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    "Una furtiva lagrima" a illustré au moins trois films que j'ai aimé revoir cette année, dont le superbe Match point de Woody Allen .
    C’est une chanson d’amour "elle m’aime, mon dieu, si elle m’aime, que demander de plus.... ses yeux brillants..."
    Mais le morceau est toujours choisi pour illustrer la même situation : Le moment ou le destin va basculer, ce moment de calme avant la tempête où tu as pris la décision qui ne te permet pas de retourner en arrière. Tu as fait quelque chose d’irréversible et tu es seul à le savoir pour l’instant.
    Les conséquences vont arriver de façon tout aussi irréversible.

    C’est le moment, par exemple, où tu quittes une personne que tu aimes et que tu ne verras plus jamais. Tu le sais. En franchissant la porte, tu te retournes. Elle te regardait partir et t’adresse un sourire triste. Tu n’aurais pas dû lui tourner le dos. La dernière image qu’elle aura de toi, c’est toi en train de t’en aller. Ca te fait chier. Mais il faut que tu retournes bosser là-bas, loin. Dans le couloir de l’hôpital, des images envahissent ta mémoire. 
    Tu te souviens qu’elle t’a pris sur son ventre et qu’elle pleurait. De joie, de souffrance à cause de la césarienne, d’émotion que cet instant tant attendu soit enfin arrivé. Ce sont ses souvenirs à elle, mais ce sont les tiens aussi.
    Tu te souviens d’elle, assise sur le canapé à trois heures du matin, de train de t’attendre. Elle avait prévu de t’engueuler mais elle est tellement soulagée qu’il ne te soit rien arrivé qu’elle te demande si tu ne veux pas qu’elle te réchauffe un peu de soupe.
    Des images d'elle se bousculent dans ta tête. Tu la revois  assise sous un arbre en train de discuter avec une amie. Dans le salon en train de pleurer dans les bras de ton père. En train de regarder d'un air faussement sévère ton bulletin scolaire...
    Elle va mourir et tu ne seras pas là. Tu vas l’apprendre par le téléphone, tu vas te précipiter pour la rejoindre mais ça n’aura plus d’importance. Le dernier moment entre elle et toi, c’est toi en train de disparaître le dos tourné dans le couloir blanchâtre d’un hôpital.
    Elle était retournée en enfance. On la trouvait assise par terre dans le salon en train de jouer à la dînette avec les napperons de la table basse. Mais en nous voyant, elle retournait s’asseoir dans son fauteuil comme si de rien n'était et nous parlait normalement. Ses rapports avec nous n’ont jamais changé. D’ailleurs c’est elle qui m’a dit de retourner bosser.
    Non, non, pas tout à fait ! Elle ne m’a pas dit cela. Mais elle le pensait, certainement. 

    Enfin, peut-être… Je ne sais pas.

     


  • Santa Maria Formosa

    Je me suis trompé, ça peut arriver à tout le monde. En visitant l'église Santa Maria Formosa à Venise et sachant que Formosa veut dire " qui a des formes, bien en chair" je m'attendais à trouver une représentation pulpeuse de la Sainte Vierge Marie.  Et quand je trouve ce triptyque dans l'église Santa Maria Formosa...

     

    Sainte vierge Marie bien en chair

    j'ai vite fait de conclure qu'il s'agit de la Vierge Marie plantureuse qui donne son nom à l'église et de tomber sous son charme.  

    Hélas ! J’apprendrai plus tard que c'est de Sainte Barbe que je suis tombé amoureux.

    Il n'y a pas de représentation de la Sainte Vierge Marie avec des formes opulentes. Et je crois savoir pourquoi : un corps de femme bien en chair suscite le désir et l'amour charnel. Et il n'est pas question, bien entendu, d'associer ce désir à notre très sainte et très vierge mère de Dieu. 

    D'ailleurs, il n'y a pas de femmes rondes dans l'iconographie judéo-chrétienne, alors que c'est sous l'aspect maternel (qui dans la vraie vie est souvent associé aux rondeurs) qu'elle est le plus souvent valorisée. 

