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Moi, quand j'étais petit, si j'aimais les témoins de Jéhovah, c'était à cause de leur paradis. Ils venaient souvent à la maison. Et, au grand dam de mon père, ma mère n'osait pas claquer la porte au nez de gens qui venaient parler de Dieu ! "Ben oui, disait-elle à mon père, même si on ne croit pas à tout ce qu'ils racontent, on peut au moins discuter avec eux ! Alors qu'avec toi..."
En partant ils laissaient des brochures avec plein de dessins, certains représentant le paradis ! hhhmmmmm, qu'est-ce qu'il était beau, leur paradis ! Au catéchisme, on n'avait pas d'images du paradis ! Quelques petits anges posés sur des nuages, tout au plus ! Et le jugement dernier sur les vitraux de l'église donnait une idée plutôt lugubre de ce que devait être l'au-delà. Une file d'attente interminable qui se prolongeait à l'infini, des gens, certains ravis, d'autres inquiets, attendant de passer à leur tour devant un Christ géant en état d'apesanteur.Tout cela me faisait un peu peur. Et puis j'étais sûr que je ne réussirais jamais l'interro "jugement dernier", que je ne saurais pas répondre aux questions qu'on me poserait et qu'on me ferait plein de remontrances parce que je ne me serais pas tenu pas assez droit, ou parce que j'aurais eu les ongles sales (quelle idée, petite mère, de dire à un enfant que le petit Jésus n'aime pas les enfants aux ongles sales !)
Deux "Témoins" sont passés chez moi cette semaine et m'ont laissé une brochure ! Une bouffée de souvenirs d'enfance !Je comprends maintenant pourquoi j'aimais tant leur paradis ! Le paradis des Témoins de Jéhovah, on y est admis de droit ! Oui, certes, à condition d'être Témoin de Jéhovah, d'accord, mais c'est facile de le devenir ! Il suffit juste de dire "Jéhovah ou-akbar" ou quelque chose du même ordre !
Dans le paradis, de Jéhovah, il n'y a pas de contrôle aux frontières, pas de quota d'immigration, pas de discrimination entre races, ni entre sexes, ni entre générations ! Mieux encore ! Il n'y a pas de discriminations entre animaux ! les lions jouent tendrement avec les gazelles à deux pas de bébés assis sur l'herbe ! Il n'y a plus de proie, plus de prédateur, plus de victime plus de méchant, c'est fini tout ça, au paradis de Jéhovah !
Au paradis de Jéhovah, c'est le début du printemps toute l'année. Une végétation verdoyante, une température idéale, on le sent bien sur les images ! Pas de canicules, pas d'hivers rigoureux, pas d'orages, pas d'inondations, rien de tout cela ! Avec, cerise sur le gâteau, des petits ruisseaux d'eau claire exempts de toute pollution disséminés un peu partout dans lesquels tout le monde, hommes, enfants, lions et gazelles, peut se désaltérer et se rafraîchir !
Mais ce distingue vraiment le paradis des témoins de Jéhovah des autres paradis, et lui fait ressembler à la vision de l'avenir radieux passée au prisme de la révolution culturelle chinoise, c'est que tout le monde rit tout le temps ! Les hommes, les femmes, les enfants, les vieillards, se déplacent en riant, chantent en riant, se promènent en riant ! Les hommes construisent des églises en riant, les femmes font la lecture de la Bible en riant à des enfants qui écoutent en riant ! Les musiciens jouent en riant de l'accordéon, de la guitare, du violon ou de la flûte de Pan. Et les spectateurs les écoutent en riant.
J'ai bien aimé le paradis des témoins de Jéhovah dans ma petite enfance. Mais aujourd'hui, je vais vous dire honnêtement : tous ces gens qui rient tout le temps, ça me fait un peu peur, quand même !
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En 2006 j'ai parié un resto à la Tour d'argent avec un collègue que jamais Nicolas Sarkozy ne serait président. Heureusement pour moi, le collègue a oublié. Je peux le dire maintenant, il y a prescription.
