où il avait le rôle du bourreau, le salut est venu de l'intérieur et a contribué à libérer  la victime et aussi lui-même, le bourreau. 

    On lui reproche son matérialisme effréné, son manque de spiritualité et son individualisme excessif. Mais seuls ceux qui confondent religiosité et spiritualité peuvent lui reprocher cela. Sa contribution à la pensée universelle est énorme et il n'a jamais refusé les apports extérieurs dans aucun domaine.  Et l'individualisme qu'on lui reproche tant fait de lui un rebelle toujours en quête de sens ! 

    Aujourd'hui, il doute et se pose des questions. Comme toujours. Il est un peu honteux des reproches qu'on lui fait. Il est parfois tenté de rester dans son coin, de se replier sur lui-même, de laisser la  recherche et la découverte aux autres et de retourner à la vie bucolique qui était la sienne à une époque où... c'était quand déjà ? il ne s'en souvient plus... à une époque qui n'a peut-être jamais existé que dans ses rêves !

     

     


  • The connoisseur

     

    J'aime bien cet homme. Ben oui, la mode étant au bad boy méprisant envers les premiers de la classe, je prends le parti délibéré d'aimer les premiers de la classe (quelque soit leur âge) et de mépriser les bad boys !

    Le bonhomme est de dos mais son attitude et ses vêtements disent qu'il est bourgeois, friqué, plutôt cultivé, avocat d'affaire réputé, notaire peut-être, ou alors haut fonctionnaire ou encore principal associé d'une grosse agence immobilière.  

    La scène n'est pas ironique. On sent bien que le tableau ne montre pas un vieillard  ridicule totalement imperméable à l'art moderne en train de se demander "c'est quoi, cette connerie ? " . 

    Le titre The connoisseur paraît pourtant suggérer le contraire (on croit entendre "ah, je vois que Monsieur est connaisseur") mais c'est un faux ami.  Wikipedia nous dit :  "En 1955, dans Meaning in the Visual Arts, Erwin Panofsky explique la différence entre un connoisseur (à ne pas confondre avec un connaisseur, en anglais - an expert) et un historien de l'art. « Le connoisseur peut être défini comme un historien de l'art laconique et l'historien de l'art, comme un connaisseur loquace"

    Autrement dit, notre homme est un amateur d'art averti et introverti, un type qui aime l'art et se tient au courant mais n'en fait ni un élément de frime, ni son métier.  

    Il y a deux façons de tomber dans le piège de l'art moderne : en faire son métier ou en faire un élément de look intellectuel. 

    En faire son métier vous fait tomber dans le panneau des experts. Vous cessez de voir l'oeuvre pour ne voir que sa valeur. Plus précisément vous évaluez l'intérêt artistique d'une oeuvre en fonction du prix estimé par les experts. Un dessin griffonné à la va-vite par Picasso pour payer sa note d'hôtel aura une valeur financière bien supérieure à sa valeur artistique (1). Mais comment pourrions-nous, si c'est notre métier d'en vendre, d'en acheter ou d'en exposer , faire abstraction de cela  et estimer que ce gribouillis est une merde en dépit de son prix ? 

    Dans l'autre cas, celui de l'amateur averti soucieux de son image d'homme cultivé, nous tombons dans le piège de l'historien de l'art et nous  nous ancrons dans la conviction qu'un vrai amateur d'art n'est que celui qui sait parler d'une oeuvre, parler des circonstances dans lesquelles elle a été créée, des détails de la vie du peintre, du courant pictural dans lequel il s'inscrivait, des peintres qui ont influencé l'artiste, en faisant totalement abstraction de ce qu'une oeuvre d'art peut avoir de "brut", d'absolu à nous proposer.

    Notre "connoisseur" n'a l'air d'être ni l'un ni l'autre. Il observe en honnête homme, se dit que tout cela est très... attrayant et très déconcertant en même temps . Il fait l'analyse que cela représente un courant qui ne fera que se développer ou au contraire que c'est un "one shot" et que l'artiste passera sa vie à reproduire le même tableau à quelques variantes près. Il se demande si il aime. Mais si,  il aime ! Cette explosion de couleur a à voir avec la naissance, la vie , le big bang, la jouissance ! Bien sûr qu'il aime ! Il n'ira pas le crier sur les toits, mais il aime !