    Une femme plantureuse est souvent plus chargée d'érotisme retenu, de promesses non-dites, de désirs pudiques qu'une femme aux proportions et à l'apparence  conformes aux canons et à l'impudeur de notre siècle.  

    Et tout cela est particulièrement vrai passé un certain âge. Une femme de cinquante ans est plus désirable (dans un recoin un peu oedipien de mon cerveau puéril, je l'admets) avec les rondeurs habituelles à son âge.   

    Cette Sainte Barbe (Santa Barbara, pour les intimes), hébergée à l'église Santa Maria Formosa, est, indépendamment de son histoire de vierge mourant vierge pour ne pas abjurer sa foi, avec ses seins lourds, ses hanches larges et son joli visage calme et serein, est une jeune femme maternelle, amoureuse, désirable, coquette, sûre d'elle-même comme les femmes que j'ai aimées

    Et aussi un peu comme… oh mon Dieu ! comme ma mère, dans ma vision d'enfant !

     

    Sainte vierge Marie bien en chair


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    Pauvre Mélenchon, sa façon de courir après des manifestations qui ne sont pas les siennes, de faire du lèche-bottes à des gens qui ne sont pas de son  bord , à appeler à la rescousse le journal Le Monde  (Le Monde vous imaginez ? "ils ont dit que mon programme était compatible avec les revendications des Gilets jaunes"), fait pitié à voir, est pathétique, pitoyable ! 

     

    Pauvre tribun, la vie est trop injuste avec lui !

    Ca fait des années qu'il se prépare, des années qu'il court après les ouvriers, les kabyles et les arabes, les migrants et les jeunes des quartiers,  persuadé que c'est de là que partiraient les révoltes populaires... ! 

    Et patratas, c'est du camp d'en face que vient ce qui semble bien être une insurrection. Des Français de souche, des provinciaux, des retraités, des artisans ! Mais d'où ils sortent, ceux-là ? Ils étaient en souffrance et on ne lui a rien dit ???

     

    Il se tenait prêt, l'incorruptible ! Il avait recruté son Saint Just (un rouquin censé lui apporter les suffrages des jeunes)  il avait fait appel à Obono pour séduire tous les  Français d'origine africaine et antillaise, il avait son homme à tout faire et l’épouse de ce dernier détachée auprès des médias people, il avait son communiquant venu du trotskisme dont les cheveux soigneusement décoiffés au gel extra-fort montraient bien comme il était proche du peuple !

    Et voici que sur les barrages filtrants, il arrive qu'on capture des migrants en situation irrégulière et qu'on les livre à la police et qu'on somme des automobilistes à la peau noire de "retourner dans leur pays!". Vous vous rendez compte ? On ne peut raisonnablement pas envoyer Obono leur faire une leçon de vivre ensemble. Elle va se faire lyncher, la pauvre, c'est sûr ! Etrange cette situation où leaders et militants ont peur de se rendre sur les barricades !

     

    Il a mis des années à intégrer des objectifs écolo dans ses différents programmes, il a appris par cœur des mots nouveaux (marémotrice, coût carbone, énergie fossile...) il a répété pendant des  années qu'il était le premier écologiste de France.

    Et sur quoi démarre la révolte populaire ? Sur le  refus de payer une taxe carbone !!!  Vous vous rendez compte de la malchance ? Bien sûr, à présent il affirme qu'il est contre la dite  taxe carbone, mais il sait bien que personne ne le croit ! 

     

    Il  a affirmé à de multiples reprises que la presse n’avait pas le droit de compter SES manifestants à lui, qu'elle devait se contenter des chiffres qu'il donnait lui-même  (un million, pas moins) et de toute façon dans sa logique marxiste il a toujours estimé que le nombre de manifestants est moins important que la justesse de leurs revendications.

    Et vous savez quoi ? Ce qu’on lui refusait à lui, on l'accepte aujourd'hui pour les autres ! Tout le monde qualifie les Gilets jaunes de peuple alors qu'ils ne sont que quelques centaines de milliers !