Cette fois, j'éviterai de faire le même pari. Peut-être gagnera-t-il, on n'en sait rien. Juppé a l’air si fade. La démocratie a ses règles. Et parmi elles, il y en a peut-être une qui veut que des dizaines de personnages médiocres doivent précéder un bon, qui n'apparaît que de temps en temps.
Mais de toute façon, j’ai de plus en plus de mal à parler politique. Je ne suis pas assez "indigné" par ce système pour le faire. J'ai en général de la tendresse pour cette démocratie et ses défauts inhérents, pour cette Europe si imparfaite, pour les institutions internationales qui me paraissent si nécessaires dans ce monde dangereux.
Il n'y a que les extrémistes qui m'indignent. Or pour être intéressant, un blog politique se doit d'être consacré à des thèses extrémistes.
Un blog politique a des règles que je ne pourrai jamais respecter. Il faut d'abord dénoncer avec rage qui la "classe politique qui nous trompe", qui la "finance internationale qui nous spolie", qui "l'Union européenne et sa bureaucratie" ...!
Il faut ensuite suggérer (sans jamais expliciter) qu'il y a UNE méthode très simple pour régler TOUS les problèmes.
Pour moi, tout ça, c'est mission impossible !
Alors je vais tenter de faire comme le poète : retrouver mon âme d'enfant
A présent laissez-moi, car j´ai affaire :
un insecte m´attend pour traiter.
Je me fais joie du gros oeil à facettes:
anguleux, imprévu.
Ou bien... j`ai une alliance avec les pierres veinées-bleu:
et vous me laissez également, assis, dans l’amitié de mes genoux.
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Lui, il est chrétien. Il habitait Damas, relativement épargné par la guerre. Il est pro-Bachar, comme tous les chrétiens. Il travaillait dans l’informatique pour une société de téléphonie mobile et gagnait bien sa vie. Il est parti, me raconte-t-il, parce qu’il avait peur d’être rappelé pour un second service militaire. Il a 33 ans et a déjà fait son service militaire (de trois ans !) ça fait plus de dix ans déjà. Mais bon, pour remplacer les dizaines et les dizaines de milliers de morts, l’armée syrienne est en train d’appeler sous les drapeaux des hommes de plus en plus âgés.
Alors il a décidé de partir pour ne pas faire la guerre. Il aime Bachar, il hait Daech, mais il ne veut pas faire la guerre.
Je ne peux pas m’empêcher de penser qu’en Europe des milliers d’hommes partent se battre aux côtés de Daech alors qu’en face personne ne veut se battre contre eux. Ce sera pareil demain en Europe. Mais bon… Qui suis-je pour juger du courage des gens ? Et puis j’ai promis à mon arrière-grand-tante libanaise de le rencontrer pour lui remonter le moral, pas pour lui faire la morale.
Il a donc décidé de partir. Il a récupéré toutes ses économies, donné sa voiture à son grand frère, a prévenu ses proches et est parti avec trois copains pour un voyage qu’il savait sans retour.
Il l’a fait au moment où c’était encore facile. Facile et bien organisé par le réseau à qui il avait confié son destin et peut-être sa vie. Pour se rendre en Turquie, pas besoin de visa pour un court séjour. Puis la traversée du pays en bus en deux jours sans arrêt à part des pauses pipi dans les stations-service. Puis l’arrivée sur la côte de Mersin. Il n’a pas pris un boat people. Il avait de l’argent, il a pu se payer un bateau sûr. Un petit canot pneumatique sur la côte les a emmenés sur un grand bateau de la taille d’un ferry qui mouillait loin en pleine mer.
Au départ il voulait se rendre en Suède. Il avait entendu dire que c’est dans ce pays que les réfugiés étaient les mieux traités. Mais il a dû composer dès son arrivée sur l'île grecque avec des sauveteurs qui les ont accompagnés vers une commission d’accueil. La commission, composée de trois hommes assistés d’un traducteur, vérifiait les papiers d’identité puis posait quelques questions pour vérifier la véracité des papiers. On lui a demandé sa religion. Quand il a répondu qu'il était chrétien, on lui a demandé s'il avait une preuve. Il a dégrafé un bouton et a montré sa croix. Pour contrôler qu'il était bien Syrien, on lui a montré la photo d’une femme en lui demandant qui c’était. Il savait. C’était la femme du président Bachar. Ensuite ils lui ont montré la photo d’une plaque d’immatriculation en lui demandant s'il savait de quelle région elle provenait. Facile, la plaque était du gouvernorat de Damas.