     

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    (1) Et quand le directeur de l'hôtel lui demande de signer le dessin griffonné en quelques secondes, Pablo lui répond " Hé, je n'ai jamais dit que je comptais acheter votre hôtel, Monsieur !"  

    Prétentieux ? peut-être pas ! 

     


  • Ce qu'il y a de terrifiant dans le racisme, c'est son caractère complètement irrationnel.  Les antiracistes se disent peut-être que quand ils auront bien expliqué aux blancs et aux noirs qu'ils sont égaux, le problème sera réglé ! Ben non, car le problème, par nature, échappe à tout raisonnement et à toute rationalité quand on est plongé dedans ! Le racisme, c'est de "l'intime convition" et collective en plus, jamais du raisonnement ! Ce n'est que de l'extérieur qu'on s'aperçoit que c'est absurde ! Démonstration par l'image !

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    Hutus et Tootsies

    Le racisme expliqué aux cons

     

    Regardez bien cette affiche d'une campagne de réconciliation entre Hutus et Tootsie au Rwanda.  La campagne a pour objectif d'expliquer aux communautés respectives de ces deux hommes qu'ils sont égaux et frères.  Vous, vous l'auriez deviné tout seul ? Hé bien pas eux !  Pour eux, ils sont de "races" différentes et se sont entretués pour ça.   

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    Race aryenne

    La race aryenne dans la propagande nazie est représentée comme ça :

    Le racisme expliqué aux cons

    Tous blonds aux yeux bleus ! Pas une exception ! Il n'y a pas de bruns aux yeux noirs dans la race supérieure ! 

    A quoi ressemblent les promoteurs de cette idéologie ?

    En voici un, Goebbels 

    Le racisme expliqué aux cons

     

    En voici un autre (aux yeux bridés),  Himmler 

    Le racisme expliqué aux cons

     

    En voici un troisième Rudolph Hess

    Le racisme expliqué aux cons

    Comment tous ces gens ont pu adhérer au mythe de la race supérieure du grand blond aux yeux bleus sans jamais se dire un jour en se regardant dans le miroir " ah merde, je n'en fais pas partie..." ? C'est le mystère infini du racisme. 

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    Irlandais contre irlandais

    Je ne sais pas si on peut parler de racisme dans ce cas mais il s'agissait de haine et de violence d'un côté, de mépris et de volonté de soumettre de l'autre, bref ça y ressemblait quand même beaucoup 

     Voici la photo des deux négociateurs

    Le racisme expliqué aux racistes

    Qui est le catholique et qui est le protestant ? Aucune idée, mais une chose est sûre :  ils se détestent et se méprisent ! Allez comprendre !

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


  • Il y a quelques années, on a remplacé le mot "inculpé" par l'expression "mis en examen".  C'était pour accentuer la présomption d'innocence, l'étymologie du mot inculpé renvoyant à "culpa" (faute) ce qui était certainement  insupportable pour la majorité des Français.

    En même temps (ou peu après, je ne sais plus) on en a profité pour renommer un certain nombre de délits. Et la circonstance aggravante "en réunion" a été remplacée par un délit spécifique : "association de malfaiteurs" .  Qui sont les présumés malfaiteurs associés ?

    Pour moi, l'expression renvoie à la mafia, au grand banditisme, aux djihadistes, bref à des entités criminelles bien organisées.  Mais non ! Elle signifie simplement " à plusieurs" et concerne donc, me semble-t-il, tous les crimes et délits commis dans notre pays, à partir du moment où les auteurs (pardon les présumés auteurs) sont au nombre de deux ou plus.

    Faisons le test : en tapant dans Google Actus "association de malfaiteurs" on trouve comme personnes concernées par ce délit : 

    - 15 trafiquants de drogue dans les Landes

    - 9  djihadistes (pardon, présumés djihadistes !) en train de préparer des actions en Europe après une formation au Pakistan

    mais aussi : 

    - 10 bonnets rouges en Bretagne (pour destruction de portique)

    - 1 politicien véreux et ses colistiers à Marseille (pour attribution de subvention à des fins électoralistes)

    - 1 amant éconduit, aidé d'un ami, pour "tentative d'homicide involontaire" (il a tenté de tuer quelqu'un involontairement??? bref !) à Troyes

    - 2 frères qui se livraient à une "escroquerie aux billets de train" à Bordeaux

    Du coup, employée comme ça, l'expression commence à perdre une grande partie de sa connotation péjorative et un journal belge peut dire en parlant du musicien Dirty Deep  : " Il chante, joue de l'harmonica, de la guitare et tape sur une vieille grosse caisse : il est une association de malfaiteurs à lui tout seul."