      

    Il suggérait l'insurrection citoyenne, le bruit et la fureur, il appelait à la violence façon Robespierre, façon Castro, façon  Chavez c'est-à-dire dirigée par un chef.

    Il était persuadé que le peuple Français cherchait un chef, un tribun, un leader maximo, un guide suprême !

    Et voilà que la révolte vient de gens qui ne veulent pas de chefs, pas de représentants, même pas de porte-paroles !

     

    Mélenchon c'est l'histoire du type qui est persuadé que tôt ou tard, il va se faire Marianne, mais à chaque fois qu'il la croise, elle change de trottoir.  Si c'est pas malheureux tout ça ! 


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    Où est la vraie Marianne ? 

    Où est la connasse déguisée en Marianne  ? 

    Où est la féministe qui exerce un métier "d'homme" ?

    Où est celle pour qui le féminisme consiste à exhiber son corps ?

    Où est la femme qui inspire l'admiration ? 

    Où est celle qui n'inspire que la pitié et le mépris  ?

     

    _________________________________________________

     

    Renseignement pris, il ne s'agit pas d'une manifestation Femen mais d'une exhibition artistique organisée par une artiste, Deborah de Robertis, surtout connue pour exhiber son sexe dans des lieux publics (musées, Lourdes...) .

    C'est toujours très con, mais ce n'est pas les Femen

     

     


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    A chaque crise, désormais, le problème se pose de savoir si nous sommes bien représentés par nos élus. Pas pour conclure qu’on devrait changer les élus, non ! Pour trouver d’autres formes de représentation de la volonté populaire : référendum d’initiative populaire, quota d’élus choisis par tirage au sort, voire d'être représentés par tous ceux qui enfileraient un gilet jaune !

    Pourtant d’autres, de par le monde, ont déjà réglé le problème en innovant et c’est peut-être vers ces innovations qu’on veut nous emmener sans le dire vraiment. Quelques exemples :

     

    Syrie

    Il y a des élections en Syrie. Mais la moitié des sièges du parlement revient d’office aux membres du parti Baas

    L’autre moitié est répartie au prorata des suffrages issus des élections (y compris donc le parti Baas).

    Autrement dit, même si le parti Baas obtenait 1 % des suffrages, il aurait la majorité absolue. Mais je vous rassure, cher lecteur inquiet, le parti Baas fait beaucoup plus que 1 %

     

    Iran

    Les élections sont souvent relativement bien organisées (isoloirs, representants des différents candidats) mais c’est en amont que le tri a lieu : Toutes les candidatures doivent être validées par un Conseil des Gardiens de la Constitution.

    Exemple des critères de tri : Lors d'élections législatives en 2016, la candidature du petit-fils de l’ayatollah Khomeini a été refusée pour "insuffisance de compétence scientifique" (c'est-à-dire : islamique). En effet le brave rejeton du l'ex guide suprême avait cru, en raison de sa prestigieuse filiation, pouvoir se dispenser de se soumettre à un examen de théologie islamique organisé par le Conseil Gardiens de la Constitution, examen auquel s'étaient soumis les quelques 400 autres candidats.

     

    Cuba

    Il y a des élections à Cuba. Les candidatures sont proposés par des assemblées contrôlées par le Parti : "mouvements des travailleurs, de la jeunesse, des femmes, des étudiants et des paysans, ainsi que les membres des Comités de défense de la Révolution" .

    Les candidats ainsi désignés sont les seuls à pouvoir se présenter et sont élus au suffrage universel à bulletin secret. 

    Preuve de la supériorité de la démocratie cubaine et grande fierté du régime cubain : le contrôle des urnes électorales et leur dépouillement sont confiés exclusivement à ... des collégiens !

    (Vue l'importance de l'enjeu, on s'étonne même qu'ils n'aient pas confié cette tâche aux élèves des écoles maternelles)

     

    Venezuela

    Pour contourner un parlement gagné par l’opposition, le parti de Maduro a décidé de créer une assemblée constituante ayant tous les pouvoirs. Une partie de cette constituante a été élue au suffrage direct (mais les membres des partis politiques n’étaient pas autorisés à se présenter) et l’autre partie en fonction des groupes sociaux  avec des coefficients différents en fonction de leur importance dans la société (syndicats, retraités, étudiants, paysans, handicapés…)

    Beaucoup de gens, choisis par le régime, ont donc été invités, conformément à cette loi,  à voter plusieurs fois, par exemple une fois en tant que jeune, une autre fois comme "étudiant" voire peut-être une troisième fois dans le groupe des électeurs "handicapés".