Ils lui ont donc remis le document qui lui permettait de circuler légalement en Grèce en lui demandant de se rendre dans les 15 jours à une adresse à Athènes pour s’inscrire comme réfugié. C’est là qu’il a appris, dans une interminable file d’attente, qu’il était "affecté" en Allemagne.
En Allemagne, il a été logé dans un foyer de réfugiés et il touche une allocation (j’ai pas osé lui demander de combien) avec comme contrepartie qu’il apprenne la langue allemande.
Dans la baraque où il a sa chambre de 12 m², il est le seul Syrien, ce qui lui paraît curieux, compte tenu du million de Syriens dont parle la presse. Ses colocataires sont Erythréen, Pakistanais et Africain.
Après moins d’un an, il se débrouille pas mal en allemand. On lui a promis du travail bientôt quand il parlera un peu mieux. Ce sera un stage, un boulot non rémunéré mais il continuera à toucher ses allocs pendant ce temps.
Il a rencontré une fille, une allemande. Elle aime beaucoup parler, dit-il. Lui, il est plutôt taciturne. Au début, il pensait qu’elle était juive parce que lorsqu’ils évoquaient la guerre au Moyen-Orient, elle parlait d’Israël comme d’un allié. Il lui a dit un jour que les juifs étaient les alliés de Daech et les ennemis de la Syrie et de tous les pays arabes. Elle lui a répondu " Ah bon ? OK !" . Je lui recommande, pour ne pas avoir de problème, de parler d’Israël plutôt que "des juifs" quand il parle des ennemis de la Syrie . Il hoche la tête d'un air entendu. Je pense qu'on le lui a déjà dit.
Ca va faire un an, maintenant, qu’il est arrivé. Il déprime. Son dossier avance trop lentement. Un fonctionnaire lui a dit quelque chose comme "mais, dites-moi, ce n’est pas ce que vous avez déclaré en arrivant !". Il ne sait pas de quoi il s’agit. Il pense que les traducteurs de la commission d’accueil, des Turcs musulmans, ont saboté les dossiers des nouveaux arrivants chrétiens.
Il n’aime pas la grisaille ambiante, n’aime pas ses colocs, il a des aigreurs d’estomac qui le font souffrir. Il pense qu’on ne lui offrira jamais plus qu’un boulot de manutentionnaire.
Il fait déjà nuit. Je dois y aller. Il me demande de confirmer à sa famille qu’il va bien, qu’il a un bon boulot et un bel appart. Je le lui promets.
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Il y a des arguments du Monde (et de Libé aussi, souvent) qui m’étonneront toujours. Pour contredire le propos de Sarko selon lequel la France est généreuse en matière d'accueil de réfugiés, le Monde avance les chiffres suivants :
Oui Oui vous avez bien lu : la Syrie, l’Irak et la Colombie sont les nations les plus généreuses en matière d’accueil de réfugiés.
Le Monde (comme le HCR*), considère donc que réfugiés internes et migrants internationaux, c’est la même chose.Donc, ça veut dire, si je comprends bien, que quand des Syriens fuient le Nord de la Syrie pour se réfugier à Damas, la Syrie est très généreuse de les accueillir. Plus généreuse que la France en tout cas.
Ca veut dire que l’Irak est une terre d’accueil car elle accueille des Irakiens venus de Mossoul, ville irakienne.
Ca veut dire que la Colombie est très généreuse de recevoir les paysans colombiens venus de la forêt colombienne pour fuir les exactions du FARC ou des militaires colombiens.
La suite de l’argument du Monde consiste à comparer la France avec les pays frontaliers de la Syrie : Turquie et Liban.