    Moi, je me contente de  prendre note des évolutions de la langue initiées par l'Académie Française,  les pouvoirs publics, le législateur, les journalistes et les "vrais gens". 

    Je ne dirai plus désormais "mon fils et ses copains fument régulièrement du cannabis", mais  "mon fils et ses copains ont créé une association de malfaiteurs pour fumer du cannabis" . 

    Et je préviens charitablement l'entreprise qui m'a livré un ordinateur défectueux que s'il persiste à vouloir le réparer plutôt que le changer contre un appareil neuf, je leur fous une plainte au cul  pour association de malfaiteurs, je ne vous dis que ça !

    Je ne vais quand même pas me laisser emmerder par des malfaiteurs , associés de surcroît ! Non mais...!  

     


  •  

    A la caisse de la supérette, juste devant moi, un homme, la cinquantaine, blouson de cuir délavé, l'air antipathique fait la queue avec un pack de bières dans chaque main . Derrière lui, un petit garçon de 5 ou 6 ans. Arrivé à la caisse, il s'adresse avec agressivité à la caissière. Elle lui répond sèchement. Le vigile s'approche. Il se calme, paie, regarde les gens autour de lui et dit à son fils : " tu viens, chéri ?" et s'en va.

    Le petit garçon le suit : 

    - Papa ?

    - Oui ? qu'est-ce qu'y a ?

    - Pourquoi tu m'as appelé "chéri" ?

     


  • Je ne sais plus qui a dit : Un grand écrivain est un type qui te raconte TON histoire en prétendant raconter la sienne. A l'occasion de la mort de Gabriel García Márquez, on peut voir dans la presse à quel point chacun a SA lecture  de "Cent ans de solitude". 

    Pour ma part, dans mes souvenirs à moi, Cent ans de solitude, au moment où je l'ai lu, racontait l'histoire de ma famille. Aujourd'hui encore, tout se mélange dans ma tête entre les aventures tragi-comiques de la famille de José Arcadio Buendia et celle de mon grand-père syrien Ziki. 

    Cent ans de solitude, c'est  l'histoire rêvée de ma famille, l'histoire des migrations humaines  à l'époque où elles étaient vécues comme  des aventures individuelles et des épopées familiales. L'époque rêvée  où tu partais découvrir et défricher des terres plus ou moins vierges, livré à toi-même dans un monde sans fin où les frontières étaient perméables et les routes incertaines. 

    L'époque où le voyage durait des mois, voire des années, et  se faisait à pied, en train, en autobus, en bateau, puis encore à pied, en train, en autobus, en bateau.. C'était l'époque où, chaque jour, tu devais gagner de quoi continuer le voyage et où tu finissais par te fixer quelque part sur la route par lassitude ou  parce que le patron t'appréciait ou parce que sa fille t'avait souri.

    L'époque où tu quittais ton pays pour fuir les persécutions religieuses, ou par révolte contre un père tyrannique ou dans l'espoir de faire fortune. Et souvent pour les trois raisons à la fois.   

    Cent ans de solitude, c'est aussi l'histoire de l'implantation dans un coin de la planète de braves gens comme vous et moi. C'est l'histoire d'aventuriers pathétiques qui ont des femmes et des enfants, l'histoire de bricoleurs maladroits, de commerçants pas très doués, d'inventeurs loufoques, de femmes acariâtres et sensuelles et  d'enfants rêveurs. 

    C'est l'histoire de braves gens qui croient en Dieu, au Diable, au mauvais oeil, à la magie noire, aux revenants qui viennent la nuit vous tirer par les pieds et au Saints qui exhaussent les voeux si on leur adresse des prières dédiées. Ma famille quoi ! 

    C'est l'histoire de familles qui ont traversé le siècle dernier et ses horreurs. Et qui se disent que les histoires personnelles étant trop pauvres et les histoires nationales trop générales, seules les sagas familiales permettent d'expliquer les choses et valent la peine d'être racontées.

     

    "ô chercheurs, ô trouveurs de raisons pour s’en aller ailleurs"  (saint John Perse) 





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