     

    Liban

    Le Liban a un système électoral extrêmement complexe. Ce sont de vraies élections démocratique qui se font au scrutin direct pour des listes élues à la proportionnelle. Mais comme, au final, la constitution prévoit que le parlement doit être composé pour moitié de chrétiens pour moitié de musulmans, c’est donc à l’intérieur des deux grandes religions que les vraies batailles électorales ont lieu. 

    En effet les chrétiens étant assurés d’avoir la moitié des sièges du parlement, le seul problème qui se pose est de savoir qui des maronites, des grecs orthodoxes, des catholiques romains ou des coptes auront le plus d’influence à l’intérieur du camp chrétien. Et c’est souvent sur l’utilité d’une alliance avec telle ou telle obédience musulmane que les grandes familles  chrétiennes s’opposeront.

     

    Libye

    Quand on reprochait à Kadhafi l'absence d'élections dans son pays, il répondait (je cite de mémoire) " Pas besoin d’intermédiaires. Quand j'ai une décision à prendre, je descends dans la rue, j’interroge directement mon peuple et j'applique sa volonté"

    C'est le système le plus proche de ce que proposent certains Gilets jaunes : aller les interroger sur les ronds-points et faire ce qu'ils demandent sans passer par ces institutions stupides et inutiles que sont les assemblées parlementaires.  

     

    Et vous savez quoi ? On va y arriver un jour, vous verrez, à l'une ou à l'autre de ces formes supérieures de la démocratie !

     



  • Ce poème de Rimbaud, écrit à l'âge de 16 ans,  est le fruit d'un devoir scolaire dont le sujet était d'écrire une lettre au roi Louis XI pour obtenir la grâce du bandit et poète François Villon condamné à à la potence.

    Je passe rapidement sur les sujets d'étonnement qui me viennent spontanément à l'esprit:

    - Un tel sujet de dissertation à des jeunes de 16 ans ?? C'est quoi l'équivalent aujourd’hui  dans les collèges de France ? Ecrivez une lettre au président de la République pour demander que la nationalité française soit accordée à Maître Gims malgré sa bigamie ?

    - Rimbaud s'inspire et se moque de l'ambiance macabre et des descriptions très crus de la ballade des pendus de François Villon (Pies et corbeaux nous ont les yeux crevés / Et arraché la barbe et les sourcils)  

    Il a 16 ans et il a déjà lu François Villon. Et pourtant, il n'avait pas une mère qui l'incitait à lire, c'est le moins qu'on puisse dire. A cet âge, je lisais, au mieux, Les trois mousquetaires, la guerre du feu... Il y a des jours où j'ai l'impression d'avoir gâché ma jeunesse. (Et ma vie, en général, mais ça s'est un autre sujet dont je te parlerai un jour, cher ami lecteur) 

     

    - Mais retournons au poème : je ne sais pas quel note il a eu mais, à mon avis, le jeune poète était largement hors sujet ! Mais pour notre plus grand bonheur !

     

    Au gibet noir, manchot aimable,
    Dansent, dansent les paladins,
    Les maigres paladins du diable,
    Les squelettes de Saladins.

    Messire Belzébuth tire par la cravate
    Ses petits pantins noirs grimaçant sur le ciel,
    Et, leur claquant au front un revers de savate,
    Les fait danser, danser aux sons d'un vieux Noël !

    Et les pantins choqués enlacent leurs bras grêles :
    Comme des orgues noirs, les poitrines à jour
    Que serraient autrefois les gentes damoiselles,
    Se heurtent longuement dans un hideux amour.