Donc essayons de comprendre : Si demain, (hypothèse d’école), des Belges fuyant une guerre civile, venaient se réfugier en France, on dirait que la Turquie est moins généreuse que la France en matière d’accueil des réfugiés belges ?Et puis de toute façon, il y a quelque chose d’assez simpliste (pour ne pas dire de mauvaise foi) à comparer l’accueil de la France, aussi mauvais soit-il, et celui de la Turquie où les réfugiés sont parqués dans des camps sous des tentes, été comme hivers, avec interdiction d’en sortir ou l'accueil du Liban qui impose le couvre-feu au réfugiés syriens (interdiction de se trouver à l'extérieur après la tombée de la nuit)
Et enfin, et surtout, dans ces deux pays, les réfugiés cherchent un refuge temporaire et ne rêvent que de retourner dans leurs pays, l’Irak et la Syrie. Et d’ailleurs beaucoup y retournent dès qu’il y a une légère amélioration dans leur région. L’accueil de ces deux pays est temporaire et désigné comme tel par les autorités !
Peut-on vraiment comparer cet accueil provisoire avec l’accueil de la France (et des pays développés en général) qui est, de fait, un accueil définitif ? Et pour en conclure que la France est moins généreuse ?
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(*) pour le HCR, on peut comprendre. Il font un travail technique et pour eux tout réfugié est un réfugié-point-barre.
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Oh... il ne se rebiffe pas vraiment !
Mais on l’avait tellement entendu dire depuis son élection que l’Europe était vraiment "vieille pute" de ne pas accueillir tous les migrants du monde, tellement entendu dire que les chrétiens commettaient autant d’actes terroristes que les musulmans, que l’on doutait de sa capacité à dénoncer les islamistes.
Bon, il évite soigneusement de prononcer le mot "islamiste" certes, mais en même temps il les qualifie de "satanique", ce qui, pour quelqu'un qui occupe la fonction de représentant de Dieu sur Terre, est une accusation grave !
Il le fait aussi avec beaucoup de retard, mais c’est normal, il fallait qu’il réunisse en concile ses conseillers en communication.
« Comme il serait bon que toutes les confessions religieuses proclament que tuer au nom de Dieu est satanique .
Aujourd’hui dans l’Église, il y a plus de martyrs chrétiens que dans les premiers siècles. Des chrétiens qui souffrent aujourd’hui, emprisonnés, torturés, tués parce qu’ils ne renient pas Jésus Christ. Cette cruauté qui requiert l’apostasie est, disons le mot, satanique.
Nous devons le prier – c’est un martyr, et les martyrs sont des bienheureux – pour qu’il nous donne à tous la fraternité, la paix, et aussi le courage de dire la vérité : tuer au nom de Dieu est satanique »
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Voici, un texte qui circulait il y a quelques années dans le cabinet d'audit où je bossais. Il s'agit des conclusions (imaginaires !) d'un rapport d'audit concernant les mesures d'économie à mettre en oeuvre de toute urgence pour sauver le grand orchestre philharmonique de Londres.
-Les quatre hautbois restent de longs moments sans avoir à jouer. Nous recommandons d’en réduire le nombre et d’étaler leur intervention tout au long du morceau, de manière à éliminer les pointes d’activité.
-Les douze premiers violons jouant à l’unisson, c'est-à-dire des notes identiques, on peut réduire considérablement leur nombre, quitte à utiliser, si une forte intensité sonore est requise, une amplification électronique.
- Le cœfficient d’utilisation du triangle est extrêmement faible. On a intérêt à utiliser plus largement cet instrument et même à en avoir plusieurs. Son prix d’achat étant extrêmement bas, l’investissement serait très rentable.
- Jouer les triples croches nécessite un effort considérable et représente une complication inutile. Nous suggérons que toutes les notes soient arrondies à la double croche la plus proche. De la sorte, on pourra, dans une plus large mesure, faire appel à des musiciens moins qualifiés.
- On constate que le même passage est répété trop souvent. Ces répétitions peuvent être sérieusement réduites. En outre, il est tout à fait inutile de faire jouer aux instruments à vent un thème déjà exposé par les cordes. On peut estimer que si toutes les redondances sont éliminées, un concert de deux heures peut tenir en vingt minutes, ce qui diminue les frais généraux et évite, de plus, la nécessité d’un entracte.