    Hurrah ! les gais danseurs qui n'avez plus de panse !
    On peut cabrioler, les tréteaux sont si longs !
    Hop ! qu'on ne cache plus si c'est bataille ou danse !
    Belzébuth enragé racle ses violons !

    O durs talons, jamais on n'use sa sandale !
    Presque tous ont quitté la chemise de peau ;
    Le reste est peu gênant et se voit sans scandale.
    Sur les crânes, la neige applique un blanc chapeau :

    Le corbeau fait panache à ces têtes fêlées,
    Un morceau de chair tremble à leur maigre menton :
    On dirait, tournoyant dans les sombres mêlées,
    Des preux, raides, heurtant armures de carton.

    Hurrah ! la bise siffle au grand bal des squelettes !
    Le gibet noir mugit comme un orgue de fer !
    Les loups vont répondant des forêts violettes :
    À l'horizon, le ciel est d'un rouge d'enfer...

    Holà, secouez-moi ces capitans funèbres
    Qui défilent, sournois, de leurs gros doigts cassés
    Un chapelet d'amour sur leurs pâles vertèbres :
    Ce n'est pas un moustier ici, les trépassés !

    Oh ! voilà qu'au milieu de la danse macabre
    Bondit dans le ciel rouge un grand squelette fou
    Emporté par l'élan, comme un cheval se cabre :
    Et, se sentant encore la corde raide au cou,

    Crispe ses petits doigts sur son fémur qui craque
    Avec des cris pareils à des ricanements,
    Et, comme un baladin rentre dans la baraque,
    Rebondit dans le bal au chant des ossements.

    Au gibet noir, manchot aimable,
    Dansent, dansent les paladins,
    Les maigres paladins du diable,
    Les squelettes de Saladins.

     

     

     


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    Horoscope d’un pendu

    Et Nostradamus et Rombure,
    Et tous les devins réputés
    Ont été par toi fréquentés
    Pour savoir ta bonne aventure ;
    Ils ont prédit que tu serois
    Un jour plus haut que tous les rois.

    Et voici qu’on te mène pendre !
    N’ont-ils pas dit la vérité ?
    Car tu t’en vas si hautement,
    Que nul ne peut si haut prétendre.

    Guillaume BOUCHET, poète français (1513-1594)

     

    Amertume d'un perdant

    Et Alain Mink et Attali
    Et autres mentors d’économie
    Ont été par toi consultés
    Pour savoir sur qui collecter
    l’impôt sans courir de danger ;

    Ils t’ont dit de faire porter
    tout le poids sur les retraités
    sur les moutons non syndiqués
    qui ont toujours tout accepté
    Et n’aiment pas trop manifester

    Maintenant que tu es humilié
    Tu penses qu’ils se sont tous trompés.
    Mais ils ont dit la vérité :
    C'est bien de moutons qu'il s'agissait
    oui mais de moutons enragés !

    Carlus, blogueur plagiaire

    Le pendu et le perdant


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  • NAUFRAGE

    Dédale criait à son fils,
    Afin de lui donner courage
    «Vole comme je t'ai appris,
    Suis toujours la moyenne plage» ;


    Mais Icare, proche du naufrage,
    Disait: «Je ne suis plus en l'air ;
    Ne m'apprends donc plus à voler,
    Montre moi plutôt comme on nage.»

    Guillaume BOUCHET , poète  (1513-1594)

     

    INCENDIE

    Attali disait "écoute bien,
    Pour gouverner, il faut qu'tu grimpes,
    Comme Jupiter en haut d' l'Olympe
    Là où nul ne pourra t'atteindre" ;

    Mais Emmanuel lui répondit:
    "Il s'agit là d'un incendie;
    Il ne sert à rien de grimper,
    Dis-moi plutôt comment l'éteindre."

    Carlus,  blogueur plagiaire

    Carlus


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  • "Nous n'aurons bientôt plus que l'impôt sur les os"          (Michel Audiart )

     

    Je fais partie de ceux qui sont atteints par le ras-le-bol fiscal. Chaque nouvelle création de taxe me met hors de moi surtout quand elle s’habille de bons sentiments et de nobles objectifs comme la justice sociale, la solidarité, le social, l’écologie, le coût carbone .

    Y en a marre vraiment !

    La politique économique se résume aujourd’hui à la recherche de nouveaux prétextes pour créer de nouvelles taxes. Le sucre n’est pas bon pour la santé ? taxons-la ! Les camions polluent ? Taxons-les ! Les gens voyagent beaucoup ? Taxons les billets d’avion ! Le diesel est mauvais pour les poumons ? Augmentons les taxes sur le diesel ! La Sécu est en déficit ? Créons une taxe "contribution pour le Remboursement de la Dette Sociale".

    Sans compter les taxes "par destination" : un ravalement obligatoire tous les dix ans si vous habitez une grande ville, des taxes d’aéroport plus élevées que le prix du billet, des radars sur toutes les routes…

    Y en a vraiment marre marre marre, ras le bol !

    La fiscalité par sa complexité est le domaine des magouilles ! Savez-vous par exemple que, dans les restaurants, les plats "à emporter" ont un taux de TVA inférieur aux plats consommés sur place ? Pourquoi ? Personne ne sait vraiment ! Peut-être un amendement déposé un jour par un député gérant un Mac Do, qui sait ?

    La fiscalité est le domaine des abus de pouvoir de la part de l’Etat. Savez-vous qu’il existe un délit intitulé "abus de droit" ? En quoi consiste-t-il ? Si vous avez appliqué une loi uniquement dans le but de vous soustraire en partie à l’impôt, vous vous êtes rendus coupable d’un abus de droit ! Autrement dit, vous n’avez rien fait d’illégal au regard des textes de lois, mais comme vous l’avez fait pour échapper à l’impôt, vous êtes sévèrement puni.

     

     

    Pour toutes ces raisons, je me sens toujours proche au départ des révoltes populaires contre le trop d’impôt, de manière intime et spontanée. Mais c’est en sachant que ces revendications seront souvent associées à d'autres  que je ne partage pas. Pour des raisons que j’ignore, ces révoltes débouchent souvent sur de l’antiparlementarisme, sur des slogans anti-européens, sur des propos anti-migrants, parfois racistes, bref, sur des positions finales souvent assez proches de celles de l’extrême droite.

    Le mouvement actuel des gilets jaunes n’échappe pas totalement à ce soupçon, le programme présenté à un ministre comme étant celui des gilets jaunes en témoigne :

    "... l’abandon du projet de renouvellement du parc automobile français en électrique.

    C'est quoi cette revendication de merde ? Pourquoi faudrait-il abandonner cet objectif ? En quoi cela va augmenter leur pouvoir d’achat ?

    "... une consultation plus fréquente du peuple par voie de référendum national… la suppression du Sénat… la reconnaissance du vote blanc lors des scrutins électoraux…"

    Bref, revendications purement politiques ! tous les vieux poncifs de l’extrême droite et de l’extrême gauche pour faire passer des mesures démagogiques sans être responsables des conséquences.

     

    "... La baisse des charges patronales, la hausse des aides publiques l’augmentation des retraites et des aides financières aux étudiants, la réévaluation de l’aide personnalisée au logement…"

    Rengaine habituelle des propos de bistrots : il faut diminuer les impôts et en même temps augmenter les aides et les subventions de toutes natures.

    Mais où va-t-on prendre l’argent alors ? Là !

    "... réduction significative des salaires des membres du gouvernement, la suppression des privilèges pour les élus, notamment après leur mandat, un contrôle des notes de frais des élus !"

    Ben voyons ! On va aller loin avec ça !

     

    PS: A noter qu’ils n’ont pas exigé une lutte renforcée contre la fraude fiscale (gros marqueur de gauche), ce qui prouve d’une part qu’ils sont cohérents avec eux-mêmes et d’autre part qu’ils ne sont pas de gauche. Mais ça, on s’en doutait un peu déjà  !

     


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    Des gens sont encore passés me voir ce matin. Rituel immuable. Deux jeunes au regard apeuré sommés de m’embrasser et dire "Bonjour papy" et les vieux cons qui semblent leur servir de parents qui s’adressent à moi comme si on avait élevé les cochons ensemble !