- Le remplacement du piano à queue par un piano droit, moins encombrant, permettrait d’utiliser plus rationnellement l’aire de stockage du magasin de rangement des instruments.
- De plus, les techniques d’exécution, qui semblent ne pas avoir évolué depuis des siècles, mériteraient une étude approfondie. Il est probable, par exemple, qu’une nouvelle conception du clavier rassemblant à portée immédiate des mains les touches les plus fréquemment utilisées pourrait améliorer les conditions de travail de l’interprète.
- Pour de nombreux autres exécutants, une des mains sert presque exclusivement à tenir l’instrument ; l’emploi d’un support permettrait de rendre la main oisive disponible pour une autre activité.
- On peut remarquer aussi, de temps en temps, l’effort excessif fourni par les joueurs d’instruments à vent, alors que l’emploi d’un compresseur pourrait procurer l’air nécessaire d’une façon adéquate et mieux contrôlée.
- L’obsolescence des instruments est aussi un point qui mérite d’être examiné : Ainsi, nous avons pu constater que l’instrument du premier violon a plus de cent ans. Si l'on applique le barème d’amortissement, on constate que la valeur de cet instrument est nulle et qu'il serait peut-être judicieux d'envisager l’achat d’un instrument plus moderne.
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Cécile à son miroir :
Serai-je aussi Joly
que le fut Mamère ?
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Jean-Luc est ambitieux
En plus d'être PdG
Il veut être Président
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Jean-Marie est colère
"Marine nous Trump", dit-il.
Marion, elle, attend son heure
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François se dit : "Ma foi
Souvent sondage varie
Bien fol est qui s'y fie"
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C'est sans doute la fable la plus courte de la Fontaine : deux strophes de six vers.
C'est beaucoup trop court ! J'en ai rajouté une troisième de mon cru. Que Jean me pardonne !
Le coq et la perle
"Un jour un coq détourna
Une perle qu'il donna
Au beau premier lapidaire.
"Je la crois fine, dit-il;
Mais le moindre grain de mil
Serait bien mieux mon affaire.
Un ignorant hérita
D'un manuscrit qu'il porta
Chez son voisin le libraire.
"Je crois, dit-il qu'il est bon;
Mais le moindre ducaton
Serait bien mieux mon affaire."
Une jeune Fatma arriva
Dans un pays qui lui donna
Ses grands principes égalitaires.
"Merci, dit-elle, mais tant qu'à faire
Les vêtements de ma grand-mère
Seraient bien mieux mon affaire."
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Dans l'enquête sur le meurtre du Chinois tué à Aubervilliers, le mobile raciste n'a pas été retenu. Pourquoi ? Parce que les trois "adolescents" ont déclaré :
Le problème, c’est que les petites frappes ne se définissent jamais comme des petites frappes. Ils se prennent pour des caïds. Et ils ne disent jamais "c’est moins risqué de s’attaquer aux femmes" ! Ils affirment qu’ils n’ont peur de personne, même pas de la police !
J’imagine que c’est leur avocat-mercenaire qui leur a conseillé cette stratégie de défense. Oh, mais ça n’a pas dû être facile, je devine, les clients n’étant pas ce qu’on peut appeler des lumières.
Mais non, les gars, combien de fois faut-il vous le répéter ? Niakoué c’est pas une circonstance atténuante, c’est même au contraire une circonstance aggravante ! Aggravante, tu comprends ce que ça veut dire, mon gars ? Ca veut dire 20 ans de taule ! C’est comme Youpin, pareil ! T’as pas le droit de tuer un youpin dans ce pays, tu comprends, ça ? ! Oui, oui, je sais, ils tuent vos frères là-bas, oui oui c’est un pays de merde… Oui oui mais c’est pas le problème !
Le problème c’est qu’en attendant, il faut être plus intelligent qu’eux : il faut faire comme Abdelsam ! Lui, il a écouté son avocat et tu sais ce qu’il a dit au juge ? Il a dit "je suis un minable, un exécutant, je n’ai fait qu’obéir…" C’est des cons, les juges dans ce pays, il faut le savoir ! Tu leur dis "je croyais que c’était une femme" et tu prends le minimum, les femmes, c’est pas grave ! Ils comprennent, les juges ! Tu leur dis ensuite "je ne suis qu’un exécutant, une petite frappe" et c’est le bracelet électronique ! Tu leur dis enfin " je regrette" et c’est le sursis assuré ! Y a un de vos compatriotes qui a été libéré ya pas longtemps rien qu'en disant au juge " j'ai envie de revoir mes amis et de fonder une famille"... Ils l'ont libéré illico ! C'est des cons, je vous dis ! Il faut savoir comment comment les prendre, c'est tout !
Dans notre cas, il faut ajouter que vous n’attaquez d’habitude que les femmes parce que c’est moins risqué et que vous ne saviez même pas que c’était un niakoué… Ok, c’est compris, les p’tits gars ? Je compte sur vous, ne me décevez pas, ok ?
Comment ? non, non pour l'islamophobie, c'est trop tôt, ce sera pour plus tard ! ce sera dans le cas où on tomberait sur des juges récalcitrants. L'islamophobie, c'est le Joker, la botte secrète, la formule magique, il ne faut pas l'utiliser dans un premier temps !
Ah, dernière chose, si on vous demande comment c’est passé votre enfance, je compte sur vous pour faire pleurer dans les chaumières, OK ? Vous leur sortez le grand jeu : l’enfance difficile au sein d’une société qui ne vous a jamais donné votre chance et vous a sorti du système scolaire malgré vos supplications pour qu’on vous laisse une chance de continuer à étudier Molière et Boileau.
Oui, bon... ça ne vous dit rien... pas grave ! Mon assistant va vous donner un script sur le sujet, je veux que vous l’appreniez par coeur, c’est compris ?
C’EST COMPRIS ? Écoutez-moi, bande de merdeux, vous continuez à ricaner comme ça et c’est 20 ans garanti, je vous le rappelle !!Ok on se revoit la semaine prochaine pour faire le point ! D'ici-là, je ne veux voir et entendre que des larmes, des regrets et des lamentations sur ce malheureux accident, compris ? Allez Ciao !
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C’est une banalité de dire aujourd’hui que Nicolas Sarkozy d’abord, et François Hollande ensuite, ont rabaissé la fonction présidentielle, le premier en considérant sa mission comme celle d’un manager technique, le second en montrant, à son corps défendant, qu’avec un peu de chance, on peut parvenir aux plus hautes fonctions.
Le premier était un parvenu, le second un chanceux.
Le premier un petit nerveux sportif et inculte, le second un petit gros velléitaire et tout mou.
Tous les deux largués par des femmes pendant leur mandat. Le premier par une femme qui était folle amoureuse d’un autre. Le second par une furie vengeresse aussi autoritaire que lui était veule.
Les deux sont persuadés qu’il existe un trou de souris qui pourrait leur permettre de rempiler : pour eux, Marine Le Pen étant assurée d’être au second tour (à qui la faute ?) il suffirait d’arriver deuxième et le tour serait joué.
Arriver deuxième : leur suprême ambition
Arriver deuxième, même avec 6,3 % des voix ! Seul compte le résultat final.
Les deux ont tellement rabaissé le prestige de la fonction présidentielle qu’ils ont favorisé l’émergence d’une multitude de candidats tous plus médiocres les uns que les autres se présentant sur la base que "si eux ont réussi, pourquoi pas moi ?"
Aujourd’hui un Macron qui dans n’importe quel autre circonstance n’aurait comme seul ambition que d’être sous-secrétaire d’état au budget se voit déjà Président de la République.
Aujourd’hui, un Benêt Hamon avec le charisme d’un escargot dépressif s’imagine avoir la stature pour occuper la fonction présidentielle.
Aujourd’hui, un Filoche se présente sur la base que "même une chèvre battrait Hollande", ce qui en dit long sur l’estime qu’il a de lui-même et de la fonction.
Aujourd'hui un Lemaire se comparant certainement à ces deux-là, se présente en déclarant que son principal obstacle est son intelligence.
Aujourd'hui, une Nadine Morano se sent prête, elle qui n’est pas raciste puisqu’elle "reçoit des mails de gens de couleur" et qu'en plus "elle a une amie plus noire qu’une Arabe".