     

    Ils m’ont demandé qui j’avais rencontré ces derniers temps. J’ai préféré ne pas répondre. J’ai bien reçu la visite de mon vieux frère Hérodote, mais je ne veux pas avoir de problème. La réputation qu’a ce vieux gredin d'affabuler pourrait leur laisser penser que, moi aussi, j’invente les histoires que je raconte. Je pourrais pourtant garantir que cet homme - mon ami, mon frère - n’a jamais rien inventé et que tous ces récits sont le reflet exact de ce qu’il a vu et de ce qu’on lui a raconté, mais qui me croirait ? On me rétorquerait que c’est par amitié que j’affirme cela et que "qui se ressemble s’assemble" !

     

    Ceci dit, qu’il soit bien clair que je n’ai aucun problème à être comparé à mon ami Hérodote ! Car nous avons été amis malgré nos disputes incessantes, peut-être même du fait de nos disputes incessantes ! Il était originaire d’Halicarnasse, moi de Mésopotamie. Sa famille avait émigré à Samos pour fuir la tyrannie. La mienne aussi.

     

    Au moment où nous nous sommes connus, il voulait voyager et raconter l’histoire des hommes ! De tous les hommes "tant les Grecs que les Barbares" précisait-il. A cette époque, nous manquions de modestie et voulions tous les deux être Homère ! "Homère ou rien", chantions-nous à tue-tête les soirs de beuverie ! Mais alors que moi je me prenais à l’époque pour un aède, un poète lyrique, lui se sentait plutôt l’âme de ce qu’on appellerait aujourd’hui un "journaliste". Il voulait raconter non pas de lointains événements, comme la guerre de Troie mais l’histoire de son temps ! "La littérature et la poésie, lui disais-je, imbu de moi-même, il n’y a que cela pour vous garantir la postérité !" — "Le récit  et les témoignages sont un moyen plus modeste mais plus sûr", rétorquait-il ! 

     

    La suite lui a donné raison. Je n’ai jamais pu écrire le chef-d’oeuvre que j’avais pourtant là, quelque part dans un recoin de mon cerveau. Lui, a voyagé et raconté. Il est devenu une célébrité de son vivant. Oh certes, il fut très critiqué ! Plutarque de Chéronée  lui consacre même un ouvrage tout entier intitulé " De la mauvaise foi d’Hérodote " et Aristote le qualifie de « mythologue ». En fait, ce qu’on lui reproche est d’avoir la même bienveillance pour les barbares et pour les grecs, la même curiosité amusée pour décrire l'histoire et les coutumes persanes ou égyptiennes et celles des cités grecques.

     

    Mais bien des siècles plus tard, alors que la trace des hommes de son temps était en train de s’estomper dans le sol et dans les mémoires, son oeuvre fut redécouverte et son talent reconnu. Des ouvrages lui sont à nouveau consacrés en pleine renaissance européenne "Apologie pour Hérodote", "Voyage du jeune Anarchasis en Grèce",. 

     

    Plus tard encore, au vingtième siècle, les chercheurs en train de redéfinir les contours de sciences telles que l’histoire, la géographie ou l’ethnologie le considéreront comme le premier d’entre eux.

     

    Jacques Laccariere dans son ouvrage " en cheminant avec Hérodote" dit de lui "Grâce au génie du conteur, le monde « barbare » revit sous nos yeux. Qu’il raconte les suicides de chats en Egypte, la capture des crocodiles sacrés ou les mésaventures du roi Khampsinite, Hérodote nous tient littéralement sous le charme. Et l’émotion nous gagne peu à peu, lorsqu’apparaissent en filigrane « le mouvement du visage, la silhouette de la tendresse » de ceux qui demeurent pour nous l’enfance de l’humanité. "

     

    Et je peux, de mon côté modestement, confirmer à la face du monde que s’il y a bien quelque chose que l’on a envie de faire avec toi, Hérodote, mon ami, mon frère, c’est bien de cheminer à travers le monde en dissertant aimablement avec l' homme de bonne compagnie et de grande culture que tu es !


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